Articles écrits par « Patrick A. »
-
Comme Marc Ravalomanana qui a dit qu'il était né en 1949 et non pas en 1947, Andry Rajoelina aurait pu (aurait dû ?) dire qu'il était né en 1974 et non pas en 1972. Bien au contraire, cela ne l'a pas empêché de s'approprier le symbole de cette année-là, et d'avoir promptement quitté les jardins d'Ambohijatovo et la place de la Démocratie pour rejoindre la place célèbre.
« Taon-dasa tsy tsaroana » (On oublie vite les années passées). Ce dicton est particulièrement utilisé par les Malgaches (…)
-
Nous avons évoqué précédemment les causes de la présence d'une forte présence de jeunes adultes défavorisés, dont beaucoup se sentent laissés pour compte, et les risques qui en découlent.
Certaines des solutions à ce problème ne pourront se concrétiser qu'à long terme. Il en est ainsi du déclin de la fertilité, qu'il faut néanmoins persister à mentionner au vu des hésitations fréquentes de nos hommes politiques confrontés aux positions morales de groupes religieux. Il en est de même des (…)
-
Les pillages du 26 janvier 2009 ont constitué une énorme surprise pour au moins 90% des Malgaches (y compris votre serviteur). Et pourtant l'analyse a posteriori conduit à penser que si le moment du déclenchement politique était imprévisible, tous les ingrédients étaient réunis depuis longtemps et auraient dû attirer l'attention.
Radicalisation mondiale
Certains facteurs de risque étaient universels. La mondialisation a créé du développement pour beaucoup, mais a aussi entraîné une montée (…)
-
Difficile de ne pas être interpellé par le message : «Prenons la tragédie que nous vivons comme une formidable opportunité. Je sais, moi-même je m’étonne en me lisant, mais il faut vraiment sortir de ce bourbier.»
Le bourbier, voilà une expression appropriée. En général, lorsqu'une automobile est embourbée, on demande à tous les passagers d'en sortir pour pousser. Mais dans notre cas, il est beaucoup de passagers qui semblent vouloir se précipiter pour entrer dans le véhicule, et qui se (…)
-
Jamais dans une crise malgache, l'action de la «communauté internationale» n'a été autant visible et jamais les diplomates de différents pays représentés à Madagascar n'ont-ils autant revendiqué une communauté d'action.
La première question qu'on peut légitimement se poser sur la «communauté internationale» est celle même de son existence. Une communauté est supposée être un groupe d'individus qui communient dans des traditions et dans la reconnaissance de valeurs ; or les nations ont des (…)
-
Full disclosure : voilà un terme du jargon journalistique anglo-saxon pour lequel je n'arrive pas à trouver une traduction en français satisfaisante.
Pratiquer le full disclosure, c'est se conformer à une politique selon laquelle le journaliste doit toujours révéler ce qui dans sa vie personnelle pourrait avoir une influence significative dans la rédaction d'un article.
En préalable donc, je révèle connaître Ihanta Randriamandranto depuis longtemps, même si nous ne sommes plus réellement (…)
-
mercredi 29 avril 2009 |
Patrick A.
| 3326 visites
Et si l'accalmie relative que l'on relève depuis Samedi avait tout à voir avec la perspective de la réunion du Groupe international de Contact sur Madagascar qui aura lieu à Addis-Abeba (Éthiopie) ce jeudi 30 avril ? À la veille de cette réunion, chaque partie est attentive à ne pas attirer la désapprobation de la Communauté internationale.
Calme relatif
Pour la HAT, le challenge des derniers jours a été d'essayer d'imposer son ordre sans trop apparaître comme dictatorial. Aussi a-t-on a (…)
-
Nous avons donc eu droit Vendredi à quelques heures de grand déballage (ampamoaka) à la Primature. Avec le retour au pays de Pierrot Rajaonarivelo condamné pour usurpation de fonctions et détournement de fonds, c'est le grand retour des affaires politico-judiciaires.
Affaires judiciaires, ou affaires médiatiques ?
Eva Joly, juge célèbre ayant eu à traiter en France d'importantes affaires similaires, a remarqué dans un livre qu'elle a publié(1) que ces affaires touchent des intervenants qui (…)
-
« Entre ce que je dis, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que vous comprenez, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous entendez, Ce que vous voulez entendre… Combien y a-t-il de possibilités que s’alignent exactement le message et sa perception ? ».
C’est sans doute le dilemme quotidien de la race humaine dans l’exercice quotidien d’une de ses fonctions vitales : communiquer. Le père de famille avec ses enfants, l’enseignant avec ses élèves, (…)
-
Une constante de tous les pouvoirs exécutifs est de tonner qu'ils doivent faire respecter la Loi. Encore faut-il qu'il y ait un minimum d'équité dans la rédaction des lois et un minimum de neutralité dans leur application pour qu'elles soient effectivement acceptées.
