Articles écrits par « Lalatiana Pitchboule »
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Le Guichet Unique d’Exportation, structure mise en place l’année dernière par le décret 2024-1345, était censé encadrer et légaliser les ventes et l’exportation de l’or. Selon les données du ministère des mines, ont transité via ce guichet unique en dix mois …. Douze kilos de métal jaune !!! Non … On ne rêve pas. DOUZE KILOS !!! … Quand on sait qu’on peut, au bas mot, estimer qu’une tonne de ce précieux métal quitte clandestinement le pays chaque mois… Douze kilos face à douze tonnes … Au (…)
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Abstract : L’échec relatif du Système de Riziculture Intensive (SRI) à Madagascar révèle un paradigme sociétal profond : la préférence systématique pour la sécurité du court terme au détriment des investissements prometteurs à long terme. Inventé par des paysans malgaches dans les années 1980, le SRI affiche des performances remarquables dans plus de 50 pays (gains de 30-100%, économies d’eau de 40%), mais Madagascar n’atteint que 20-25% d’adoption effective et importe désormais du riz de (…)
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Ou « Si j’étais un philosophe politique…« Quand le silence devient complice
Il y a des sujets dont on peut parler, mais seulement à voix basse. C’est un air connu. Ainsi en va-t-il du sujet de Gaza dans la diplomatie malgache : la Grande Île a voté, à l’ONU, pour un cessez-le-feu humanitaire, pour la libération des otages et la protection des civils, s’alignant sur la majorité africaine et internationale. Mais ce vote s’est fait sans éclat, sans déclaration tonitruante, sans (…)
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En 2025-2026, Madagascar prend la présidence tournante de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), à un moment où sa situation politique, économique et géopolitique reste particulièrement fragile. Sur le plan interne, la légitimité du pouvoir est contestée, marquée par une abstention électorale record, une défiance généralisée envers les institutions, une polarisation croissante et une fragmentation des élites. Ce contexte fragilise la capacité du pays à incarner les (…)
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C’est un air connu. Trop connu. Ce refrain qui a traversé – et continue de traverser – l’Afrique post-indépendance depuis quelques décennies. On en connait l’air… C’est celui de
On change, on change la Constitution, On masque, on masque nos vraies intentions ! On garde l’trône on vous prend pour des c… ! Un Ptit NON par ici, un gros OUI par là, Mais au final, c’est nous qu’on restera !
Idée simple et brutale : prolonger le pouvoir coûte que coûte. On appelle ça des « coups d’État (…)
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Le bruit fait autour des négociations entre Madagascar et la France sur les Iles Eparses, ne pouvait que, moi, m’interpeller … Je me suis rêvé dans la délégation de négociateurs malagasy… Je me suis réveillé … :-...
Nous sommes là, face à vous. Parlons clair.
Nous sommes là, face à vous, à discuter de quelques grains de sable et de récifs que vous dites rattachés à vos “Terres Australes” et que nous appelons nos « Nosy Kely » (petites iles).
Vous voulez les garder, nous les réclamons. (…)
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Nous avons vécu 2009.
La brutalité et le cynisme de ce coup d’État ont brisé bien plus que l’ordre constitutionnel. Ils ont fracturé notre rapport au pays, à la citoyenneté. Ils ont construit notre révolte et notre détestation de ce pouvoir inique et, à nos yeux, désespérément incompétent…
Rupture de confiance si profonde qu’elle continue, seize ans plus tard, à modeler nos engagements, notre regard sur Madagascar et notre manière d’interpeller le monde.
On a gardé vivante cette mémoire. (…)
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Le grand trou noir du vote malgache
Parler de la légitimité du pouvoir c’est nécessairement revenir sur une analyse des chiffres bruts des dernières élections présidentielles. Ils nous donnent évidemment une grille de lecture factuelle de certaines des carences de notre système démocratique.
En 2018, la victoire d’Andry Rajoelina s’était établie sur la base d’un peu moins de 10 millions d’inscrits, moins de 5 millions de voix exprimées par les électeurs et 2,6 millions de votes exprimés en (…)
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Une mécanique géopolitique persistante
En 2010 (déjà !!!) j’écrivais dans « petites-réflexions-sur-le-sommet-de-Nice », un texte sur l’analyse de la géopolitique de la crise malgache : « La crise politique malgache est, on le répète, le reflet d’un affrontement d’intérêts exogènes […] Dans cette partie d’échecs à l’échelle mondiale, le pays et le peuple malgache importent peu. C’est rageant à imaginer, mais il en est ainsi. Et la situation perdurera au gré des tractations entre les grands, (…)
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De retour d’un (trop bref) voyage au pays … Retrouvé cette vibration harmonique que je ne ressens que là-bas … Retrouvé cette tendresse infinie pour le pays et pour les gens .… Vu le « Nampoina » de Raymond Ranjeva… Et éveillé des questionnements…
Il y a des pays et des histoires qui, on en a l’impression, se dessinent comme des lignes droites : une antiquité, une féodalité, une monarchie, une révolution, une république, et puis la suite… Il est des nations qui racontent leur histoire avec (…)
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Avec l’imminence d’une réduction brutale de l’aide internationale, sur la route difficile du développement, le convoi Madagascar aborde un virage dangereux. Pendant des décennies, les bailleurs de fonds, les institutions multilatérales et les États partenaires ont, tant bien que mal et plutôt mal que bien, tenté de combler le tonneau des danaïdes de nos déficits publics… ou tenté d’offrir une couverture symbolique du financement des infrastructures… ou tenté d’assurer – de manière dérisoire (…)
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On peut ne regarder les décisions de l’administration Trump que sous l’angle des outrances sidérantes du président US en considérant qu’il ne s’agit de foucades d’un impulsif caractériel qui finira encore par se dédire et revenir sur ses décisions.
