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Antananarivo | 17h06
 

Politique

Gouvernement

Pas de panique

lundi 19 janvier 2009 | R. C.

L’exécutif affiche un calme olympien face à l’opposition qui, il est vrai, a réussi à marquer un essai samedi, après deux vaines tentatives. La consigne est respectée : « pas de panique ! »

Dans le nouveau front créé par l’opposition avec à sa tête Rajoelina Andry, la gestion du conflit par l’exécutif relève jusqu’ici d’un parcours sans faute. Le maire d’Antananarivo ayant décidé de descendre dans la rue avec sa troupe, espérant ainsi piéger l’exécutif, ce dernier a su pour l’instant éviter les « erreurs-types » des régimes précédents. Premièrement, la manif, présentée comme une « inauguration » n’a pas été interdite même s’il y eut tromperie sur la marchandise. A ce sujet, personne n’était dupe pas mais tout le monde a fait semblant ! La suite logique de l’ « autorisation préfectorale », les responsables de la sécurité publique ont décidé de réduire au minimum nécessaire la présence des forces de l’ordre. L’objectif étant tout d’abord d’éviter de provoquer inutilement une foule passablement manipulée. L’autre but est d’économiser les énergies en vue de futures confrontations jugées inévitables entre les deux protagonistes. En effet, le moral des troupes aurait risqué de recevoir un coup précocement si elles étaient trop tôt exposées à la vindicte populaire. En outre, là où l’exécutif a fait preuve de bon sens, inattendu d’ailleurs par les manifestants d’Ambohijatovo, c’est lorsqu’il a laissé les chaînes publiques rapporter fidèlement sur les ondes nationales ce qui s’est passé au jardin d’Ambohijatovo. Il ne manquait lors des JT de Tvm et de Rnm que les voix off des orateurs. Mais ça, c’est de la cuisine interne à ces deux rédactions.

Faute de stratégie

Autre indice que le pouvoir a tiré des leçons des échecs des précédents régimes, il a tout de suite répliqué aux accusations de la partie adverse. Sans faire la politique de l’autruche. Le président du parti majoritaire, et numéro Trois dans la hiérarchie, s’est chargé en personne de cette tâche montrant par là que les revendications d’Ambohijatovo sont entendues en très haut lieu, et donc prises au sérieux par tout l’appareil. Par la passé, des gouvernements étaient contraints à la reculade puis finalement à la démission pour s’être restés sourds aux doléances de la rue. Ce qui ne veut pourtant pas dire qu’Ambohitsorohitra ira jusqu’à céder aux caprices d’Ambohijatovo. Ce serait mal connaître la nature du conflit en cours. En effet, dans l’ensemble, le pouvoir ne cède rien sur le fond tout en gagnant quelques points sur la forme alors que l’opposition a déjà abattu toutes ses cartes sans rien obtenir dans ses revendications. Preuve, s’il en est encore besoin, que dans cette affaire, faute de stratégie, certains risquent de perdre et leurs intérêts et leur capital. Plus important encore, et contrairement à ses prédécesseurs, le chef de l’Etat Ravalomanana Marc reste dans la ville même si, ultime provocation, Rajoelina Andry a délibérément installé sa place de la démocratie sous ses fenêtres. Autrement dit, le président choisit d’affronter la crise.

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