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Politique

Citoyens Malgaches, manifestons-nous !!!

Et si nous parlions nous aussi de Politique...

vendredi 14 août 2009 | rota rakotomalala

...à la place des élucubrations politiciennes ?

Notre idéal démocratique à la place des élucubrations politiciennes sur le pouvoir et les contre pouvoirs.

Aujourd’hui est l’urgence... Demain, la reconstruction...

Je fais partie de ces gens qui se méfient des personnes qui ont un goût prononcé pour le lynchage de l’arbitre.
Je fais partie de ces gens qui ont appelé de leurs vœux l’entrée en jeu de la CI dans le règlement de la crise, car des personnes confondent souveraineté du Peuple et la loi des armes,
Je fais partie de ces gens, en ce jour, de par cette confusion, qui se méfient de la résolution « à la malagasy », car les personnes qui la demandent, d’une manière trop insistante, sont toujours du côté de lylison et du « prince » charles,
Je fais partie de ces gens qui ne peuvent pas les voir en Majuscule, de par leur manière de se comporter dans la cité, et qu’hier encore ont encore sévi,
Je fais partie de ces gens qui n’acceptent pas et ne pourront jamais apprécier « la paix des colonels » comme idéal politique,
Je fais partie de ces gens qui voient en le style politique du général-civil, auto-proclamé responsable du CNME ou FIS, une erreur de la Culture,
Je fais partie de ces gens qui n’ont rien compris à la bombe intelligente du Leader Price, qui attendait sagement son heure de gloire sous les feux des projecteurs et des caméras,
Je fais partie de ces gens qui se méfient de ces personnes qui martèlent en rabâchant le passé dans le souci d’occulter la barbarie au menu du jour,
Je fais partie de ces gens qui pensent que tout pouvoir se met en péril chaque fois que la Justice se nourrit de l’injuste,
Je fais partie de ces gens qui espèrent que le dialogue, la paix dans les cœurs, le rêve d’un Madagascar prospère vivant en harmonie dans toutes les têtes des malagasy, soient au rendez-vous à Maputo,
Je fais partie de ces gens qui pensent que ces rêves doivent être traduits en projet de société, chacun porté par un homme et un parti, et soumis au choix du peuple dans une élection libre et éclairée,
Je fais partie de ces gens pour qui le mot « peuple » n’est pas un concept politique, que cependant on doit déclarer sa souveraineté, et que de suite on doit passer à la démocratie représentative,
Je fais partie de ces gens qui pensent que les seules fois où peuvent s’exprimer cette « souveraineté du peuple » sont par les élections, et que du coup, personne n’a le droit ni la légitimité de la violer,
Je fais partie de ces gens qui sont convaincus, que depuis Staline en passant par Pol Pot, toutes les révolutions menées au nom du peuple n’ont engendré que barbarie et camps de rééducation,
Je fais partie de ces gens qui ne pensent pas que la HAT a toujours raison,
Je fais partie de ces gens qui pensent que ce qui urge n’est pas la rédaction d’une énième Constitution, mais la démocratisation d’une culture de contrôle d’un pouvoir démocratique et d’une culture de la résistance à toute forme d’arbitraire de la part de tout pouvoir,
Je fais partie de ces gens qui pensent que la déclaration des droits de l’homme est le rempart du citoyen et garantit son immunité contre les abus de pouvoir de tous les pouvoirs,
Je fais partie de ces gens qui pensent que, cette déclaration n’est pas une déclaration comme les autres déclarations, que raha « masina ny tanindrazana », « masina noho izany ny zon’olombelona »,
Je suis conscient que mes déclarations sont de circonstance, qu’elles n’ont cours que pour le « travail politique » du moment, et que les « meilleures » seront écrites sous les jours meilleurs... dans la concorde.

Un candidat ne peut pas renouveler plus d’une fois son mandat, sinon cela crée des habitudes néfastes.

We are a long way from establishing the democracy of your dreams ; but if we focus on it, anything could happen.

Ce rêve pourra peut-être se réaliser avec des citoyens responsables ? Avant de pouvoir courir, il faut d’abord apprendre à marcher. Pour avoir de bons élus, il faut avoir de bons citoyens.