Il reste que la politique trumpienne relève d’une véritable idéologie économique qui remettra durablement en cause, en cascade, les engagements des partenariats multilatéraux. Et la remise en cause de l’aide internationale n’en est qu’une (…)
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La Grande Ile va mal. Et ce ne sont pas ses médecins qui vont la soigner. Pourquoi ? Parce qu’ils sont en train de partir ailleurs. Ils sont en train de boucher les trous d’un système de santé français qui dysfonctionne. Absurdité profonde : pendant que l’Hexagone soigne ses carences et comble ses déserts médicaux avec des cerveaux venus d’ailleurs, la Grande île, elle, est en pleine déshérence médicale.
La situation médicale en France est marquée par une stagnation des effectifs, une (…)
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On évoque la notion de « géopolitique du pauvre » pour décrire la manière dont les nations matériellement fragiles tentent de se frayer un chemin dans les dynamiques internationales. Leurs profondes vulnérabilités structurelles — dépendance économique, instabilité institutionnelle, faiblesse de la gouvernance — les enferment dans des rapports asymétriques sur la scène internationale… D’autant que les défis endogènes qu’ils affrontent, tels que la lutte contre pauvreté ou contre la (…)
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La Loi de Finances 2025, votée sans le moindre amendement par l’Assemblée nationale, illustre un paradoxe inquiétant : alors qu’elle engage les priorités budgétaires du pays, elle n’a fait l’objet d’aucun débat. L’approbation aussi facile par la chambre des représentants d’un texte crucial invite à interroger le rôle des institutions. Elle interroge aussi celui de la société civile dans le maintien d’un espace démocratique vivant. Et on ne peut pas taire cette nouvelle expression de (…)
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Le président de la République reste fidèle à sa tradition de projets mirobolants censés propulser Madagascar dans la cour des grands. Il fait désormais état de pourparlers avec Emaar, géant immobilier de Dubaï. L’objectif : métamorphoser le tourisme national pour atteindre trois millions de visiteurs à terme. Trois millions, rien de moins?! On aurait peine à contenir l’enthousiasme … Mais aussi l’inquiétude. Derrière cette vision ambitieuse se profilent des enjeux autrement plus complexes (…)
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On vit quand même à Madagascar un vaste chantier d’utopies où chaque nouvelle idée de développement finit toujours par être enterrée sous une montagne de promesses non tenues. Les experts préchient , les bailleurs prêcha, les classes dirigeantes s’en mettent toujours plus plein les poches … et le peuple, lui, regarde le train passer. Et il ne s’agit même pas de regarder un TGV passer … celui-là, il traîne depuis 15 ans au rythme de cette micheline qui faisait la joie des trajets (…)
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La devise exprimée dans la Constitution de chaque État, quand elle existe, fixe les valeurs, l’identité, bref les fondements de l’ État en question. Que les Malgaches aient changé quatre fois de devise, depuis l’indépendance lors de l’établissement de ses constitutions successives, n’est-il pas significatif de l’incapacité de la Nation Malgache à se fixer fermement une ligne de gouvernance de l’État cohérente et pérenne … Et d’assurer sa continuité.
La devise de la Première République de (…)
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Un débat récent sur les 658 millions de dollars de financements octroyés par le FMI dans le cadre des programmes FEC (Facilité Elargie de Crédit) et FRD (Fonds pour la Résilience et la Durabilité) nous interpellait… Avec un questionnement quant à l’impact réel de ces financements, quant à leur utilité et quant aux implications engendrées en termes de dette. Mais la question n’est pas là : si leur utilité devait être évaluée, elle devrait l’être à l’aune des besoins réels et globaux du (…)
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Hery Rajaonarimampianina, l’ancien Président de la République Malgache, voyait se dessiner favorable-ment l’accès au prestigieux fauteuil de Président de la Commission de l’Union Africaine. Globalement adoubé par les acteurs politiques malgaches et africains, il jouissait d’une réelle légitimité internationale, avec en particulier le soutien diplomatique des Comores et de Maurice qui devait asseoir l’influence de la région Océan Indien dans l’institution africaine.
Raté… Deux fois raté… Il (…)