Moins de 24 heures après la cérémonie de présentation des vœux d’Iavoloha où le chef de l’Etat a relancé ses défis du développement, un conseil des ministres a sorti les dates de l’élection des conseillers régionaux et des sénatoriales : 16 mars pour la première et 20 avril pour les secondes. Reste cependant à savoir le nombre des conseillers régionaux à élire par région et celui des sénateurs qui siègeront au Palais de Verre d’Anosy à partir du mois de mai de cette année.
En attendant les décrets y afférents, l’on avance en haut lieu que le nombre des conseillers régionaux à élire au niveau d’une région sera proportionnel au nombre de la population de cette région. Autrement dit, les 22 régions n’auront pas droit au même nombre des conseillers régionaux. La même demarche avait été adoptée lorsque les électeurs avaient été à l’époque convoqués à élire les conseillers provinciaux. Chaque district, puisqu’il s’agissait des élections par district, n’avait pas eu droit au même nombre des conseillers provinciaux. Le nombre variait entre 2 et 3. Les districts qui comptaient le plus de population avaient eu droit à 3 conseillers provinciaux. Par contre, pour l’élection des sénateurs (le tiers des membres composant le Sénat sont désignés par le président de la République), ces débats sur la proportionnalité ne se posent pas. L’article 78 de la Constitution stipule que le Sénat comprend pour deux tiers des membres élus en nombre égal pour chaque région.
Grands électeurs
Ces deux élections qui seront organisées dans quelques mois s’imbriquent. Car les conseillers régionaux qui seront élus à l’issue du scrutin du 16 mars siègeront au sein du collège des grands électeurs qui vont élire les sénateurs le 20 avril. Ainsi, les nouveaux conseillers régionaux prendront la place des conseillers provinciaux au sein de ce collège. Là où la question se pose : les conseillers régionaux et les maires seront-ils les seuls à composer ce collège des grands électeurs ? A rappeler que les grands électeurs qui avaient élu les sénateurs actuels avaient été constitués des conseillers provinciaux, des maires et des gouverneurs. Or, ces derniers n’existent plus actuellement. Les présidents de région ne seraient-ils pas bien placés pour siéger au sein de ce collège des grands électeurs faute de gouverneur ? Pour le moment, le flou est total. D’ailleurs, le conseil des ministres de samedi dernier n’a pas publié la date de l’élection des présidents de région conformément à l’article 143 de la nouvelle Constitution qui dispose que la fonction exécutive au niveau régional est exercée par un organe dirigé par une personnalité élue. Les bruits circulent en haut lieu que les présidents de région seront élus par des grands électeurs. A cette allure, les conseillers régionaux et les maires seront les seuls à élire les sénateurs le 20 avril prochain car des personnalités désignées (le cas des chefs de région actuels) ne peuvent jamais se constituer en grands électeurs.