La démocratie représentative (par opposition à la démocratie directe) n’a-t-elle pas déjà été appliquée chez nous depuis les régimes précédents. Et selon Wikipédia : « la démocratie représentative est largement plus répandue que la démocratie directe : environ la moitié des habitants de la planète vivent sous un régime de démocratie représentative, dont ceux des États les plus riches et les plus puissants. »
L’organisation sociale de notre pays la permet-elle ?? Nous avons depuis longtemps le FOKONOLONA qui est l’une des meilleures formes de démocratie qui puissent exister à la base d’une société, dont le DIALOGUE et la PARTICIPATION sont les maîtres-mots (= démocratie participative).
Pourquoi sa structure ne peut-elle pas donc avoir sa place dans la gouvernance au plus haut niveau du pays ???
Pourquoi aller toujours piquer ailleurs alors qu’on a la nôtre qu’on pourrait analyser, approfondir et appliquer ??
Parce que nous ne sommes plus (et de plus en plus) souverains chez nous et maîtres de nos destins !!

Raha ny tena marina, ny hevitry ny olona any ambanivohitra no MBA tiako ho fantatra ka ampitao amiko ny hevitrao momba ny fokonolona, inona ny tiany atao ho azy aloha dia ho an’ny firenena. Mino tokoa aho fa misy ho lazaina ireo olona ireo nefa tsy nisy nisaina ny hahafantatra ny heviny ny mpitondra firenena hatramin’izay fa ny hanjaka no notadiaviny hatramin’izay. I Ra8 no mba hitako nampivaotra ny firenen-tsika fa amin’ny lafiny iray fotsiny (Economie io). Tsy ampy izany fa ny olona rehetra no tokony hirotsaka : la fameuse triarticulation sociale Etat-Economie- Culture (donc nous avec ce que nous avons car tout un chacun a quelque chose à apporter pour le développement durable et intégral, pour peu que nous en ayons envie). L’urgence est de sortir de cette crise mais commençons à réfléchir également à notre avenir, à celui de nos enfants, de nos descendants futurs... « Nous n’héritons pas de la Terre, nous l’empruntons à nos enfants ».

Ny any ambanivohitra dia efa hatramin’ny ela no niaina ny fomba FOKONOLONA satria avy any no niandohan’io (= notre société était à dominance rurale et l’est encore de nos jours)
Tout d’abord, à la base de toute forme de démocratie, il y un élément incontournable = le DEBAT qui est un échange libre entre personnes afin de prendre des décisions.
Existait-elle dans notre société ?? Oui et depuis longtemps. Notre société traditionnelle à dominance rurale fonctionnait toujours avec le fameux Tranobe ou « grande maison », maison collective. Tout débat et toute proposition de développement passaient systématiquement par ce lieu de discussion qui est aussi un lieu de décision. Ce Tranobe est le CŒUR de notre organisation sociale (on peut parler aussi de DINIKA AMOROM-PATANA)

Qui participe alors à ces débats ? Tout citoyen désireux de participer donc d’être acteur de son développement et surtout de celui de sa communauté (dans notre société traditionnelle et rurale de nos jours, la vie sociale prime avant tout sur le profit individuel). Ce citoyen est appellé l’être FOKONOLONA . En un mot, l’esprit FOKONOLONA est : ala-olana, fihavanana, raharaha ikambanana.
Nos GOUVERNEMENTS et leur JUSTICE respective d’après l’indépendance ont-elles permis l’institutionnalisation de ces débats et des décisions qui en découlaient ??
* s’y référer symboliquement : OUI
* les adopter et se les approprier réellement : NON, à part la trop courte période de prise de responsabilité de notre très cher regretté, le feu Colonel Ratsimandrava

Bref, la base de l’organisation sociale de notre société est structurée depuis longtemps. Ce sont nos institutions d’après l’indépendance qui avaient toujours le CUL entre 2 chaises :
* s’inspirer réellement de cette organisation sociale traditionnelle : OUI mais…
* adoption de forme de démocratie « moderne » : OUI TOTAL car on nous l’a toujours imposé du style : « Vous n’aurez pas les financements nécessaires si vous ne vous organisez pas comme font les grands de ce monde ».

Le débat est ouvert ….. Et c’est çà la vraie démocratie = des débats avec aller- retour !!!!

Si j’ai parlé du Fokonolona et du fameux tranobe, ce n’est pas non plus aller dans le sens d’une proposition pour revenir totalement à cette forme traditionnelle de démocratie à la malgache. Car la société évolue : ce concept a été appliqué quand nous étions composés d’environ 90 % de ruraux mais nous le sommes de moins en moins aujourd’hui.

Une proposition : Faisons son mariage avec d’autres éléments d’autres formes de démocratie pour lesquels LE JUSTE MILIEU pourrait être facilement atteint. C’EST PLUS FACILE A DIRE QU’A FAIRE !!
Adoptons et généralisons dans tous les domaines par exemple la démarche « RATSIMAMANGA » (confrontation entre la théorie occidentale et les réalités du terrain malagasy) qui a fait ses preuves dans le domaine médical et pharmaceutique. A vos plumes et méninges ry Mpiray Tanindrazana !!

