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Société

Viandes bovines

Déconseillées par des vétérinaires

samedi 23 février 2008 | Alphonse M.

Le cheptel bovin est sérieusement menacé par des maladies. Leurs noms sonnent bizarres : catarrhale, cowdriose. Les éleveurs parlent d’hécatombe. Le gouvernement brille par sa langue de bois. En attendant les résultats des analyses, des vétérinaires déconseillent la consommation de viandes bovines malades. Une suspicion de contamination sur l’homme n’est pas à écarter. Historique.

Apparue en décembre dans le district d’Anjozorobe, plus précisément dans le village d’Alakamisy, l’épidémie de cowdriose fait des ravages actuellement dans plusieurs districts de l’île. Au total, six régions sont touchées par cette épidémie. D’Anjozorobe à Ambalavao, en passant par Moramanga, Arivonimamo et dans le Vakinankaratra, près d’une centaine de zébus ont succombé à « cette étrange maladie », selon les éleveurs désemparés. Ils se plaignent de la réaction tardive du ministère de l’Agriculture et de l’élevage pour sauver les bêtes. Ils estiment que l’Etat n’avance pas de solutions rapides et durables pour endiguer l’hémorragie dont souffre leur cheptel. De même, les autorités politiques et sanitaires brillent par leur valse-hésitation. Selon les spécialistes, la prolifération des tiques et des sangsues est à l’origine de cette épidémie. Des équipes de vétérinaires ont été envoyées dans les zones touchées par la maladie. Et aussitôt, les autorités rassurent que la situation se normalise à l’heure actuelle. Le ministre Marius Ratolojanahary, chargé de l’Elevage pointe du doigt les éleveurs qui pratiquent l’élevage traditionnel. Point ou pas suffisamment de détiquetage et de déparasitage, insiste-t-on. Une déclaration qui ne convainc pas les éleveurs craignant le pire. Le cheptel est toujours menacé car la catarrhale est à côté, à La Réunion.

La maladie peut- elle contaminer l’homme. Pour l’instant, aucun élément de réponse. Les experts attendent les résultats des analyses confiées à l’Institut Pasteur avant de s’exprimer. Le recoupement fait auprès de cet organisme français n’a pas donné satisfaction. Un responsable de l’institut, entretenant le doute, n’a voulu ni confirmé ni infirmé l’existence de ces analyses. Entretemps, le médecin-chef, le vétérinaire et le chef de région Alaotra-Mangoro appellent sur les antennes d’une radio privée à ne pas consommer les viandes des bœufs malades pour éviter d’éventuelle contamination de cette maladie sur l’homme. La psychose gagne une partie des consommateurs. Ils boudent la viande bovine. Chose curieuse, depuis le début de cowdriose, la population locale a constaté l’apparition d’une nouvelle maladie mortelle chez les humains. Un organe de presse de la capitale a signalé que 17 personnes sont mortes à Mandialaza, dans le district de Moramanga, depuis le mois de janvier. D’autres sont tombées malades dans les zones frappées par l’épidémie. Simple coïncidence ou une contamination à partir de la maladie des bœufs ?

Gouffre financier sans précédent

Ceci dit, les pertes financières des éleveurs sont énormes. Selon les estimations, les préjudices financiers s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’ariary, voire plus. Force est également de constater que les autres activités, notamment l’agriculture, sont au ralenti. L’élevage et l’agriculture sont intimement liés dans le milieu rural. Bien que la « Révolution verte » soit sur toutes les lèvres du pouvoir, tout laisse à penser que le monde rural ne figure pas sur les priorités. À preuve, la Grande île ne compte que 280 vétérinaires seulement dont la plupart évolue dans le secteur privé. Les lycées agricoles sont tombés en ruine. En conséquence, les agriculteurs et les éleveurs n’ont bénéficié d’aucun encadrement technique rationnel depuis des années. Il n’est pas étonnant si la production a chuté et si les différents cheptels sont à la merci de la moindre maladie.

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