Le marché des devises de Madagascar a connu des fluctuations notables ces derniers jours, témoignant des défis économiques auxquels le pays est confronté. Hier, l’euro, s’échangeait à 4 882,14 ariary, se rapprochant des valeurs observées au début de l’année. La monnaie nationale s’est également dépréciée par rapport au dollar américain, avec un taux s’établissant à 4 560 ariary pour un dollar, contre 4 508 ariary en janvier.
Cette décrue de l’ariary est attribuée à une baisse significative des offres en devises sur le marché, conséquence directe d’une chute des exportations, alors même que la Banque centrale de Madagascar (BCM) rapporte un recul alarmant de 30,7 % des exportations de biens sur les trois premiers mois de 2024 comparé à l’année précédente. Cela témoigne une fois de plus la fragilité structurelle de l’économie malgache, qui dépend largement de quelques produits d’exportation phares.
Cette dépendance est manifeste avec la vanille dont le marché international traverse une crise puisque les exportations ont baissé jusqu’à 63,5 % à cause de la chute des prix de 81,3 %. Pareillement, les exportations de nickel et de cobalt, deux autres ressources clés de Madagascar, ont également été affectées, respectivement en enregistrant des baisses de 64 % et 24 % en valeur.
L’épineux problème de la diversité des exportations et de leur ajout de valeur se pose avec acuité. La dépendance excessive à quelques produits comme la vanille, le nickel et le cobalt souligne l’urgence d’une diversification économique. La crise actuelle doit servir de catalyseur pour repenser l’approche de Madagascar envers le développement des exportations, en investissant dans des secteurs émergents et en renforçant les chaînes de valeur locales.
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