Démocratie participative, fokonolona, ou autres formes sont les bases de la démocratie ;
l’essentiel est que le peuple puisse se sentir concerné et qu’il s’implique vraiment .
Un minimum de connaissances,(au moins savoir lire !, si !! si !!) sera indispensable pour les élus , même dans les campagnes les plus reculées.
Je pense que cela demandera une phase de transition ( pas celle qu’on a en ce moment) au niveau sociétal malagasy.

L’éducation de nos hommes et femmes adultes et actifs sera aussi une autre facette de nos actions prioritaires futures. Mais je suis persuadé qu’il nous faut un « état fort », avec de la poigne et surtout de l’exemplarité. Qu’un candidat se représente pour continuer ou pérenniser ses actions, n’est point gênant, par contre, qu’il y ait cumul de mandats, il faut le dissuader.

2 points relevés :

1. La démocratie représentative dans un pays pas assez mature au niveau de la conscience et des devoirs politiques peut amener à des élections de Représentants non légitimes élus juste par leurs charisme que les Malagasy voient trop facilement partout et avec n’importe qui.

2. Le développement dans un pays où tout ou presque est à construire ou à consolider nécessiterait plus d’un mandat pour un élu pour maitriser le terrain et/ou parachever ce qu’il a commencé. Dans les pays développés, les choses sont déjà massivement structurées et la continuité est naturelle. On devrait alors laisser la chance aux élus de revenir pour un 2è et dernier mandat.

Ma conclusion est qu’il faudrait que nous gardions la démocratie directe mais que nous travaillons à une PARTICIPATION EFFECTIVE de toutes les franges de la population y compris les enfants à l’effort et de reconstruction et de développement de Madagascar. On n’a pas besoin d’être élu pour apprendre à exprimer ses avis sur les plan de développement, sur la conscientisation de la société aux respects des droits humains, de la solidarité sociale, la bonne gouvernance etc.

Vous parlez des élus et des citoyens, comment voulez vous que ces citoyens puissent contrôler ce que font ces élus quand plus de 50°/° ne savent ni lire ni écrire ni compter. Et surtout avec ces idées préconçues bien ancrées chez nous ’izay tonga eo dia tsy maintsy minana e’
La démocratie directe ou participative pour un pays comme le notre serait de mettre ’tout le paquet’ dans l’éducation. Moi je pose juste une question : quel avenir pour ces jeunes malagasy qui survivent dans une misère profonde et qui s’enfoncent de plus en plus dans la violence de la prostitution ???

Vous dites (et c’est le cas de tout le monde) : « il faut mettre tout le paquet dans l’éducation ».
quels(s) objectif(s) ?
quelle(s) forme (s) ?

Tout le monde en parle mais personne n’en trouve la vraie voie adaptée à notre pays.
* construire des écoles partout : oui mais après ?
* prolonger le cycle primaire à 7 ans ? ceux qui y sont déjà arrêtent même assez tôt
* malgachisation à la base : oui, meilleure compréhension par les élèves et meilleure contribution des parents mais est-ce uniquement une question de langue pour que la transmission des savoirs soit efficace ?? (mais il n’y a pas que les savoirs, il y a aussi le savoir-faire et le savoir-être !!)
Que quelqu’un prenne l’initiative pour lancer ce GRAND DEBAT !!!

Moi je prône en tout cas l’éducation civique qui va apprendre à partir du tout jeune âge : la définition et l’utilité de la loi et de la discipline, la définition du mot citoyen, que le droit exige des devoirs et de la responsabilité, l’honnêteté et l’importance de la parole donnée. C’est ce qui manque au malgache et qu’on est en train de fouler au pied actuellement, les gouvernants les premiers. Vous avez raison en disant :« Vous parlez des élus et des citoyens,comment voulez-vous que ces citoyens puissent contrôler ce que font ces élus quand plus de 50% ne savent ni lire ni écrire ni compter ».Mais attention ces « malgaches » pensent et réfléchissent comme « NOUS », ce qui se passe maintenant à MADAGASCAR est le résultat de cette méprise vis-à-vis des 50% supposées non instruites et ignares. Monsieur Andry RAJOELINA a pu comprendre ces « personnes ». SANS L’AIDE DES PSEUDO-INTELLECTUELS ou MÉRITES, Monsieur Andry RAJOELINA mettra du temps pour aider ces « oubliés » des nantis.