Comment faire par exemple accepter aux minibus reliant Antananarivo à Ivato l'application stricte du Code de la route, lorsqu'ils ont vu tous les jours ou presque des agents de forces de l'ordre remplir jusqu'à la surcharge des (…)
-
Les événements d'hier démontrent que, pas plus que le gouvernement précédent, la HAT ne sait gérer une contestation. Traiter ses opposants en adultes, c'est entre autres poser des règles du jeu claires, avoir le courage de s'y tenir, et laisser une place au dialogue. Ce n'est pas le choix qui semble avoir été fait, et l'attitude actuelle de la Transition apparaît comme une erreur stratégique. L'intérêt bien compris du pays et de la transition dicterait de laisser les manifestants exister (…)
-
Si tous les hommes du monde
Voulaient bien se donner la main
Alors on pourrait faire une ronde…
Que nous offre ce monde de brutes ? Une vue imprenable sur un zoo, avec ses politiciens-girouettes (qui à force de retourner leur vestes, finiront par retourner leur pantalon si ce n’est leur caleçon), ses vieux routards de la place du 13 mai, ses généraux et ses bidasses, ses putschistes, ses adolescents attardés et les vieux dinosaures, ses juristes défroqués ou improvisés, ses gros bras aux (…)
-
vendredi 17 avril 2009 |
Patrick A.
| 3917 visites
Nous voici donc avec deux Premier ministres. Monja Roindefo coté Andry Rajoelina, Manandafy Rakotonirina coté Marc Ravalomanana. Et nous voilà tous à nouveau embarrassés, car même si on commence à en avoir un peu l'habitude, conjuguer "Premier ministre" au pluriel est loin d'être naturel.
À ce niveau de responsabilité, la primauté devrait être supposée claire, et l’on devrait pouvoir s'appuyer très concrètement dessus aussi bien en période normale que surtout en période d'urgence. Mais les (…)
-
mercredi 15 avril 2009 |
Patrick A.
| 3925 visites
Les points communs entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ne manquent pas. Une des caractéristiques, dont on peut craindre qu'elle ne subsiste avec leurs successeurs, est qu'ils sont hommes d'affaires avant d'être hommes politiques.
Chronologiquement en effet, les deux protagonistes de la crise de 2009 ont tous deux été hommes d'affaires avant d'être hommes politiques. Et pour leurs détracteurs respectifs, ils restent aujourd'hui encore hommes d'affaires, voire hommes d'argent, avant (…)
-
Il paraît donc que l'on se parle quelque part... Cette fois-ci, on aurait délaissé les berges de l'Ikopa à proximité d'Ambohimanambola pour la résidence du Sénégal, du côté d'Ambohibao.
Ce lieu serait celui où pourrait se trouver un improbable centre de gravité entre Ambohijatovo, Ambohitsorohitra, Neuilly-sur-Seine et Ivandry. Prévenez quand même vos gosses qu'affirmer cela à la prochaine interrogation écrite de géographie, c'est le zéro assuré. Complétez par un cours d'histoire sur 2002, (…)
-
La libération des prisonniers politiques continue de faire couler beaucoup d'encre. On a beaucoup parlé de Coutiti Assolant, mais celui-ci ne doit pas être l'arbre qui cache une forêt par endroits particulièrement exotique.
Vous avez dit politique ?
Dans la seconde fournée de libération de «prisonniers politiques», celle qui a fait le plus jaser parce qu'elle incluait le tortionnaire et violeur de 2002, on relève le nom de Gariste Daméogeonie. Ce patronyme cache un talentueux footballeur (…)
-
Les événements sont-ils en train de prendre une tournure défavorable pour les partisans de la légalité ? Certains éléments le laissent penser.
Il y a d'abord la déliquescence du bureau politique du TIM. Les cadres de ce parti sont étrangement absents, à l'exception notable de Raharinaivo Andrianatoandro, ancien questeur de l'Assemblée Nationale et porte-parole du TIM. D'autres figures, comme les MFM Manandafy Rakotonirina et Raveloson Constant, ou des têtes politiquement moins connues comme (…)
-
Pendant que tous les regards à Madagascar étaient braqués sur les assises d'Ivato et fihaonam-be du Carlton, une autre réunion, le sommet du G20 à Londres se penchait le jeudi 2 avril sur l'«autre crise», la crise financière et économique mondiale.
Rappelons que le Groupe des 20 (ou G20) est un forum économique qui a été créé en 1999, après la succession des crises financières dans les années 1990. Le but de ce nouveau groupe est de favoriser la stabilité financière internationale et de (…)
-
Les Assises Nationales ont tranché. Malgré l’imperfection de leur préparation et l’absence d’adhésion de l'ensemble des composantes de la classe politique, elles ont accouché d’un consensus sur une élection présidentielle en octobre 2010. Auparavant une réforme de la Constitution et du code électoral seront effectuées, et des élections législatives se tiendront en mars 2010.
Les Assises nationales n’auront donc pas été la Conférence de la réconciliation nationale, en particulier de par (…)
-
Dans l'après-midi du Samedi 28 mars, les opposants à la Transition avaient tenté de marcher d'Ambohijatovo vers la place du 13 mai. Les forces de l'ordre avaient violemment dispersé la manifestation.
Le même jour, les milieux proches du TIM faisaient état d'un bilan comprenant trois à cinq morts. Ces informations n'avaient cependant pu être recoupées auprès des milieux hospitaliers.
Les rumeurs de personnes décédées suite à cette journée continuent de circuler et ont repris récemment de (…)