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Editorial

Impudence

mardi 25 septembre 2012 | Patrick A.

L’adage dit qu’on n’a qu’une seule occasion de faire une bonne première impression. L’on est tenté de rajouter qu’il faut de multiples occasions pour tenter de rattraper une mauvaise première impression ; et le succès n’est pas forcément au bout du chemin.

Indubitablement, ce pouvoir dit de Transition a commencé en faisant mauvaise impression. L’on ne reviendra pas sur les raisons, tellement elles sont nombreuses et déjà fort connues. Mais il y a de quoi rester ébahi en constatant combien il reste de croyance naïve chez certains tenants du pouvoir sur leur capacité à effacer d’un coup de baguette magique cette mauvaise impression.

Disons le tout net, voir certains membres du CST et du CT chercher à profiter de la situation d’insécurité dans le Sud pour se rendre intéressant est en soi déjà agaçant : il ne semble nullement effleurer leur esprit qu’ils pourraient être perçus par l’opinion publique comme étant l’une des causes du problème plutôt que comme un élément d’une possible solution. Mais l’outrecuidance [1] devient injure lorsque ces parlementaires ne trouvent rien de mieux à faire pour justifier leur utilité que de lancer une souscription auprès du public afin de collecter des fonds pour aider les populations du Sud.

En soi, l’idée d’un appel à la solidarité n’est pas absurde. Car la société malgache a plus que jamais besoin de solidarité pour sortir de l’ornière où elle se trouve. Mais le moment choisi et la façon de mettre en oeuvre l’idée est désastreuse : car demander aujourd’hui à la population d’aider une autre partie de la population, c’est demander à des pauvres d’aider d’autres pauvres ; c’est aussi souligner encore plus l’incapacité de ceux qui sont censés être à la barre du pays à soulager effectivement ceux qui se trouvent dans la peine.

Comprenant sans doute un peu tard qu’un tel appel pourrait être perçu par ses destinataires comme un cynique « vous n’avez qu’à vous dém...der tout seul », d’autres parlementaires déclarent qu’il serait préférable que l’État ne fasse pas appel à la population à grands coups de médias, mais demande plutôt une contribution financière aux parlementaires eux-mêmes. L’on aurait pu trouver intelligente la solution de rattrapage avancée, si les montants évoqués (500 000 francs ou un million de francs par parlementaire) n’étaient pas si notoirement ridicules par rapport aux indemnités perçues par ces mêmes parlementaires, sans même évoquer les dépenses en tickets de carburant et appels téléphoniques de certains. L’impudence de l’aumône n’étouffe pas certains...

On prendra peut-être certains personnages un peu plus au sérieux le jour où l’ensemble des parlementaires, ministres et membres de la Présidence accepteront de faire preuve de modestie, en acceptant de s’effacer derrière le montant de leur effective contribution collective afin d’aider les victimes de cette crise dont, semble-t-il, on ignore encore l’origine...

Notes

[1selon le Dictionnaire de l’Académie française : Confiance excessive en soi-même ; Présomption, manières arrogantes.

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