Un proverbe malgache qui dit « soa lavo hahay mamindra » doit être appliqué en terme de mandat c’est a dire pas de mandat continu pour une fonction élective : c’est pour assurer la continuité que les dérives en tout genre (fraude électorale, amendement voire carrément changement de constitution, etc.) font leur apparition. Un seul mandat n’est pas idéal car cela contribue à tous les abus : le titulaire en profite parce qu’il ne peut pas se représenter donc il n’a rien a perdre. Il faut donner l’espoir a tout le monde pour que nos citoyens aient un comportement digne de notre pays.

In my own view and what has happened to our country since, we need a measure above all measures meaning we have plunged deep to a great trouble so far. It is because we lack mainly of sincere communication (I talk about the political arena). So if this has no end we could not even think of what kind of democracy in its format could be effective and efficient to us. The main point is first and foremost the National reconciliation, as we have seen so far, none of the current political leadership manage to solve it.

But for this moment, it is the most favorable time and may be opportune to fix it once an for all. If this is done then I am quite agreeing to the view of the editor that seeks on which kind of democracy might be chosen. Finally, when I try to follow suit the discussion prompted and well monitored by rota Rakotomalala : I am quite impressed because we can have such with good monitoring by the one who proposes the topic. So personally I applaud his efforts at least to try to draw much more positive in the form. Have good continuation, good luck ! And forget not to forward the positive outcome to the institution that may take that and use that to improve the system of leading and running our dear Country : That will evidently and eventually be the power of media !!!!

Il faut 10 ans pour qu’un projet de gouvernement puisse être mené à bien. Il faut néanmoins un filet de sécurité pour les plus pauvres qui ne peuvent pas attendre un tel délai.
Un seul mandat ne suffit donc pas. 2 mandats de 5 ans sont alors adéquats. La coupure sert à réécouter la voix du peuple par la voie des urnes après 5 ans. Tous les gouvernants doivent être des élus. C’est la politique du président élu et de son parti qui est appliqué et non celle de l’opposition. Celle-ci doit attendre les élections suivantes. La bataille doit se faire au parlement. Un élu qui change de camp est automatiquement démissionnaire.
On supprime l’armée, la gendarmerie et la police nationale assurent la sécurité intérieure et la discipline.
_On instaure la langue malgache comme langue d’éducation ainsi que font tous les pays (la France, le Royaume Uni, le Japon, la Chine, les US...). On n’apprend mieux qu’avec sa langue maternelle.
L’apprentissage des autres langues sera appliqué avec sérieux car nous ne sommes pas seuls sur la terre. ..... À suivre

« Le filet de sécurité pour les pauvres » qu’est ce que c’est au juste ? Monsieur Andry Rajoelina a exploité la pauvreté pour justifier ses actions.

J’entends par filet de sécurité, un budget pour aider les plus pauvres en attendant que les projets du gouvernement porte ses fruits. Les Tsaky Pop ou resto du Cœur démagogiques ne sont que des trompe- l’œil. Il faut une politique bien pensée, pérenne et efficace dans ce domaine.
La démocratie ... et le débat ... enfin !!!

On a eu le sentiment de respirer aujourd’hui ... Parce que le débat et l’échange sincère d’idées (de bonnes idées qui plus est) a pris le pas sur la polémique stérile... Dieu fasse que ce soit le 1er pas pour que au delà de nos divergences, nous puissions nous reconnaître et nous estimer mutuellement dans notre authenticité et notre sincérité malgré nos oppositions... qui sont, au bout du compte, saines...

Ny hevitra samy manana fa ny fampiasana azy no tsy mitovy. Donc, faisons taire nos divergences et allons vers un idéal commun : le FITIAVANA ET FAMPANDROSOANA NY TANINDRAZANA !!

1) Une étape essentielle : la réduction des inégalités

Il est impossible d’appliquer des règles démocratiques lorsque la majeure partie de la population n’a pas accès : à ses droits fondamentaux, à l’information, à un niveau de vie décent, à la santé, à l’éducation.

2) Partir des fondements de notre société traditionnelle : Fokonolona. Pour que l’adhésion à cette forme de gouvernement : la « démocratie » qui nous est finalement étrangère (puisque d’origine grecque), ait des bases solides dans la mentalité, les racines et le vécu des malagasy.

3) Place aux initiatives citoyennes , décentralisation à la clé mais solidarité. L’esprit et la liberté d’entreprendre sont une des voies à la constitution d’une société libre et indépendante. Rendre des comptes aux autorités de tutelle est une responsabilisation vis-à-vis de tous les concitoyens. Pouvoir et contre-pouvoirs puissants doivent coexister en bonne intelligence dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Mais tout çà… nous le savons déjà… Nous en attendons la mise en pratique depuis des décennies .

