Articles dans la rubrique « Editorial »
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vendredi 18 février 2011 |
Patrick A.
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Si l'annonce du retour de Marc Ravalomanana a constitué une surprise, les suites ont été banalement prévisibles. Entre les accents triomphalistes de certains de ces partisans qui imaginent d'ici samedi un soulèvement populaire aboutir à l'exil d'Andry Rajoelina et de ses soutiens, et les accents belliqueux du camp diamétralement opposé qui se délectent de l'idée de mettre le président exilé en prison, on se dit : « c'est reparti comme en 14 ». En relevant que tout ce petit monde se réclame (…)
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Je voudrais reprendre ici, en paraphrasant, la réaction de Dominique de Villepin, en août 2010, lorsque qu’on évoquait devant lui les problèmes de la France : « Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, il est un des problèmes de la France, ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans le temps de l'anti-sarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme ». Et je suis amené à affirmer : « le problème de ce pays, c’est Rajoelina ».
Pour certains qui voudraient voir dans mes écrits une inimitié, (…)
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Il n'y a pas de guerres propres. Et il n'y a pas de « révolution » qui se gagne la fleur à la boutonnière. Même si journalistes et apprentis historiens s'empressent ensuite de dégainer des formules commme « révolution de jasmin », « révolution blanche » ou « révolution du papyrus », le pragmatisme ramène à un fait : les « révolutions » « réussies » ne sont que des révoltes où un rapport de forces a tourné en faveur des dirigés.
Dans son éditorial d'hier, Ndimby soulignait à raison le (…)
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lundi 14 février 2011 |
Ndimby A.
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Après Zinedine Ben Ali, Hosni Moubarak a donc été éjecté la semaine dernière par la force des mouvements de rues. Du coté d’Alger et de Tripoli, le risque d’effet domino doit nuire à la sérénité de certains. Par contre, du coté des putschistes d’Antananarivo, on se gargariserait d’avoir été l’initiateur de la dynamique de démocratisation en Afrique. Entendre cela a au moins un avantage : c’est la démonstration que le ridicule ne tue pas, vue la bonne santé qu’affichent insolemment certains. (…)
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Blague du jour : il paraît que Rajoelina s’est fâché et a demandé aux ministres de trouver des solutions par rapport au prix du riz qui ne cesse d’augmenter. Ce n’est pas une blague en fait, car c’est vrai !
On dirait la réaction d’un petit enfant gâté qui aurait cassé un jouet et exige que l’on répare immédiatement ou que l’on en achète un autre. Et dire qu’il y a des gens qui sont en admiration devant !
Je ne vois que deux solutions : soit les ministres concernés démissionnent, mais ça (…)
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vendredi 11 février 2011 |
sevane
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Avec le progrès considérable des TIC, des formes de liens s’effacent tandis que d’autres voient le jour, et des relations virtuelles se juxtaposent aux relations réelles.
Vous êtes seul dans la quiétude de votre chambre, et voilà soudain que d’un clic, une centaine d’amis surgissent pour échanger avec vous des choses de votre quotidien, limite personnelles, établissant d’emblée une sorte de proximité. En revanche, on tend à être moins disponible à ceux-là mêmes qui partagent ce quotidien. (…)
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Pour servir les plus pauvres, il y a certainement des alternatives aux « Tsena mora », dont la viabilité économique sans subventions publiques est douteuse.
La micro-finance avait déjà démontré qu'en visant le marché des petites gens, il était possible d'être rentable. Très rentable même, voire trop rentable diront certains, car cette rentabilité pourrait pousser certains établissements à privilégier excessivement la rentabilité et y perdre peut-être leur essence : qui dit concentration (…)
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mercredi 9 février 2011 |
Patrick A.
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Il ne faut pas confondre Antananarivo et Hollywood. Si fin de la « crise » il doit y avoir, il ne faut s'attendre ni à un « Happy End », ni à une sanglante apocalypse à grand spectacle.
Autrement dit, la fin de la « crise » risque de ne pas être très différente de la « crise » elle-même. Les deux camps protagonistes principaux de la crise se ressemblent sur tellement de points que la moindre différence entre eux s'en trouve obligatoirement exacerbée. Ils ne peuvent exister qu'en exagérant (…)
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Les évènements se suivent et se ressemblent du côté de l’Afrique du Nord. Les mouvements qui ont commencé en Tunisie, en Algérie puis en Egypte sont maintenant bien entamés et amènent à faire, non pas le bilan car il est encore un peu trop tôt, mais un peu de parallèle entre eux et la situation de notre pays
En préambule, voilà ce que j’écrivais le 13 janvier dernier, dans « économie et sortie de crise » :
La hausse des matières premières
Le danger extrême est dans la hausse continue des (…)
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Oui, il y avait un caractère un rien surréaliste dans l'événement de Jeudi dernier que la mouvance Zafy avait au départ qualifié de « conférence de presse ». En fait de conférence de presse, la réunion eut par moments des allures de corrida ou de finale du Super Bowl ; tant de par les manifestations d'enthousiasme de l'auditoire que par le spectacle offert, à leur corps défendant, par Tabera Randriamanantsoa et les responsables de sécurité de l'hôtel Carlton.
