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lundi 15 juillet 2024
Antananarivo | 21h59
 

Infrastructure

Infrastructure routière

Projet autoroute Tana-Toamasina : des organisations de la société civile s’opposent

lundi 15 juillet |  934 visites  | Sandy RAZ

Trois heures au lieu de douze actuellement, c’est le temps que permettrait la nouvelle autoroute reliant la capitale Antananarivo à la région côtière de Toamasina. Ce chantier lancé en décembre 2022 devrait donc être suspendu à cause d’un problème grave d’ordre environnemental.

« Bâtir l’avenir sans sacrifier les communautés rurales et l’environnement », c’est le condensé du communiqué sur l’actuel projet d’autoroute et les préoccupations de la société civile et des populations rurales. Une quarante d’associations expriment leurs profondes inquiétudes quant à l’avenir des forêts et des populations environnantes.

Dernières forêts primaires de Madagascar

La société civile rappelle que ce projet de construction mettra en péril 10 % des forêts primaires. La coalition de la quarantaine d’ONG lance un cri de détresse pour protéger la forêt dense humide du Corridor Ankeniheny-Zahamena.

Le tracé actuel de l’autoroute traverse une forêt protégée de 370 000 hectares, essentielle en tant que réservoir d’eau pour les grandes vallées de l’Alaotra et les plaines rizicoles aux alentours de Toamasina. Rappelons que l’aire protégée de Madagascar a reçu, fin 2023, 8,8 millions de dollars de la Banque mondiale pour ses efforts de séquestration du carbone. De plus, l’accès au corridor CAZ encouragerait la culture sur brûlis, les trafics en tout genre et l’exploitation minière illicite, souligne le communiqué.

Des problématiques contre la ferme volonté du gouvernement

Outre les menaces qui pèsent sur la protection des forêts et de la biodiversité, le document de presse appuie sa requête en se fondant sur les points suivants :

  • insécurité alimentaire et répercussions sur le bien-être social ;
  • résilience climatique (Madagascar fait partie des 5 pays les plus menacés par le réchauffement climatique) ;
  • problème de bonne gouvernance et de conformité (pas d’appel d’offre à ce jour pour la conception et la réalisation du projet, aucun permis environnemental délivré selon le directeur général de l’Office national de l’environnement limogé, Rija Herisolo Rakotoson).

Au début de ce mois, le chef de l’État s’était rendu sur le chantier et à rappeler l’enjeu capital de changer complètement le paysage économique et touristique du pays. Une promesse d’achèvement avec la fin de son mandat, fin 2027.

Ce futur axe à quatre voies vise à remplacer une route nationale dégradée : sur un tracé total de 260 kilomètres, trente ont déjà été entrepris par l’entreprise égyptienne Samcrete.

De son côté, l’ex-ministre de l’Environnement affirme que la biodiversité sera préservée. Max Andonirina Fontaine se montrant rassurant par un changement de tracé, à savoir la construction de tunnels ou de ponts.

Ce projet présidentiel de construction de l’autoroute fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux depuis son annonce. Beaucoup d’internautes critiquent la capacité de réalisation de la première grande autoroute de Madagascar tant vantée sur le site Internet de la présidence de la république du pays.

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9 commentaires

Vos commentaires

  • 15 juillet à 09:56 | Isandra (#7070)

    Qui dit encore que personne n’empêche la réalisation des projets présidentiels ?

    L’environnement n’est qu’un pretexte. Ici, à Madagascar, les ONG sont des partis politiques déguisés.

    Ils ont déjà essayé avec tous les projets présidentiels, notamment, Rova, Miami, Tana-masoandro, TLC, etc, et voilà maintenant cette première Autoroute, quoi d’autre.

    Répondre

    • 15 juillet à 13:20 | Ragnarok (#3696) répond à Isandra

      Vraiment pas honte, mais vraiment pas, considérant les dommages faits à l’environnement depuis l’avènement de burnitude 1er. Insupportable. J’hésite parfois à lire Tribune à cause des consensus Isandra qui me foutent tellement de haine, comment ne pas réagir face à de telles immondices de stupidités. C’est sans fin, c’est à pleurer, à gerber... à dégager.

