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Société

Monde du travail

Trois millions de chômeurs à Madagascar

vendredi 15 février 2008 | Alphonse M., Volana R.

Un calvaire pour les jeunes diplômés sortant des universités, des écoles et des instituts. Bon nombre d’entre eux sont au chômage après leurs études. Au total, on compte actuellement près de trois millions de chômeurs dans toute l’île. La population active tant dans les centres urbains que dans les zones rurales est touchée par ce fléau.

En face, le gouvernement n’a aucune politique fiable en matière de création d’emplois. On n’a eu de cesse de faire appel aux opérateurs étrangers, mais force est de constater qu’en dehors des deux grandes sociétés minières et quelques hôteliers, ce sont des commerçants et des spéculateurs qui débarquent à Madagascar. Dans les entreprises franches, on assiste, ces derniers temps, à des licenciements massifs, notamment après la crise de 2002. Hormis les difficultés au niveau du marché international, les sociétés basées à Madagascar ont rencontré des problèmes d’énergie. Selon les hommes d’affaires opérant dans les entreprises régies par le régime de zones franches, outre le délestage, le prix exorbitant de l’énergie est un handicap sérieux pour eux. Les produits « made in Madagascar » ne sont plus compétitifs au niveau mondial, ont-ils signalé. Depuis quelques années, quelques entreprises franches ont fermé leurs portes et ont quitté la Grande île pour s’installer au Mozambique ou de retourner à Maurice. L’environnement économique de ces deux pays sont considérés par les hommes d’affaires plus avantageux. Pour résorber le taux de chômage, aucune mesure ne se profile à l’horizon. Certains analystes ont avancé que le regain de la violence et des actes de banditisme est lié au problème de chômage.

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- Témoignages de quelques employeurs : L’équilibre est toujours à trouver

Des offres d’emploi, cela ne manque pas dans les journaux. De toutes catégories, âges et secteurs. Apparemment, les gens de maison représentent une catégorie à part entière, puisque si auparavant, ils étaient recrutés facilement, au gré de leur apparition sur le marché informel, aujourd’hui des maisons « spécialisées » garantissent au moins une année de travail. Il y a plusieurs années, des cercles religieux prodiguaient des formations adéquates pour les nounous et cuisinières, ou encore ce qu’on appelle communément les « bonnes ». Des témoignages d’employeurs viennent étoffer cet état des choses.

M. F. : « Avec mes deux petites filles de 6 ans et 9 mois, je suis devenu méfiant. Un de mes collègues m’a informé sur l’existence d’un « réseau », si l’on peut le dire ainsi, à Anosizato. Une femme « trône » au milieu de jeunes filles, certes débarquant des taxi-brousse régionales, mais qui ont reçu une certaine « éducation » d’une quinzaine de jours, sur ce qu’elles doivent et ne doivent pas faire si elles veulent respecter leur job. Le contrat ? En fait, je devais payer leur transport jusqu’à Antananarivo et le retour si éventuellement…, plus les 10 % de son salaire. » M.F. est tranquille, depuis presque huit mois, maintenant.

Mme T. : « Sahondra me donne entière satisfaction. C’est vrai, cela n’est pas parfait, mais au moins je suis tranquille sur l’hygiène de mes trois petits enfants ». Sahondra vient d’un cercle religieux qui l’a éduquée depuis son enfance, elle a aujourd’hui 19 ans et son baccalauréat. « En attendant mieux, je me sens bien, au sein d’une vraie famille », dit-elle.

En tout cas, les demandes d’emploi dépassent toujours les offres, quelque soit le cas.

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