Mais si une partie de (…)
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Qui a dit : « N’allez pas croire que nous sommes ici pour un siège. La CENI n’est pas concernée par des histoires de sièges. Nous ne faisons pas de la politique. Nous sommes des techniciens et nous travaillons dur, très dur pour le bien du peuple malgache. Si le peuple nous demande de partir nous nous ferons une joie de partir. Cela pourra même nous soulager de ce fardeau ». Le fameux maître Hery Rakotomanana, président de la CENI. Il y a longtemps que je l’appelle Maître Hilarant Hery (…)
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vendredi 4 février 2011
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Les pro-Moubarak lancés dans une campagne de violence systématique contre la presse
Reporters sans frontières se dit effarée par ce qui apparaît comme une véritable chasse aux sorcières contres les médias couvrant les événements en Egypte, et exprime sa très vive inquiétude pour tous les journalistes qui se trouvent en ce moment au Caire, particulièrement à la veille du grand rassemblement prévue vendredi 4 février 2011, dit rassemblement du départ, organisé par les opposants au président (…)
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Le 2 décembre 2009, dans « tests politiques, chiche », je proposais que l’on organise des élections municipales dans les trois grandes villes privées d’élus soit Antananarivo, Nosy Be et Taolagnaro. J’y voyais des avantages en terme de restauration de la démocratie élective et pour redonner à la population le goût de passer par les urnes, ce qui est quand même beaucoup mieux que de prendre les armes ! Je citais dans cet article le fait que cela donnerait une chance aux nombreux politiques de (…)
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mercredi 2 février 2011 |
Patrick A.
| 2528 visites
Il y a de ces surprises... Lorsque le document est arrivé au sein de la rédaction, quelques longues minutes se sont écoulées à se demander si la presse n'était pas la cible d'une tentative d'intoxication. Ou peut-être cette même presse était-elle victime d'une erreur matérielle d'un des assistants de Leonardo Simão, qui aurait confondu la synthèse rédigée par celui-ci avec un projet initialement remis quelques jours plus tôt par l'UDR-C ou par le TGV ?
Mais il n'y eut aucun démenti, et les (…)
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On ne peut pas sortir indemne de deux années de crise comme celle-là. Et s’il n’y avait que celle-là… Les précédentes nous pèsent encore et celles qui vont venir aussi.
Je regrette le temps où je n’avais pas besoin de m’inquiéter de ce que lisent tous ces gens qui s’attroupent autour des étals de journaux.
Je regrette le temps où à chaque fois que j'allais en brousse, je n’étais pas terrassée à l’idée que le sort du pays dépendait de tous ces gens qui ne savent pas et ne soucient pas (…)
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Les cartes postales postées de Djerbah ou de Sharm El Sheikh étaient trop belles pour être vraies. Sous la plage, il y avait bien des pavés, et la bombe à fragmentation qu'a déclenchée à Sidi Bouzid, petite ville d'environ 40 000 habitants du centre de la Tunisie, un marchand de légumes du nom de Mohamed Bouazizi n'a pas fini de résonner dans le monde entier.
Réaction en chaîne
Il y a bien sûr l'Égypte à la Une de l'actualité internationale. Mais il n'y a pas qu'à elle que la révolution (…)
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Qui a dit : « tous les protagonistes de la crise méritent le pardon, même ceux qui ont effectué un coup d'État et que chacun devrait prendre consciences de ses fautes ». Mamy Rakotoarivelo, grand responsable TIM. On a envie de dire « chiche mon cher Mamy ; commence donc par toi-même, juste par exemple pour la famille qui va à Beijing au frais du Comité Olympique », pour ne parler que des petites choses.
Traduit en langage plus direct, la déclaration de Mamy Rakotoarivelo ci-dessus (…)
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vendredi 28 janvier 2011 |
Patrick A.
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Andry Rajoelina s'était présenté sous les traits de la jeunesse, mais à contempler les vues d'ensemble des réunions du CST ou du CT ou les diverses manifestations politiques, on a l'impression d'être dans une maison de retraite. Certes, la CNaPS a fait quelques progrès récemment en faveur de ceux qui ont cotisé pour une pension de retraite complémentaire, mais l'on se dit fugacement qu'il reste encore beaucoup à faire pour cet organisme. Car si un certain nombre de personnes avaient les (…)
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Quand est-ce que cette crise a commencé ? Répondre à cette question constitue un exercice des plus difficiles. Et quand est-ce que cette crise s'achèvera ? La question semble encore plus délicate. L'on est tenté de pronostiquer qu'il n'y aura pas de fin claire et spectaculaire, mais que les difficultés prendront le temps nécessaire pour se dissoudre très progressivement... ou pas. De ce fait, l'emploi du mot « crise », dont le dictionnaire nous dit qu'il décrit une phase brusque et intense (…)
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mercredi 26 janvier 2011 |
Patrick A.
| 2137 visites
Deux ans déjà. Ou seulement deux ans ? Ce « lundi noir », le 26 janvier 2009, Antananarivo tombait dans un chaos imprévisible et indescriptible. Pillages et incendies échappaient à tout contrôle, et un vent de panique soufflait sur tout le pays. Au point qu'en contemplant un coucher du soleil que n'arrivaient pas à cacher les colonnes de fumée, l'on avait l'impression que n'importe quelle personne qui se serait dressée à ce moment là pour prendre le pouvoir l'aurait ramassé comme un fruit (…)