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Dossier

Journée de la lutte contre la propagation du Vih-Sida

Une nette amélioration dans les comportements

samedi 1er décembre 2007 | Volana R.

Enquête périodique et continue. La méthode dite Trac, consiste à mener de façons répétées des enquêtes qui incluent les facteurs de changement de comportement. À maintenir, à changer ou à redresser. Les résultats ont montré une amélioration générale et significative, du niveau des indicateurs de comportement, entre 2003 et 2006, auprès de jeunes de 10 à 24 ans, et un niveau élevé de comportements auprès de travailleuses de sexe (TDS) et les hommes mobiles ou hommes à haut risque (HHR).

59% des hommes mobiles ont utilisé un condom lors du dernier rapport sexuel avec une partenaire occasionnelle.

40,8% des hommes mobiles ont référé leur partenaire pour un traitement d’une IST. Les jeunes, non mariés, de 15 à 24 ans, qui ont déjà eu des relations sexuelles, mais qui se sont abstenus au cours des 12 derniers mois, ont augmenté de 1,8% à 11,3%. Les jeunes, non mariés, de 15 à 24 ans, qui n’ont jamais eu de relations sexuelles, ont augmenté de 45,8% à 56,2%. 86,2% des TDS ont utilisé un préservatif lors du dernier rapport sexuel avec un client.

Hommes à haut risque : « Condom ? peu de plaisir »

« Le condom réduit le plaisir sexuel. » Ils sont à 55,3% à l’affirmer, sur 4001 interrogés. Il ne s’agit sûrement pas de l’épouse. Par contre, 18 % soulignent que « le condom se casse facilement ». Donc, vaut mieux pas l’utiliser.
L’enquête se rapporte à des chauffeurs de taxi-brousse et de taxi, tireurs de pousse-pousse, camionneurs, travailleurs saisonniers des sites de Pst (programme sectoriel de transport).

Témoignages

Rajoro travaille sur un chantier, loin de son foyer, voici maintenant 19 mois. « Je rentre tous les 2 mois. Une femme m’aide à tuer ma nostalgie. Elle est uniquement une partenaire occasionnelle et elle le sait. Nous utilisons du condom à chaque rapport ; » Tandis que Lita préfère s’abstenir et attendre de revoir sa femme. Quant à Ralay, il se procure une fois par mois, une partenaire commerciale, « pour ma santé », dit-il. En moyenne, 70,3% des HHR l’utilisent auprès de partenaires commerciales. Il pensent en effet que « le condom est efficace dans la prévention des IST et du VIH ».

Jeunes de 10 -14 ans : « Difficile d’en parler aux parents »

Les adolescents de 10 à 14 ans ont plutôt tendance à minimiser la transmission des IST (infections sexuellement transmissibles) ou du VIH (virus immuno - déficience humaine), du fait, sans doute, qu’ils ne sont pas encore sexuellement actifs, ou ne se sentent pas tout simplement concernés.Selon l’enquête TraC 2006, d’ailleurs, peu d’ados de 10 ans à 14 ans, se sont engagés dans un rapport sexuel : 1,40% sur 3906 enquêtés, en milieu urbain. Leur support reste donc les amis, quelques fois leurs partenaires, s’ils en ont.En théorie pourtant, ils maîtrisent le sujet de la santé de la reproduction, mais en pratique, la plupart est encore inaccessible aux risques réels. À preuve, 98,6% déclarent n’être jamais engagés dans un rapport sexuel.

Apparemment, il est toujours difficile, pour les ados de nos jours, de parler de la santé de la reproduction avec les parents encore un sujet tabou, peut-être ? Jean-Luc (13 ans) : « On en parle, en classe. Il y a une matière là-dessus. Mais de là à passer à l’acte, je n’y pense même pas. » Louise (13 ans) : « Je ne suis même pas attirée par les garçons. En tant qu’amis, oui, mais pas plus. J’ai bien assez avec la compagnie de mes frères et sœurs avec qui je passe beaucoup de temps. »

Jeunes de 15 à 24 ans : La honte est le maître–mot

Ces jeunes, actifs sexuellement ou non, mariés ou pas, les 52,2% des 3074 enquêtés, ont reçu un traitement pour une IST quand un symptôme a été constaté au cours des 12 derniers mois. Et 29,3 % ont référé leurs partenaires pour un traitement auprès d’un médecin qualifié.

« J’ai honte d’aller acheter un condom » Pierre (20 ans), n’hésite pourtant pas à souligner : « Je ne me risque jamais à avoir une relation sexuelle sans condom. » Ce qui revient à dire qu’il laisse à sa partenaire (occasionnelle ou commerciale) le soin de s’en procurer.

Au contraire, Naivo affirme que « le VIH-SIDA peut être évité en choisissant avec attention les partenaires sexuels. De même que les IST ». Plusieurs de amis l’ont déjà incité à faire attention. Comme Jacques (19 ans) : « je ne pense pas qu’on puisse reconnaître une personne atteinte d’une IST, tout simplement en la regardant ».

13,9%, sur 1132 TDS questionnées, affirment avoir eu une relation anale avec un homme, au cours des 12 derniers mois. Et 95,8% pensent qu’elles sont capables d’aller chez un médecin pour chercher un traitement en IST. « C’est notre boulot, on le considère comme tel, en tout cas. Il suffit de le respecter et de le faire en toute honnêteté ».

Zefeno, 30 ans, a commencé à taper les rues à l’âge de 21 ans. As-tu des règles sur le respect de ton travail, justement ? « Pour moi, ma santé passe avant tout, j’ai une gosse à nourrir. C’est pour cela peut-être que je ne peux réunir des sommes aussi rondelette que mes comparses. » a-t-elle répliqué. L’enquête avance que 84,5% des TDS interrogées « pensent qu’elles sont capables de convaincre leurs clients d’utiliser un condom ». Mais « capable et vouloir ne veulent pas dire la même chose, souligne toujours Zefeno. En réalité, on est payées 2 à 3 fois plus quand on accepte une relation sans préservatif ». En tout cas, 86,5% ont cherché un traitement pour une IST auprès d’un prestataire qualifié.

6,6% sur 230 TDS se disent avoir honte ou avoir peur de consulter un médecin pour un problème relatif à une IST. Heureusement que 90,6% sont convaincues que seul un médecin peut traiter complètement et efficacement.

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