Je me promets un prochain papier sur fokonolona et démocratie ... La question (réelle) que JE me pose étant POURQUOI nos valeurs et systèmes traditionnels n’ont-ils pas pu défendre la citoyenneté ? Et de fait, comment peuvent-ils aujourd’hui se plier à la modernité ?

Je pense que votre papier sera intéressant et attirera de nombreux commentaires constructifs.
J’essaie de répondre à vos questions.

1) « La question (réelle) que JE me pose étant POURQUOI nos valeurs et systèmes traditionnels n’ont ils pas pu défendre la citoyenneté ? »
La possession du feu est la possession du pouvoir. « Tsy nisy totondry naharesy ny balles ».C’est une phrase que j’ai souvent entendue de mes compatriotes malagasy.
Tout comme les fusils ou « bâtons de tonnerre » des cow-boys avec la bienveillante « eau de feu » (alcool) ont décimé les indiens d’Amérique armés de leurs seules flèches, la Bible et les fusils des colons ont gagné la guerre de l’Occupation de Madagascar.
Il ne s’est pas agi uniquement d’une victoire physique traumatisante sur nos combattants , mais d’une sidération psychologique et d’une blessure narcissique profonde . En tant qu’orientaux, perdre la face pour nous a été pire que perdre nos vies, c’était perdre notre âme.
Battus, humiliés, impuissants, nous avons rejeté ce que nous sommes, reniant structures et valeurs. Et nous avons commencé à vouer un culte au « veau d’or » étranger ,à prendre tout ce qui brille pour de l’or.
_« Nitomany ny randrana tsy nanendrika ny tena », ary « Nahita ny akanga tsara soratra ka nanary ny akoho taman-trano ».

2) « Et de fait, comment peuvent ils aujourd’hui se plier à la modernité ? »
C’est à la modernité de se plier dans le moule de ce qui fait les malagasy et Madagascar. Nous pouvons tout faire, si nous le faisons dans l’ esprit des valeurs qui ont fait ce pays, valeurs héritées des Ntaolo.
Les civilisations les plus anciennes, l’Inde par exemple, sont souvent sous-tendues par de fortes valeurs spirituelles, sociétales qui transcendent le vulgaire et l’immédiat.
Il y a de fortes chances pour qu’elles survivent et soient l’exemple à suivre du 21ème siècle.

3) « Les gouvernements passent, les Fokonolona restent… »
Une constante et un repère plutôt rassurants, non ?

Madagascar, la faillite...

La conception ainsi que la perception du pouvoir semblent être « caractérisées » à Madagascar si l’on se réfère au temps des puissants souverains de l’Imerina : « ny ranomasina no valam-parihiko » qui ont été amenés à leur isolement, empêtrés dans leur mégalomanie ou l’absence totale de contrôle. Egalement, la répétition des explosions de violence après une longue rumination populaire : la résurrection de 1947, la révolution de 1972, les manifestations violentes en 1991, en 2002 et maintenant en 2009 avec des actes de barbarie et de « tondro-molotra » en bonus.

Et si faute de mécanismes régulateurs, électifs et judiciaires, ce monopole présidentiel et la violence des changements marquaient surtout la faillite des contre pouvoirs ?

1. Citons la corruption du système judiciaire, les « assemblées » artificielles, appuyées bien à tort par la coopération internationale et fort peu légitimes, l’Armée qui aurait pu davantage favoriser une transition en douceur en refusant les massacres, au lieu de prendre le pouvoir comme ils l’ont fait.

2. Et face à l’Etat, les « fokonolona », ces communautés villageoises informelles mais vivantes - hélas impuissantes au niveau national.

3. Par ailleurs, peut- on encore considérer les Eglises protestantes et catholiques comme des contre-pouvoirs médiateurs ?

4. A côté de cela, sur le plan international :

La France a une conception cynique et dévoyée de l’aide au développement

La maladroite préférence anglo-saxonne du président Ravalomanana a donné peu de résultats concrets, les mirages asiatiques ont failli ; et pourtant ces politiques alternatives semblaient essayer de pallier à un tête à tête univoque avec Paris, mais sont toujours handicapées par l’isolement géopolitique du pays.

• Un rapport récent du FMI « l’Afrique subsaharienne face à la crise, perspectives économiques régionales » montre comment le FMI entend garder en vie la proie africaine pour la sauvegarde du système financier mondial et de ses bénéficiaires.

• Pour seule réponse, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), bien intentionnée mais toujours impuissante, vient de publier une mise en garde, et de lâcher un gros mot : « néocolonialisme agraire ».

