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Société

Emploi

La Haute intensité de main d’œuvre en question

samedi 14 novembre 2009 | Valis |  1648 visites  | 1 commentaire 

Le Salon de l’emploi qui s’est déroulé pendant deux jours au Carlton (12 et 13 novembre 2009), a été l’occasion pour les bureaux d’études et entreprises, les médias et les développeurs, de discuter de la méthode de haute intensité de main d’œuvre, ou HIMO. N’étant toutefois pas en mesure d’y participer pour diverses raisons, mais très intéressé par la question, un groupe d’observateurs n’a pu résister à la tentation de partager certaines préoccupations qui taraudent leurs esprits.

Ce groupe avoue avoir été séduit par la méthode depuis ses débuts. Elle permet en effet de réduire la pauvreté en milieu urbain, surtout que les populations ciblées sont les populations vulnérables ou les sans emplois fixes ou les désoeuvrés dans les fokontany. La méthode qui se présente le plus souvent sous la forme de vivres contre travail, offrait de quoi manger et un peu d’argent pour les menus petits achats au bénéficiaire. Bref, côté humanitaire et dignité humaine c’est mieux que rien. Pour beaucoup c’était la bouée de sauvetage

Cette méthode a été transportée en brousse par les Ongs internationales tel Care international si la mémoire de groupe est bonne, à Mahanoro pour résoudre des problèmes d’irrigation et de drainage de superficies agricoles susceptibles d’être transformées en rizière alors que la population était menacée de famine à la suite du passage de deux cyclones successifs. L’opération était conduite avec Sûr’Eau.

Perçue comme efficace et rentable, la méthode s’est répandue à presque toutes les régions et a été utilisée dans presque tous les cas où l’intérêt général est évoqué (construction de canaux, réhabilitation de pistes ou de routes rurales…aménagements de toutes sortes). Mais ces dernières semaines, il est apparu que la méthode présente des failles dans la communauté, notamment dans les milieux ruraux agricoles. Le cas de certains villageois ou ménages de l’île Sainte Marie est préoccupant.

Des notables de plusieurs fokontany de l’île ont lancé un SOS pour qu’on leur vienne en aide car la famine menace. Raison invoquée : les habitants ont délaissé la riziculture au profit des travaux offerts par le système HIMO. Or ces derniers temps, la crise aidant, les travaux d’intérêt général se sont faits rares, privant ces habitués de l’HIMO de leurs ressources et les réduisant à la misère pour ne pas dire à la mendicité.

Comment dès lors améliorer l’efficience de cette méthode HIMO ? Si certains esprits considèrent que la méthode n’est applicable que sous certaines conditions, lesquelles ? Dans quelle mesure ce système peut-il sortir l’individu de la pauvreté ? Dans quelle mesure et dans quel sens l’HIMO peut-il fournir des ressources pérennes ? surtout en milieu rural ?

1 commentaire

Vos commentaires

  • 17 novembre 2009 à 16:31 | holi (#3483)

    L’himo est présente dans les annales de l’histoire de Madagascar depuis 1540. En 1990, l’approche Himo « structurée » a été intégrée dans le domaine des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures de base à Madagascar. Cette intégration signifie qu’il est fait une utilisation optimale de la main d’oeuvre en tant que ressource principale dans les travaux, tout en recourant à d’autres ressources locales et à des matériels légers dans le but d’obtenir une bonne qualité et une rentabilité appréciable des travaux exécutés.
    Aujourd’hui, d’un côté, 80% de la population active, soit 7 millions de travailleurs ruraux utilisent encore l’himo comme methode de travail.
    D’un autre coté, l’himo structurée a été remplacée par les ong en « himo vivre contre travail ». Je ne suis pas contre mais des fois pour le gouvernement, c’est une utilité artificielle afin d’éponger en surface les dégoulinements trop visibles d’une pauvreté. Et les travaux réalisés ne servent ni à grand-chose ni à grand monde.
    L’himo, même traditionnelle, n’est pas facile à appliquer. Elle ne s’improvise pas et il faut l’apprendre. Le centre de formation Himo forme les acteurs Himo de la main d’œuvre pour l’exécution des travaux aux ingénieurs pour la conception et la réalisation des travaux .
    Il est temps de faire de l’himo un instrument de développement à Madagascar.