La gendarmerie ne fait plus partie de la grande muette. Tout au contraire, l’équipe du général Ramananarivo Claude joue la transparence en publiant le chiffre relatant ses réalisations durant cette année ainsi que le nombre des éléments ripoux. Des opérations de sécurisation ont été lancées pour pacifier les 61 districts en zone rouge. Des éléments de la gendarmerie ont été abattus et d’autres ont déserté. Mais, le budget alloué à cette institution n’a pas cessé de diminuer. Bizarre !
2007. Une année noire pour la gendarmerie nationale malgache. Six d’entre eux ont trouvé la mort dans l’exercice de leurs fonctions ou plus simplement en cours de mission. Cette information est du commandant de la gendarmerie nationale, le général Ramananarivo Claude lors de la cérémonie de présentation de vœux pour la grande famille des bérets noirs, hier au camp Ratsimandrava. L’occasion a été mise à profit par le numéro un de la gendarmerie d’annoncer publiquement le bilan de cette institution durant l’année 2007.
Cette année, 69 éléments de la gendarmerie nationale ont déserté leur camp pour des raisons diverses. Pour mémoire, ils étaient au nombre de 35 qui avaient abandonné l’uniforme pour d’autres occupations, au cours de l’année dernière. 13 ont été radiés d’office suite à une désertion de plus de six mois alors qu’ils étaient 25 en 2006.
Assainissement...
Pour redorer le blason de la gendarmerie nationale et de reconquérir la confiance des contribuables, le staff dirigeant a mis en place une politique d’assainissement général afin de renforcer davantage en son sein la discipline à son sein. Une véritable déclaration de guerre contre des brebis galeuses. Ainsi, cette année, 88 agents sont impliqués dans des affaires judiciaires dont 31 dans la corruption.
Or, en 2006, ils étaient 56 à avoir eu des démêlés avec la justice pour des affaires louches dont une douzaine dans une affaire de corruption. 14 ont été placés sous mandat de dépôt, 38 sont relaxés après jugement, 5 ont reçu une condamnation ferme et 15 autres sont sursitaires. En gros, ces hommes en uniforme sont impliqués dans des actes de banditisme ou accusés d’abus de confiance. Par ailleurs, 5 éléments de la gendarmerie ont été traduits devant le tribunal militaire.
Dans cette même foulée, le patron de la gendarmerie a tenu à signaler que le nombre des indisciplinés a beaucoup augmenté cette année. Il est passé de 328 en 2006 à 984 pour cette année.
61 districts encore en zone rouge
Fidèle à sa mission de sécurisation de la campagne, la gendarmerie a lancé 98 opérations durant cette année dont 24 dans la province de Mahajanga, 20 dans la province de Toliara, 19 à Fianarantsoa, 17 à Antananarivo, 14 à Toamasina et 54 dans la province d’Antsiranana. Au total, 12 983 élements ont été mobilisés pour lutter contre les « dahalo ». Parallèlement, 597 nouveaux élèves-gendarmes ont été déployés dans 11 régions. Mais, le premier responsable de la gendarmerie n’a pas caché ses soucis devant le départ en retraite de 304 élements. Y aura-t-il ou non un recrutement l’année prochaine ? Or, dans l’ensemble de l’île, 61 districts sont encore classés comme zone rouge. L’objectif, selon le général Ramananarivo Claude était de « nettoyer » dix districts en 2007.
D’après toujours la statistique publiée par la gendarmerie, 2 057 cas de vols de bœufs ont été recensés en 2007, soit une diminution de 30,85% par rapport à l’année dernière. Au total, 31 660 bœufs ont été volés dont 15 790 seulement ont été récupérés. Au niveau des dahalo, 2 109 ont été arrêtés par les forces de l’ordre, 64 sont tués et 9 autres blessés. Tandis que 41 fokonolona et propriétaires des bœufs ont été abattus au cours des affrontements avec les dahalo et 38 autres blessés. La dotation en matériels plus modernes des forces de l’ordre est plus que jamais une priorité des priorités pour mieux combattre l’insécurité. Chose curieuse, depuis trois années successives, le budget alloué à la gendarmerie n’a cessé de diminuer. Cette année, par rapport en 2006, l’enveloppe budgétaire des bérets noirs a chuté de 7,36% pour des raisons obscures.
On s’interroge si la sécurité figure parmi les priorités du régime actuel.
