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Editorial

Élections : on veut du piment !

mardi 2 octobre 2012 | Patrick A.

La vie politique de la Georgie de Mikheil Saakashvili n’est pas un long fleuve tranquille. Celle du Venezuela d’Hugo Chavez non plus. Une guerre en Georgie, des tentatives d’assassinat ou de coup d’État dans les deux pays, des manifestations pour réclamer la démission des dirigeants : il n’y a pas qu’à Madagascar que la politique menace presque continuellement de se laisse envahir par les armes.

Si la vie politique de ces deux pays n’est pas vraiment pacifiée, c’est aussi parce que leurs dirigeants actuels ne peuvent pas passer pour de grands démocrates. Ils ne dédaignent pas les propos musclés ou menaçants, et il pèse sur eux des soupçons de corruption et des accusations de clientélisme, de népotisme ou de pressions sur la Justice.

Il n’empêche que dans ces deux pays, les élections de cette semaine apparaissent encore comme la meilleure manière de faire évoluer la situation et de se débarrasser éventuellement de Présidents devenus encombrants. Pour les tenants de l’état de Droit et pour les démocrates de tous les pays, le fait que la décision puisse se jouer dans les urnes est déjà une avancée, même si les défis n’en restent pas moins réels.

À l’heure actuelle, le sort des élections en Georgie est d’ailleurs plus qu’incertain : si les opposants rassemblés autour du milliardaire Bidzina Ivanishvili sont certains d’avoir remporté le plus de suffrages, les tenants de Saakashvili affirment détenir la majorité des sièges, et ce en raison d’un système électoral complexe mêlant scrutin majoritaire pour certains des mandats mis en jeu et scrutin proportionnel pour les autres. Attendons nous à des contestations.

La passion autour d’élections est angoissante, mais moins que le désespoir provoqué par l’absence de toute perspective d’évolution. Les élections en Georgie ou au Vénézuela passionnent ; malgré tout ce que l’on peut craindre, l’on peut s’en féliciter. C’est encore loin d’être le cas pour les futures élections à Madagascar. Elles ne convainquent pas et ne passionnent guère, aussi bien au pays qu’à l’extérieur : pour s’en convaincre, il suffit d’observer le peu d’enthousiasme de la communauté internationale à les financer. Seule l’Union européenne a manifesté son intention de contribuer aux coûts administratifs des futures élections : encore laisse-t-elle entendre que des conditions sont encore à remplir.

Si ces élections arrivent à avoir lieu, le suspense sera-t-il au rendez-vous ? Si l’on se réfère à la Georgie où la révélation de vidéos sur les tortures en prison a provoqué une évolution de l’opinion, ou au Venezuela où le cancer d’Hugo Chavez ne lui permet plus de se présenter comme l’avenir du pays, on retrouve à Madagascar un pouvoir affaibli par des scandales et une gouvernance qu’on peut qualifier de catastrophique.

Mais il manque encore un ingrédient clé : une opposition unie autour d’un candidat fort et crédible. À l’heure actuelle, on compte pas moins de 11 candidats à la présidentielle. Ce n’est pas leur faire injure que de juger que dans de telles conditions, leurs chances de succès apparaissent limitées... Mais il est loin d’être sûr qu’un retour et une candidature de Marc Ravalomanana changeraient complètement la donne : il n’y a pas qu’Andry Rajoelina qui a perdu des plumes pendant ces 4 ans.

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