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Environnement / Développement

Sommet Rio+20 : Quel futur voulons-nous ?

mercredi 30 mai 2012

(MFI / 29.05.12) Réunis du 20 au 22 juin à Rio de Janeiro, au Brésil, l’ensemble des pays de la planète feront le point, vingt ans après le Sommet de la Terre qui avait consacré le lien entre développement durable et protection de l’environnement. La communauté internationale reste profondément divisée en raison des enjeux différents. Quant aux experts de l’ONU, ils estiment que les trois conventions issues du premier sommet ont largement échoué à remplir leurs objectifs, que la biodiversité n’a cessé de reculer, les forêts d’être détruites et les déserts d’avancer. Mais Rio+20 viserait avant tout à préparer la conversion de l’économie dite « brune » en économie « verte ».

Plusieurs réunions préparatoires se sont tenues, en particulier fin novembre 2011 à Durban, en Afrique du Sud, pour trouver un compromis – qui s’avère difficile – afin de sauvegarder la planète et sa biodiversité et mettre sur pied la suite à donner au Protocole de Kyoto destiné à réduire les gaz à effet de serre. Seul instrument juridiquement contraignant imposant des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) à 37 pays développés, ce Protocole, ratifié en 1997, arrive à expiration le 31 décembre 2012. Quelle suite donneront à ce Protocole les pays-membres de la Convention cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) ?

Des engagements quantifiés et juridiquement contraignants

Pays riches et pays émergents, devenus pollueurs à leur tour avec l’industrialisation, ne sont pas d’accord sur le prix à payer. Au sein des pays développés, les avis sont partagés concernant la suite à donner au Protocole, tandis que les pays les plus pauvres qui polluent le moins mais subissent de plein fouet les conséquences de la dégradation du climat réclament des compensations. L’Afrique francophone affirme être à la pointe du combat pour la protection d’un environnement de plus en plus fragilisé.

Adopté en 1997 mais entré en vigueur en 2005 après des années de discussions laborieuses, le Protocole de Kyoto réglemente les émissions de GES tenues pour principales responsables de la détérioration du climat. Il traduit en engagements quantifiés et juridiquement contraignants la CCNUCC, qui indiquait que les Etats les plus riches étant aussi les plus grands pollueurs, ils devaient prendre l’engagement de stabiliser leurs émissions de GES. De leur côté, les pays en transition, émergents ou en développement devaient s’engager sur la voie du développement durable et propre sans avoir à fixer au préalable des quotas précis.

Pas tous d’accord sur le rythme et les risques

Le protocole est entré en application après sa ratification par la Russie en 2004 mais sans celle des Etats-Unis, premiers pollueurs mondiaux qui l’avaient pourtant signé, ni de l’Australie notamment - qui avait toutefois signé par la suite.

Les pays développés ou en transition vers une économie de marché comme la Russie avaient initialement accepté de réduire de 5,5 % leurs émissions de GES sur la période 2008-2012 par rapport au niveau atteint en 1990.

Les pays en développement, y compris le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Indonésie qui sont également parties au Protocole, n’avaient pas d’objectifs de réduction d’émissions de CO2 mais ces pays commencent à le faire volontairement, rejoints sur certains points par l’Amérique de Barack Obama. Son prédécesseur, George W. Bush, avait gelé la participation de Washington au Protocole de Kyoto sous le prétexte que les États-Unis s’opposaient à toute idée de quotas.

Les mécanismes prévus dans le Protocole concernent notamment un « crédit carbone » qui représente un volume d’émission de GES évité et des permis d’émission négociables.

Le crédit carbone est doté d’une valeur marchande et s’échange entre pays industrialisés. Un pays n’arrivant pas à atteindre son objectif de réduction des GES pourrait acheter des crédits carbones à un autre qui aurait dépassé le sien. Ce système a été parfois qualifié de « permis à polluer » car un pays riche pourrait alors « acheter » le droit de polluer à un autre ayant réellement réduit ses émissions. La collaboration entre pays industrialisés et pays en voie de développement passe quant à elle par le Mécanisme de développement propre (MDP), qui conditionne l’obtention de « crédits carbone » servant au financement d’un projet de réduction des émissions dans les pays en développement.

Après d’âpres négociations lors de la 17e conférence sur le changement climatique de Durban, en novembre 2011, on a pu parler de « demi-échec » ou « demi succès ». Les représentants de 190 pays ont adopté une feuille de route pour un accord sur la réduction des GES en 2015. D’ici là, le protocole de Kyoto continuera de s’appliquer. L’objectif est que cet accord, dont les détails sont encore à préciser, entre en vigueur d’ici 2020.

« Le futur que nous voulons »

Les pays restent donc divisés. Tout comme les experts, qui ne sont pas tous d’accord sur le rythme et les risques encourus en matière de dégradation du climat et de l’environnement. Lors des négociations préparatoires de Rio+20, les militants altermondialistes ont discuté, entre autres, à Porto Alegre (Brésil), de leur participation à ce sommet. Quelle option choisir : contribuer au processus de négociation, tenter de le bloquer ou avoir « un pied dedans, un pied dehors ? »

L’avant-projet d’accord général, intitulé « Le futur que nous voulons », a été rendu public par le secrétariat des Nations unies. Il entend promouvoir l’économie verte comme alternative aux impasses d’un capitalisme débridé et destructeur des écosystèmes. Il s’agirait d’étendre ce que le précédent sommet de Rio avait enclenché en 1992 avec le « développement durable », censé être un compromis entre le développement, perçu comme indissociable de la croissance et du productivisme, et la nécessaire protection des écosystèmes.