    • 15 juillet à 13:27 | dahalo (#8794) répond à Isandra

      Isandra,
      Avant de réaliser n’importe quel projet, il y des etudes préliminaires à faire.
      -Etude de faisabilité qui conditionne la suite du projet
      Ensuite viennent les différentes etudes à savoir
      -Etude du tracé dans un cas de projet routier
      -Etude hydrologiques pour dimensionner les ouvrages
      -Etudes hydrauliques pour définir les ouvrages d’assainissements et ouvrages d’art ou la pont comme le dit un plus nul que boay kely
      - Etudes d’impacts environnementaux (hyper important et incontournable pour tout projet digne de ce nom sauf bien entendu pour les abrutis). Pour isandra ce ne sont que des délires politiques
      - Etudes géotechniques
      - Etudes géologiques et identifications des matériaux necessaires à la construction
      - Etudes d’impacts sociaux
      Ce sont les incontournables dans le domaine de la construction et particulièrement dans la construction d’un projet routier.
      Isandra, pourrez vous me dire lesquels parmi ces différentes etudes ont été réalisées sur ce projet. Apparemment rien n’ a été fait correctement ce qui entraine forcement ce genre de réaction de la part des sociétés civiles. La façon à laquelle les travaux ont été mené montre à quel point ce projet est loin d’etre sérieux. Et même les images qu’on n’arrete pas de sortir sur les réseaux sociaux le montrent. Je n’ai jamais vu même une seule construction de ponts sur ces images alors que l’on passe à travers des rizières, des talweg, et ce n’est même pas la peine de parler des viaduc qui enjambent les vallées comme sur tous les vraies autoroutes du monde.
      Déjà le budget alloué à ce projet reste flou sans aucune visibilité, il en va de même du délai des travaux , de la maitrise d’oeuvre, de la maitrise d’ouvrages, de la vraie nature du projet et ses caractéristiques.

    • 15 juillet à 17:58 | lanja (#4980) répond à Isandra

      kitoatoa tsy misy farany, dia mibetroka , mampidera vangy rehefa mahazo fanakianana sy fanoherana , tsy afaka mampiasa saina mandinika mihitsy ve ... jiro sy rano no ilain ny olona maika dia rova no amboarina , dia tokony ho faly sy hitehaka ve ny olona, angaha vendrana daholo ny olona ka ho faly amin ny jiron akoho ? RN2 , tokony amboarina , tsy mila mamotika ala sarobidy , tsy mila mandia kilasy fahasivy dia mahay an izany .

  • 15 juillet à 11:20 | Vohitra (#7654)

    Dessus, il y les differentes especes de Bois precieux, endemiques, tres apprecies ailleurs...

    Dessous, une fois degagees, les pierres precieuses a la portee des mains...

    Des opportunites a capturer... Il n y avait jamais eu de pareilles occasions au cours des 64 dernieres annees, non ? On va tourner la page surement...

    Répondre

  • 15 juillet à 12:18 | Shalom (#2831)

    Aucun cabinet de conseil spécialisé dans l’étude des grandes infrastructures type routier n’a été sollicité par ce gouvernement pour cette fameuse autoroute et pour la fameuse RN13.
    Je dis bien AUCUN. D’où ces remblaiements à la Bourbaki sans honte le long de ce tracé.

    Pour le cas de la RN13, une portion a été faite sans étude, d’où déjà l’apparition des signes de faiblesse structurale et la dégradation des bords de chaussée.

    Comme l’é écrit Vohitra, il n’y a pas de budget.
    En effet, la LFR a coupé la tête du budget d’investissement à -52% soit quelques 3000 milliards d’Ariary environ.
    Notre cabinet de conseil a donc averti les petites entreprises prestataires de ne pas se précipiter pour en signer de contrats car il y a réellement un risque de non payement.

    Comme si cedric a pressenti cette situation, il a donc exigé de QIT Madagascar Minerals (QMM) d’effectuer ces travaux de réfection de cette route nationale.
    Sollicitation que cette société semble ne pas répondre jusqu’à maintenant.

    Répondre

    • 15 juillet à 12:49 | Vohitra (#7654) répond à Shalom

      Dis, quel cabinet-conseil au juste ? Genre Rotschild and Co ?

      Aucune Etude d Impact Environmental et Social menee dans les regles de l art...

      Aucune prevision budgetaire...

      Meme la source de financement du debut des travaux reste opaque...

  • 15 juillet à 13:37 | vorona (#8254)

    Bjr « On fait pas d’omelette sans casser des oeufs ». Sans l’autoroute, Tana c’est à moyen terme ville morte. L’essentiel de ses approvisionnements (mettant actuellement 30 heures par camion) , PPN beaucoup de riz, produits manufacturés, véhicules, et surtout carburants, étant tributaires du port de Toamasina, qui pourrait devenir capitale de Madagascar en cas de non réussite du projet autoroutier !

    Répondre

  • 15 juillet à 14:32 | Jipo (#4988)

    Je pense que réhabiliter la voie ferrée qui est déjà tracée et qui a fait ses preuves, quitte à changer les rails et mettre de nouveaux trains serait moins cher que toutes ces mégalomanies !
    Mais que les Malgaches demandent un referendum sur toutes les initiatives de ce parvenu ...
    Je ne peux me rendre à la raison de savoir que pensent les Malgaches de soit disant faire Tana Tamatave en 3 ou 4 h ??? ( à quelle heure ? )
    Ce qui induit qu’ il n’ y aura pas de panneaux de limitations de vitesse ???
    Il va certainement falloir penser à importer des sarety à l’ hydrogène , à moins qu’ elles n’ y aient pas accès, tout comme les vélos et pouss pouss , finalement cette route sera réservée à la caste dirigeante, et quelques apparatchiks du gouvernement à qui l’ essence ne connait pas de délestazes ...

    Répondre

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