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Politique

Crise politique

Vers une troisième semaine de grève pour les députés de l’opposition et leur partisans

lundi 7 mai 2018 | Vavah Rakotoarivonjy

Banque centrale, institutions financières publiques et les assurances, l’objectif des 73 députés de l’opposition est de bloquer définitivement la machine administrative à partir de cette semaine. La député Hanitra Razafimanantsoa l’a déclaré lors de sa prise de parole sur la place du 13 mai samedi. « Nous allons bloquer les ministères clefs, les institutions financières comme la banque centrale et les assurances dès lundi », a-t-elle annoncé.

Il ne resterait, selon les députés du collectif pour le changement, que quelques ministères à « prendre » durant cette troisième semaine de manifestation sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Malgré les dires du Premier ministre, Olivier Solonandrasana Mahafaly qui a indiqué avec assurance la semaine dernière que la machine administrative fonctionne bien en dépit de la participation de certains fonctionnaires à la grève, les parlementaires sur la place du 13 mai confirment que plus rien ne va dans les départements ministériels et que l’administration publique est quasi-bloquée.

Semaine décisive

Cette semaine serait décisive pour les députés de l’opposition qui prévoient de boucler la boucle à partir de ce lundi. Après avoir appelé les employés des institutions financières publiques et les assurances à renforcer les rangs des grévistes, ils espèrent que le combat est terminé. Et il ne leur resterait plus alors qu’à attendre la démission, du Président de la République, Hery Rajaonarimampianina.

Le verdict de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) sur la non-conformité de certains articles des nouvelles lois électorales à la Constitution, qualifié par certains observateurs par le rejet du régime actuel par les Hauts conseillers constitutionnels, n’a visiblement pas changé grand-chose pour les 73 députés de l’opposition et les manifestants.

« La démission du Chef de l’Etat est une condition sine qua non pour le déblocage de la crise politique actuelle dans le pays », réitèrent les députés de l’opposition. Mais la situation semble être complexe parce qu’à multiples reprises, dans ses récentes sorties médiatiques, Hery Rajaonarimampianina a clairement déclaré qu’il ne démissionnerait pas et qu’il ne quitterait pas Madagascar quoi qu’il arrive. Au contraire, il continue de séduire l’opinion, notamment les fonctionnaires en augmentant de 8% leur salaire à compter du 1er mai.

Un accord politique

Bien qu’elle n’a pas l’air d’un événement grave, à l’exception de la première journée du mouvement, cette nouvelle crise politique malgache préoccupe davantage la communauté internationale qui a déjà envoyé des émissaires au pays pour tenter d’amorcer le dialogue entre les protagonistes. Le Conseil œcuménique des églises (FFKM) a également déjà essayé d’engager la discussion entre les députés pro-régime et ceux de l’opposition.

Vers la fin de la semaine dernière, un membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a évoqué d’une autre tentative de rapprochement des acteurs de cette crise par cette instance qui devrait aboutir à l’établissement d’un accord politique et à la mise en place d’un gouvernement de consensus, afin d’organiser en toute transparence et neutralité les prochaines élections. Mais reste à savoir quand est-ce que cette commission va décider de sortir officiellement de son silence ? Est-ce qu’elle va également être écoutée par les acteurs de la crise politique actuelle ?

4 commentaires

Vos commentaires

  • 7 mai 2018 à 10:59 | SNUTILE (#1543)

    la folie ! heureux que les ministères ne soient pas une centrale nucléaire ! Arrêter la machine en marche SANS SAVOIR LES CONSEQUENCES prévisionnelles ? Folie avérée.

  • 7 mai 2018 à 13:31 | Ibalitakely (#9342)

    Ny tantara hoy itsika sady tsy fanadino no tsy fanova, ka naharitra herinandro firy tokoa moa iny t@ 2002 iny fa rehefa niankin-drindrina irery tao Ambodiatafa ilay « ne regrette rien » dia lasa tany sur Seine ihany ny farany. Ny capsat rahateo koa izao mantsy efa mizara ho capsat 1, capsat 2, capsat 19 ...

  • 7 mai 2018 à 13:58 | arsonist (#10169)

    Il est naïf de croire que d’un éventuel règlement de cette crise actuelle sortirait une solution fiable pour mettre ce pays et ses populations sur une voie qui mène au développement .

    Je n’en veux pour preuve que les semblants de solutions apportées auparavant aux mêmes récurrentes crises politiques gasy .
    Car cette crise n’est pas la première . Elle la n-ième .
    Et très certainement elle ne sera pas la dernière non plus .

    Car « on » trouvera un semblant de solution à cette n-ième crise politique gasy .
    Le tout est d’attendre qui sera ce « on » et quelle solution ce « on » apportera .

    Après les choses vont reprendre et redevenir progressivement comme elles étaient exactement auparavant .
    Et les Gasy attendront à nouveau l’identique prochaine crise : la (n+1)-ème .
    Et cela « repartira comme en quarante ! »

  • 7 mai 2018 à 14:28 | kartell (#8302)

    Chacun campe sur ses positions, étant sûr, d’avoir raison, dans un bras de fer, où éventuellement, le vainqueur n’a pas de plan B !…..
    La démolition n’a d’intérêt que si la reconstruction est actée, pensée, peaufinée, ici, nous en sommes loin, en dehors, des bonnes intentions et des promesses, à la petite semaine !…
    Croire que la démission ou l’empêchement présidentiel serait une porte de sortie, de cette crise, lancinante, est illusoire, cela ne constituerait qu’une courte sortie de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, mais, loin d’être une ouverte sereine vers un avenir, moins sombre …..
    Les crises constitutionnelles se succèdent à intervalle régulier, sans pour autant que cette série interrompue n’apporte une solution durable au problème, celle que nous vivons, aujourd’hui, ne sera qu’une, de plus, à cette liste interminable .
    L’illusion, c’est celle d’un pays qui croit pouvoir résoudre ses maux, en utilisant la démission comme remède miracle, loin s’en faut, il faudrait plus d’imagination, plus de volonté de la part d’une caste politicarde, plus prompte à oeuvrer en coulisse qu’à donner au pays ce nouveau tempo, laxatif, qui, visiblement, n’est pas, encore, pour demain !…
    L’habitude est, aujourd’hui, bien ancrée de transformer le pays en chamboule-tout pendant quelques mois, avant de retourner à ses bonnes et vieilles habitudes, comme si, de rien n’était !….
    On parie quoi, pour un tel scénario ?…..

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