Il y a vingt ans, à Rio, la première Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de Sommet de la Terre ou Sommet de Rio avait adopté une « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement » dans laquelle la notion de « développement durable », plaçait les êtres humains « au centre des préoccupations (…). Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».

La Conférence avait aussi adopté un « programme d’action pour le 21e siècle, Action 21 (en anglais Agenda 21) - quelque 2 500 recommandations pour mettre concrètement en œuvre les principes énoncés dans différents domaines : santé, logement, pollution de l’air, gestion des mers, des forêts et des montagnes, désertification, gestion des ressources en eau, assainissement, gestion de l’agriculture, des déchets… Cet Agenda 21 comportait aussi trois conventions sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification.

Mais les experts de l’ONU reconnaissent aujourd’hui que la biodiversité n’a cessé de reculer, les forêts d’être détruites et les déserts d’avancer. Ces trois ont donc largement échoué à remplir leurs objectifs.

La communauté internationale s’était engagée à maintenir l’augmentation moyenne des températures mondiales en dessous de 2° Celsius par rapport au niveau préindustriel - un objectif loin d’être atteint aujourd’hui. Sans parler du financement du fonds de compensation « vert » pour les plus pauvres au rythme de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020…

Mais Rio+20 vise avant tout à préparer la conversion de l’économie dite « brune » en économie « verte ». La France qui avait organisé le Grenelle de l’environnement, soutient avec d’autres la création d’une organisation mondiale de l’environnement qui associe les acteurs officiels et les représentants de la société civile - projet qui reste à mettre en place !

Marie Joannidis

3 commentaires

Vos commentaires

  • 30 mai 2012 à 14:51 | efa ela (#4563)

    Que la question « Quel futur voulons-nous ? » soit posée ici est en soi une bonne nouvelle, non ?

  • 30 mai 2012 à 18:08 | Tanindrazana (#3224)

    QUEL FUTUR OU DEVELOPPEMENT NOUS VOULONS ?

    Rien qu’en re-lisant ce qui suit je suis tout a fait perplexe quant a l’avenir de notre pays :

    ... les experts de l’ONU reconnaissent aujourd’hui que la biodiversité n’a cessé de reculer, les forêts d’être détruites et les déserts d’avancer. Ces trois ont donc largement échoué à remplir leurs objectifs.

    Madagascar a largement participe a cet echec depuis l’avenement de Rajoelina qui se portait au pouvoir illegalement au nom du peuple. Non seulement il n’a aucune legitimite a decider sur l’avenir de notre pays mais en plus, il, avec sa clique, a fait a sa tete pour detruire le pays et le met sur le plateau au benefice de ses proches et de ses amis et bien sur au detriment du peuple Malagasy. Rien qu’en considerant ce qu’il a fait de notre biodiversite, de nos richesses minieres, de notre economie, de notre societe et de nos richesses culturelles, je me demande alors pourquoi l’envoyer a RIO pour nous representer ? Il a insiste pour y aller avec toutes sa cliques.... En tant que President de la transition, il devrait regler cette crise au plus vite qu’au lieu de faire la pitrerie devant le monde. C’est une honte d’accepter une telle personnalite, un putschiste, un traitre, un menteur et un manipulateur de sieger devant le monde pour decider de son avenir....Mr Beriziky devrait etre obligatoirement le chef de la delegation qui doit representer notre pays car etant le PM de consensus, il represente mieux notre pays. Nous, Malagasy, renions de vive voix d’etre represente par sieur Rajoelina a ce sommet. Bien sur qu’il va faire tout pour y aller, mais il est de notre devoir de le renier devant le monde car ce qu’il a fait est indeniablement catastrophique pour les Malagasy et pour le Monde.

  • 30 mai 2012 à 20:53 | Bardadas (#5458)

    C’est le TROP long texte, caractéristique de Voahary Gasy !
    Dans ce cinéma mondial, un seul homme est honnêtte : Georges Bush qui nie ce qu’il ne suit pas.
    Les pays développés ne REPARENT JAMAIS le dégât qu’ils causent ! Au contraire, les impuissants pauvres doivent continuer de supporter ; pendant que leurs soi-disants environnementalistes se contentent de bouffer sous forme d’indemnités, les milliards d’ariary prévus aux actions environnementales, sans aucune action sur terrain.
    Aucun soutien n’est apporté aux reboisements paysans alors que chacun des centaines de tam-tams des dirigeants coûte une centaine de millions ariary.
    Tant que les initiatives et les actions sur terrain restent ignorées, ne nous étonnons pas de vivre d’ici qlq décénies des cyclones tropicaux en pleine saison d’hiver, parce que le rechauffement climatique les favorise.

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