5. En complément : une analyse des coups d’état dans un éditorial de Afrique-Asie avril 2009

Extrait de cet éditorial « Au-delà des coups d’état » :

[…] la raison profonde qui rend de tels coups d’état possibles est justement la faillite de l’état lui-même. Ce qui se traduit souvent par une perte de légitimité des pouvoirs africains en place, incapables de garantir ne serait-ce que la sécurité alimentaire de leur peuple. Pis encore, la faiblesse chronique de ces états porte les germes de leur effondrement, avec des armées frustrées, mal payées, et instrumentalisées par un pouvoir antidémocratique, et une bureaucratie elle-même en rupture avec la société civile. Pour être complet, il convient d’ajouter à toutes ces raisons le facteur étranger. Une insertion mal engagée dans la mondialisation, des ingérences extérieures qui vont de la déstabilisation – y compris via les programmes du FMI – à l’intervention militaire pure et simple. De ce point de vue, les puissances occidentales, qui condamnent ces coups d’état en Afrique, gagneraient en crédibilité si elles respectaient elles-mêmes la légalité internationale qu’elles bafouent allégrement en Irak, en Palestine, en Afghanistan, dans les Balkans et dans les ex-Républiques soviétiques, en participant à leur déstabilisation et en encourageant des révolutions « oranges » qui n’ont pas généré plus de démocratie.

Alors, ne serait il pas temps de reconstruire notre pays, en même temps qu’une société malgache de confiance et de liberté, de nouvelles médiations et des corps intermédiaires ?

P.-S.

Extraits des déclarations de A. Joyandet dans un communiqué de presse de la plate forme citoyenne France Afrique :
• « L’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités », interview à lejdd.fr, 20 mai 2008.
• « J’ai des convictions mais je veux aussi défendre notre pays et ses parts de marché », propos rapporté par lejdd.fr, 19 juin 2008.
• [Le détournement d’argent public en Afrique ?] « Ce sont vraiment des sujets qui ne me semblent pas devoir être au cœur de (…) notre expression », interview à France 24, 20 juin 2008.
• « Si nous ne sommes pas les partenaires économiques privilégiés, alors on ne pourra plus défendre nos valeurs », Interview à France 24, 20 juin 2008.
• « Il ne faut pas qu’on se fasse prendre notre place par des puissances émergentes ». « On veut aider les Africains, mais il faut que cela nous rapporte », Interview à Libération, 24 juin 2008.
• « J’ai créé ma première boîte à 24 ans, sans un rond, c’était bien plus compliqué de faire cela que de s’occuper de l’Afrique ! », interview à Libération le 24 juin 2008.
• « C’est nous qui allons envoyer des cerveaux », réponse à France 24 le 20 juin 2008 suite à une question sur l’immigration choisie.

Survie France : http://survie.org/25-juin-2008-Indignation-des-ONG.html

Le MAP constitue le document de stratégie d’aide à la réduction de la pauvreté pour la Banque Mondiale à Madagascar
http://siteresources.worldbank.org/INTMADAGASCARINFRENCH/Resources/MAPFrench.pdf

Course internationale aux terres agricoles
http://www.goodplanet.info/goodplanet/index.php/fre/Contenu/Depeche/Course-internationale-aux-terres-agricoles/(theme)/224

Rapport du FMI : www.imf.org/external/french/np/sec/pr/2009/pdf/020409f.pdf

http://fr.ossin.org/analyses-et-interventions/afrique-coups-d-etat.html

http://www.afrique-asie.fr/_medias/dossiers/sommaire%2041.pdf

11 commentaires

Vos commentaires

  • 14 août 2009 à 08:57 | meloky (#637)

    Thank you, Rota R.! Keep on pressing hard in order to clarify to many on what core of understand we need to reach at the hand of each and every citizen, so that our country be placed at its right place from now and many years to come.

    Trigger the switch of dialogues, elucidate the important points and do not waste time in the unproductive criticisms that would drag or mislead every stakeholder of development (each and every reader) !

    Avoid all kind of unnecessary mistakes (of provoking) ! Since to be inclusive mind first is to consider all thoughtful opinions of the citizen and analyze things well ; draw the attentions of potential actors. Then, here we are about to initiate to bring about new ways of finding out a little better strategy to lift up our economy, change of mentality and therefore lead us eventually to secure progress in every arena of life.

  • 14 août 2009 à 10:37 | jane d (#2353)

    Hello everyone,

    I am also an advocate for civic education at an early age.
    And I believe the main reason we are so easily manipulated by politicians is because we are intimidated by their stature. We assume we must bow to the politician, whereas it is he that should be accountable to the voters.

