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Divers

Trafics de bois précieux

Plusieurs containers saisis dans la SAVA

mercredi 2 janvier 2008 | Alphonse M.

L’arrêt de l’exportation illicite de bois précieux de Madagascar n’est pas pour demain. La descente d’une délégation en provenance de la capitale a permis d’intercepter plusieurs containers de bois précieux et de bois ordinaires en instance d’exportation au port de Vohémar. L’ouverture d’une enquête sérieuse fera la lumière sur cette affaire juteuse...

Un véritable massacre dans la région de la SAVA (Sambava, Antalaha, Vohémar et Andapa). Malgré l’interdiction d’abattage et de vente de bois précieux, les malfaiteurs continuent à exploiter d’une manière illicite les forêts primaires dans cette partie de l’Ile. Lors de la decente inopinée des agents du ministère des Eaux et Forêts et de l’Environnement, des douaniers et du Bianco du 28 au 30 décembre derniers, plusieurs containers de bois de rose ont été saisis. Au total, plusieurs containers de bois précieux, dont 18 déjà plombés, prêts à l’exportation vers Shangaï (Chine), via l’île Maurice ont été interceptés par ces agents de l’Etat. Vingt autres en cours de chargement dans un magasin de stockage et six autres camions, bourrés de bois de rose, ont été également surpris par ces missionnaires.

D’autres sources ont affirmé que les 18 containers déjà embarqués sur le bateau contiennent des rondins de bois ordinaire de troisième catégorie. Selon nos informations, deux opérateurs économiques de renom basés à Antalaha sont les propriétaires de ces marchandises.

En attendant l’ouverture des enquêtes menées par les autorités compétentes, ces marchandises sont frappées d’une saisie conservatoire dont le gardiennage est confié à leurs propriétaires. À noter que ces opérateurs sont en possession d’une autorisation en bonne et due forme délivrée par les autorités compétentes et l’empotage des containers a été effectués par des douaniers, des gendarmes et des agents des eaux et forêts en service dans cette région. Ils ont eu une soixantaine de jours pour liquider leurs stocks avant l’application du nouveau texte. Pour l’instant, le bateau qui devrait transporter ces marchandises est immobilisé au port de Vohémar.

Interdiction d’exportation de bois

Dans le but de stopper l’hémorragie des forêts malgaches et de préserver les ressources naturelles, le gouvernement a décidé de durcir le texte régissant l’exportation des bois. A cet effet, l’arrêté interministériel n° 10 885/2007 interdit l’exportation de bois de forêts naturelles, toutes catégories confondues à l’état brut et semi-travaillés. Désormais, seuls les produits finis tels que les bateaux, les meubles, les maquettes... sont autorisés à l’exportation.

Visiblement, les autorités essaient de mettre un terme aux trafics de bois précieux. Faut-il rappeler que les trafiquants ont profité de la confusion au niveau texte en vigueur, autorisant l’exportation des bois semi-travaillés. Tout dépend de la constatation des agents du ministère des Eaux et forêts ainsi que des douaniers sur les lieux.

L’année dernière, un bateau transportant plus d’une dizaine de containers de bois de rose a pu quitter, sans problème, le port de Vohémar. C’est grâce aux journalistes, qui ont alerté à temps les autorités, que les marchandises ont été interceptées par les autorités mauriciennes au port de Port-Louis. Le gouvernement mauricien a décidé de rapatrier ces containers vers Madagascar. Mais outre l’organisation de vente aux enchères, plus d’un s’interrogent sur le sort de ces marchandises dès leur arrivée à Madagascar.

2 000 euros le mètre cube

D’après les spécialistes de ce produit, le mètre cube du bois de rose atteint les 2 000 euros, soit 5,200 millions Ar, dès lors la valeur d’un container pourrait atteindre les 130 millions Ar. Une affaire juteuse dont la Chine et le Singapour sont les principaux clients. En dehors de son usage pour la confection de meubles, le bois de rose a une signification particulière pour les Asiatiques, notamment les Chinois. Raison pour laquelle, ce bois est devenu un produit de luxe et très recherché dans cette partie de la planète. On chuchote dans les salons que des hauts personnages malgaches figurent parmi les fournisseurs des marchés asiatiques. Il n’est pas étonnant si ce trafic persiste au détriment des forêts naturelles locales.

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