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Editorial

Expulsion sans explication

lundi 14 mai 2007 | Miary

La nécessité de rendre public les motifs de l’expulsion d’Urfer apparaît urgente car l’incompréhension et la consternation deviennent profondes. Décrypter la situation est un réel enjeu et toutes les pistes sont scrutées sérieusement.

Les éléments certains sont maigres. L’annulation du visa d’Urfer lui a été notifié ainsi que l’obligation de quitter le territoire dans les 48 heures avec interdiction de revenir à Madagascar. Le jour de son départ, il a été convoqué au Ministère de l’Intérieur pour 17 heures avec ses bagages où une fouille minutieuse a été effectuée, puis embarquement dans l’avion sans contact possible avec quiconque.

Des hypothèses sont avancées mais elles ont besoin de confirmation. S’agit-il d’expression d’opinion dans le domaine de la vie nationale de la part d’un étranger ? S’agit-il d’un problème strictement personnel ? Mais alors lequel ?

Le dernier article du Journal Le Quotidien nous laisse pantois : Père Sylvain Urfer - Mission Catholique ou politique.(samedi 12 mai). Il s’agit d’une « immixtion dans les affaires politiques intérieures de la Nation malagasy en oubliant sa mission originelle : celle du prêtre catholique... » Et on évoque sous anonymat le « soulagement » des paroissiens (!!!) suite au départ de cet homme connu pour ses écarts de caractère alors qu’il se présente comme proche des pauvres. Et le journaliste continue en invoquant des « écarts » commis par des ecclésiastes catholiques : une radio appelle à la haine tribale, rapports et/ou commentaires tendancieux sur la situation en province, un prêtre jésuite journaliste de surcroît distillant des conseils sur les ondes frisant l’appel à la guerre civile.

Alors nous posons la question : Urfer paie-t-il pour les faits d’organes catholiques, ou plus précisément pour les dérives d’éléments catholiques qui transgressent l’obligation de respecter les lois de la République ? Supposons que la réponse soit : oui.

Alors les fondements de la liberté de chaque citoyen et de chaque étranger sont ébranlés sérieusement. Nous ne sommes plus jugés sur nos actes personnels mais sur le comportement du groupe auquel nous appartenons. Notre liberté ou notre présence sur le sol malgache dépend du comportement de personnes de notre groupe religieux ou ethnique ou social. Un grand dirigeant de société pourrait être inquiété car tel vazaha à tel endroit a eu un comportement répréhensible.

Et puis question subsidiaire, quand est ce qu’une opinion devient politique ? Par exemple pointer la défaillance de tel ou tel service public est-il politique ? Critiquer des incohérences de décisions prises dans la sphère du pouvoir ? Alors dans ce cas tous les responsables économiques du pays sont en infraction. Si les étrangers n’ont pas la parole dans ces domaines, à quoi servent les appels aux étrangers aussi bien autour du Chef de l’Etat que pour leurs investissements ? Pourquoi proposer la discussion autour du MAP y compris à l’extérieur du pays ?? Au-delà du cas Sylvain Urfer la question s’adresse à tout étranger présent à Madagascar.

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