    Once we understand the role of a politician, and once objective information is readily available to all constituents/voters ; then we can truly envision a more sane political environment, consequently a more peaceful country focused on our future.

    Quote : “Every right implies a responsibility ; every opportunity, an obligation ; every possession, a duty”- John D. Rockefeller Jr

  • 14 août 2009 à 11:15 | da fily (#2745)

    Rota bonjour, et encore bravo ( c’est une habitude)

    J’ai plus ou moins devancé votre appel hier, sur ce sujet.

    Effectivement, parlons politique, et surtout scrutons le business qui gravite autour, car là est la source de nos turpitudes.

    J’ai donné mon avis sur la question hier en réponse au titre « qui a les mains propres ? »

    Les personnes ici n’ont pas l’air d’être au courant de la géo-politique qui sévit, et particulièrement celle, redoutable, en Afrique.

    J’ai même eu droit au qualificatif d’extrémiste !
    Pas grave, sauf pour le sort qui est reservé à notre pays.

    Mais bon, vous êtes là, et je vous encourage encore.

    HIP HIP HIP pour ROTA !!

  • 14 août 2009 à 11:41 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Tres bonne analyse destinée à des polyglottes

    Et c’est là que le bat blesse car malgré la pertinence de cet article je doute fort
    qu’il y ait une grande ’audience’

    Ne vous offusquez pas Rota , je vous livre des ’résultats’ d’expérience

    Que cela n’entame en rien la flamme qui vous anime Rota , et croyez moi des
    malagasy comme vous j’en rencontre rarement

    Amicalement

    Rakotoasitera Fidy

  • 14 août 2009 à 11:48 | Citoyenne Malgache (#599)

    Waow...

    J’ai dû manquer quelque chose dans l’article. Est-ce qu’il s’agit d’un recueil d’avis de citoyens ? En effet, j’ai reconnu un de mes posts dans le texte.

  • 14 août 2009 à 14:58 | takaka (#2922)

    Très bonne analyse mais il faut persévérer dans ce sens car nos politiciens (ceux qui voudraient nous gouverner) viennent de nous montrer leurs vrais visage....alors Fokontany ou Fokon’olona n’auront pas sa place dans ce système d’ HYPOCRISIE et d’ÉGOÏSME..

    Quelques uns l’ont compris, que MAPUTO est une volonté politique pour résoudre une crise politique qui dure depuis toujours (47 - 59 - 72 - 76 - 91 - 2002 - 2009 - 2010 - 2010 etc....

    Alors si nous devons rediscuter chaque mots de ce qui était signé, nous MALAGASY et Madagasikara pourriont mourir à petit feu et n’en parlons plus de FIHAVANANA ni de FANDROSOANA...

    Sinon comptons nos morts et après revenons à la grande Table pour un grand Pardon comme les Mozabicains l’ont fait avant nous (aprés 12 ans de guerre civile et 1.000.000 de morts).

    Courage à nous tous !!

  • 14 août 2009 à 17:17 | Ask’agny (#3059)

    Les solutions ne sont jamais loin, mais il y a des débats qui les éloignent.
    Le peuple s’exprime chaque jour qui passe, mais personne n’écoute.
    Tout le monde a toujours bénéficié d’une éducation mais qui a compris quelque chose.
    Il est difficile de tracer une route sans connaître une destination, et encore pire si très peu de gens partage les mêmes destinations.

    Alors, quelles places pour les démocraties ? (directe, participative, représentative, démocratie de forme, etc.)

    Encore des mots qui ne parlent plus à personne que sont le « fihavanana », le « fokonolona », « tanindrazana », « firaisankina ».

    Si quelqu’un croit que « fihavanana » implique quelque part un lien de sang, ou encore une ligné « ethnique » que ce soit des douze collines ou d’autres choses ; que cette personne ne vienne surtout pas parler de solidarité Malgache face à la mondialisation et toutes les contraintes socio-économique que cette dernière engendre.

    Si quelqu’un croit que « fokonolona » est un lot d’électeur au lieu de considérer comme partie prenante de cette guerre contre la misère généralisée à Madagascar, que cette personne soit pendue avec sa cravate.

    Si quelqu’un croit que « tanindrazana » se limite à 10km² autours de son caveau familiale, on ne s’étonnera pas que cette personne pourra exproprier des indigènes Malagasy de leur terroir ancestrale pour l’intérêt supérieur de son « tanindrazana ». (aucune allusion avec l’affaire Daewoo)

    Si quelqu’un espère tirer profit du « firaisankina » pour défendre sa cause et que cette même personne ne s’investit pas personnellement dans l’entretien de ce « firaisankina », cette personne n’est que l’hypocrisie en 3D, un voleur des efforts des autres et un assassin de cette valeur humaine.

