Les jeunes (10-24 ans) représentant 32% de la population malgache totale. Leur santé est donc un enjeu majeur pour la société. C’est pour cela que le service de la santé des adolescents et des jeunes (anciennement appelée santé de la reproduction), dépendant du Planning familial, a été créé par le ministère de la Santé en 2007.
L’une de ses responsables au niveau national, le docteur Antoinette explique que la mission de son service, par essence la même que celle qui existe dans de nombreux autres pays du monde, doit s’adapter aux spécificités des coutumes malgaches. « On ne peut pas arriver dans un village du sud de Madagascar et dire aux gens qu’il n’est pas bien de marier leurs filles trop jeunes, ça ne passerait jamais. C’est la tradition. En revanche, on peut les aider à continuer à vivre avec la coutume, mais sainement », affirme le médecin.
Pour concilier au maximum coutume et santé, le service de la santé des adolescents et des jeunes privilégie une approche communautaire des jeunes, en étant présent dans chacun des districts du pays et en agissant en partenariat avec les agents de santé communautaires. Ses actions de sensibilisation sont menées au niveau des écoles, et le partenariat avec les établissements, notamment les infirmières scolaires, est encouragé. Au niveau de chaque district, le service de la santé des adolescents et des jeunes est chargé de recenser chaque trimestre le nombre d’écoles affectées aux CSP, le nombre d’élèves sensibilisés, le taux de grossesses précoces (chez les moins de 18 ans), le taux d’avortement chez les jeunes, le taux de toxicomanie, ou encore le taux de jeunes porteurs d’une infection sexuellement transmissible (IST). Ces rapports trimestriels remontent ensuite au niveau régional, puis national, ce qui permet de constituer une base de données tendant à l’exhaustivité.
« Le service est encore trop récent pour qu’on puisse vraiment en évaluer l’action », juge le docteur Antoinette, qui estime cependant qu’il a tout lieu de se réjouir, car le nombre de jeunes sensibilisés semble en hausse.
Pour certaines régions, les chiffres restent cependant inquiétants. Ainsi, la région d’Itasy détient le triste record du taux de toxicomanie chez les jeunes, tandis que celle d’Atsinanana a celui du taux de jeunes atteints d’IST.
C’est dans cette même région d’Atsinanana, ainsi que dans le sud de Madagascar, que l’on trouve également le plus grand nombre de grossesses précoces, une donnée que tempère le docteur Antoinette : « Dans ces régions, on se marie tôt, et à Madagascar, on se marie pour enfanter. L’adage malgache dit que la vie est unique, aussi les moyens de contraception autres que la pilule ou le préservatif ne sont pas conseillés, pour éviter des risques de stérilité ».
Le médecin ajoute qu’il arrive que dans ces régions-là des filles de 13 ans accouchent et que « cela se passe bien, sans césarienne ni rien. Nous conseillons cependant de retarder le moment du premier rapport ».
Vos commentaires
« La jeunesse » un sujet oublié de la HAT !
Nous le remarquons, ce gouvernement qui est pourtant dirigé par un très jeune(pour ne pas dire trop jeune) nous donner l’impression de ne jamais avoir conçu une solution agressive pour l’avenir de ces jeunes. On fait que semblant : on met des pansements, un peu partout, óu il y a des plais, mais on a pas de projet pour ces jeunes. Je soupçonne ces haut-responsables, ces ecclésiastes et ces écoles privées d’endoctriner à l’indifférence à cette masse de jeunesse, à l’hygiène et à la pauvreté dans notre pays. En gros, ils ne voient pas l’intérêt d’améliorer le niveau éducatif de cette jeunesse... Peut-être qu’ils ont aussi peur de plus de concurrence culturelle et intellectuelle. Et pourtant, c’est eux qu’il faut sensibiliser en premier sur le symbiose entre intérêt personnel et intérêt générale. Ils sont encore capable de changer de mentalité. Une plus saine que celle qui règne depuis plus de trente ans à nos jours.