Ce 3 novembre 2009, dans le cadre de la célébration de la Journée Africaine de la Jeunesse, l’UNICEF a procédé au lancement officiel d’un film interactif intitulé « Dzaomalaza », autour d’un débat avec les jeunes et des experts. Ce film se veut être un outil participatif de communication, de sensibilisation et de réflexion sur les différentes alternatives que les jeunes ont à leur disposition pour prendre certaines décisions ou faire face à des situations difficiles auxquelles ils sont souvent confrontés. L’objectif est de doter les jeunes des compétences nécessaires afin qu’ils puissent prendre en main leur avenir et renforcer leurs capacités de réclamer leurs droits.
« Nous espérons que cet outil permettra non seulement aux jeunes d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour faire face à la vie, mais aussi et surtout qu’ils échangent et s’expriment sur les sujets qui les concernent, qu’ils soient prêts à mener un plaidoyer en leur faveur », a déclaré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF à Madagascar, lors de cette cérémonie de lancement. En effet, le film parcourt différentes problématiques de la jeunesse malgache et met en relief les influences liées à la société de consommation dans un contexte où le poids de la pauvreté met les adolescents et jeunes face à des choix difficiles.
Le film, d’une durée de 45 minutes, raconte l’histoire d’une jeunesse ayant perdu ses repères et qui se laisse entraîner dans un engrenage de décisions regrettables et de comportements à risque. Il propose cependant plusieurs scenarii offrant aux jeunes d’autres alternatives dans la prise de ces décisions. Il peut être visionné par épisode et chaque épisode comporte un bloc interactif proposant des modèles de comportement alternatifs à ceux qui sont illustrés dans le film.
Un guide de l’animateur et de discussions
Dans le souci d’optimiser l’exploitation de ce nouvel outil, l’UNICEF, avec l’appui de ses partenaires, prévoit sa distribution à grande échelle aux niveaux national, régional et communautaire. « Dzaomalaza » sera ainsi diffusé dans les écoles, au niveau des fokontany par le biais des unités mobiles de vidéo, dans les stations TV nationales et/ou locales, au niveau des associations et des centres de jeunesse, dans les clubs vidéo, et par le biais de tout autre canal de communication proche des jeunes. Un guide de l’animateur et de discussions a été élaboré afin de faciliter l’exploitation du film, en groupe restreint ou en masse.
Plus de la moitié de la population malgache, soit plus de 10 millions de personnes ont moins de 20 ans. Certes, 84% des enfants de 11 à 14 ans fréquentent l’école, mais ce taux chute à 60% pour les jeunes de 15 à 19 ans. Dans les dernières années du secondaire, moins de 10% des enfants en âge d’aller à l’école la fréquentent effectivement. Chaque année, plus d’un demi-million de jeunes malgaches entrent sur le marché du travail où les opportunités, hors le travail manuel ou les métiers traditionnels dans le secteur agricole, sont rares.
« Jeunesse source de problèmes plutôt qu’agent de changement… »
« En dépit des défis importants auxquels les jeunes malgaches font face, leurs rêves et leurs espoirs sont semblables à ceux des jeunes des autres pays : la possibilité d’une meilleure éducation, l’espoir d’une meilleure stabilité financière et la possibilité d’élever ses enfants dans un environnement sûr et sain. Nous sommes les témoins d’opportunités ratées pour le développement, en raison, parfois, du peu d’attention et de priorités qu’on a accordées aux adolescents et aux jeunes, à leur vision et à leurs espoirs. La perception est encore trop souvent que la jeunesse est plus une source de problèmes qu’un agent de changement sur lequel il faut s’appuyer pour le développement », poursuit Bruno Maes.
L’UNICEF, en collaboration avec le Secrétariat Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida, a initié depuis 2008 la production de matériels interactifs à destination des jeunes, scolarisés ou non, de 15 à 24 ans. Un film interactif intitulé « Allo K’Ino Malaza » a été produit et diffusé dans 24 communes auprès de 25 000 jeunes. Tenant compte de l’harmonisation des interventions des différents partenaires en matière de « life skills » (littéralement : compétences pour la vie) auprès des jeunes, des kits pour quelques 2000 jeunes pairs éducateurs ont été produits et intègrent différentes thématiques, telles que la santé reproductive des jeunes, la violence sexuelle ou les compétences en communication des jeunes.
Recueilli par Valis