    Pour ma part de contribution personnelle, aujourd’hui, je trouve qu’il y a trop d’échelon entre le peuple et le président or, qu’en toute sincérité, seul le président décide tout ce qu’il faut faire.

    Pour vérifier cette affirmation (gratuite), prenez un échantillon d’un dizaine de chef fokontany, de 4 à 5 maire, de 2 à 3 députés, de 2 à 3 sénateurs, de 2 à 3 chef de région, d’1 à 2 ministres. Puis faites un dessin sur la cohérence de leurs points de vue respectifs ... j’ôterai ma chemise pour celle ou celui qui arrivera à tracer une figure de forme reconnaissable.

    Cherchez, ou plutôt, trouver l’erreur.

  • 15 août 2009 à 01:06 | rabri (#2507)

    En lisant le titre de cet article, je croyais que l’auteure allait s’adresser aux lecteurs en adoptant une position neutre. Or, il n’en est rien car le contenu (du moins la 1° partie) est un peu INFESTE d’attaques à destination d’untel et untel et SENT TROP une odeur partisane.

    En ayant intégré des contributions des forumistes (comme RABRI par exemple) dans cet article sans les avoir cités, on a un peu l’impression que l’auteure A FORCE LEURS MAINS pour se rallier à sa cause personnelle alors que des divergences de point de vue sur le pouvoir en place actuel existent.

    Je la félicite tout de même pour son enthousiasme et sa volonté de contribuer au développement du pays.

    Pour terminer, un conseil d’AMI : tout projet de développement pour Madagascar devrait être systématiquement placé dans le contexte des réalités malgaches et requiert une prise en considération PREALABLE de la diversité culturelle et sociale des régions malgaches.

    Autrement dit sur le PLAN PRATIQUE, ne partons pas là-bas avec UN PROJET BIEN FICELE DE L’EXTERIEUR.

    Préalablement, une sorte de voyage d’ETUDE DE FAISABILITE SUR PLACE est INDISPENSABLE

  • 15 août 2009 à 01:29 | Radôdôsy (#164)

    Article bien pensé et structuré. Bravo et merci.

    Juste quelques mots avec beaucoup d’humilités pour mes compatriotes (je ne suis qu’un simple citoyen qui aime sa patrie) : soyons au-dessus de la futilité de l’argent, et de l’intérêt personnel ou familial, notre patrie est tellement ô combien importante et sacrée ! soyons admiratifs de ce qui est bien fait dans notre pays, entretenons nos infrastructures, apportons des améliorations continues à notre environnement, soyons acteurs mais pas hommes d’affaires, restons fiers de nos frères qui ont pu bâtir des bonnes choses dans notre pays, et suivons le comme exemple ! et surtout apportons énormement d’Amour à ceux qui nous entourent, notre pays avancera sûrement !!!

  • 15 août 2009 à 10:23 | RANDRIAM (#1335)

    Salama daholo e !
    Tanindrazana, fihavanana, fokonolona, etsetra...
    Mahafinaritra ery ireny voambolana ireny. Nianarana tany an-tsekoly.

    I have a dream !
    Nahoana no tsy asiana RMI na RMA any Madagasikara ? CAF ? Sécurité sociale ?

    Misy fandaharana izay koa hoe « faut pas rêver » hahitan-javatra isankarazany

    Ny fiteny henoko farany izao dia « Yes we can »

    Matoky aho, manantena aho, mino aho fa ho tafavoaka soa amantsara io Madagasikara any aoriana any
    Izay ihany aloha fa dia mampamangy amin’ny ankizy fa ny lehibe efa nihaona e !

  • 15 août 2009 à 16:06 | rota rakotomalala (#2628)

    Bonjour à tous,

    Il n’y a que Citoyenne Malgache qui a compris que j’ai rassemblé quelques commentaires en réaction à l’article précédent « La démocratie représentative »...
    Ceci pour en faire « Notre idéal démocratique », à retravailler bien sûr...

    J’en ai marre des élucubrations politiciennes sur quel seza va à qui, sur pointer des choses secondaires dans les accords de Maputo alors que le programme de transition doit être élaboré.

    Alors, je pensais que ça pourrait les aider s’ils lisaient cet article ?

    Mais bon, je rêve éveillée comme a déjà dit Patrick A dans l’article « Sortir le pays du marasme et du gâchis »

    Et merci aux « nouveaux » forumistes de leurs contributions.

    Bien cordialement.

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