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Economie

Finances de l’État

Déficit maîtrisé au détriment des dépenses publiques

mardi 25 janvier 2011 | Mona M.

Avec un déficit public estimé à 2% du PIB et une relative stabilité de la plupart des variables financières telles que les taux d’intérêt et l’inflation, la situation fiscale de Madagascar semble sous contrôle, comme le rapporte une note d’analyse économique sur le pays, publiée lundi 24 janvier 2010 par la Banque Mondiale.

« C’est une bonne nouvelle dans un pays qui souffre encore d’incertitude quant à son avenir politique », note l’équipe économique de la Banque mondiale. Pourtant, cette réduction des déficits a un coût, que relève également le rapport : les dépenses publiques, ajustées aux revenus fiscaux nationaux et à l’aide au développement, ont diminué de 12% par rapport à 2009, et d’un tiers par rapport à 2008. Ce sévère ajustement fiscal a touché uniformément tous les ministères, et seule la Présidence, dont le budget a au contraire augmenté de 7 fois entre 2009 et 2010, a été épargnée.

Les dangers d’un État faible

Les dépenses publiques ne représentent plus que 12% du PIB officiel, et comme ce dernier est une sous-estimation de la réalité du fait de l’économie informelle, le gouvernement ne contribue en fait qu’à 6 ou 7% de l’économie nationale, alors que la part optimale préconisée par la Banque Mondiale est de 20 à 25%.

L’institution internationale met en effet en garde contre une trop grande faiblesse économique de l’État, car celui-ci doit être en mesure de procurer aux citoyens des infrastructures et services de base, ainsi que de protéger la population et de coordonner et réguler les activités du secteur public. Or le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’environnement des affaires a mis en évidence le nombre croissant d’entrepreneurs malgaches qui jugent le crime, les cambriolages et le désordre comme une contrainte majeure.
Pour la Banque Mondiale, trois facteurs complémentaires expliquent la faiblesse de l’État. D’abord, la faiblesse de la pression fiscale, qui tourne autour de 10% du PIB. Ensuite, la « surprenante faiblesse » des revenus autres que les taxes, notamment les rentes, royalties et concessions collectées par l’État suite à des contrats autorisant l’extraction de ressources. Compte tenu des richesses naturelles du pays, ces ressources devraient être importantes pour Madagascar, et la situation contraire ne peut s’expliquer que par des fraudes et une absence de transparence. La troisième explication, enfin, est la quasi-impossibilité pour un pays comme Madagascar d’obtenir des crédits sur les marchés privés, qu’ils soient nationaux ou internationaux.

Préconisations

En conclusion de sa note d’analyse économique, la Banque Mondiale propose trois principes complémentaires pour améliorer l’efficacité de la future politique fiscale de Madagascar.

Selon le premier de ces principes, une augmentation des dépenses publiques doit suivre plutôt que précéder une augmentation des capacités financières de l’État. Pour cela, il serait judicieux d’améliorer le processus de collecte des impôts et taxes, par la modernisation de l’administration fiscale et l’usage de sanctions proportionnées contre les mauvais payeurs.

Le second principe est de mettre l’accent sur la qualité des dépenses publiques, y compris de celles qui sont faites grâce à des ressources externes. « Quand les ressources sont rares, il est impératif de les utiliser de la manière la plus efficace qui soit », stipule la note. Enfin, le dernier principe préconise la synergie entre les secteurs public et privé. Pour cela, la Banque mondiale recommande à l’État de minimiser les barrières bureaucratiques et d’établir des partenariats avec des investisseurs privés dans des secteurs-clés comme la santé, l’éducation ou les transports.

8 commentaires

Vos commentaires

  • 25 janvier 2011 à 08:26 | betoko (#413)

    Trés bien , dois je comprendre que nous avons un ministre des finances qui est à la hauteur , du genre Radavidson ? En tout cas Madagascar n’est pas étranglé financiérement comme prétendent certains malgré l’absence d’aide venant de la CEE ou de la FMI . Mais est ce que cela va durer ? Au fait combien de tonnes de cacao Madagascar exporte il , car le prix monte depuis que Guillaume SORO le premier ministre de la Côte d’Ivoire bloque leurs exportations , une trés bonne chose pour nous

    • 25 janvier 2011 à 11:42 | niry (#210) répond à betoko

      Y a rien à redire, il faut admettre que ces clowns de la HAT sont de bons gestionnaires de bouts de chandelles.. et qu’est-ce que ça aurait pu être avec un financement international ?? Au fait ! Pourquoi déjà il n’y a pas de financement international ? Pourquoi on nous oblige tant à se serrer la ceinture comme ça ? Quelqu’un de censé peut-il me répondre ?

    • 25 janvier 2011 à 12:57 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à niry

      niry,

      une question louable de votre part,mais il faut essayer d’apprendre à vivre avec ses moyens.

      « AVEC L’AIDE INTERNATIONALE,NOUS VIVONS AU-DESSUS DE NOS MOYENS ».

      Le peuple s’appauvrit mais une fine portion du « PEUPLE » s"engraisse.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 25 janvier 2011 à 14:47 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à niry

      Niry,

      D’autre part,je souhaiterais qu’on puisse mettre un peu le nez dans toutes les activités des « ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES » (O.N.G)à Madagascar.

      Exemple :

      CARE est à Madagascar depuis 1992.

      CARE a installé des greniers dans les zones les plus exposées au catastrophe,au sud de Madagascar.

      Ainsi les agriculteurs peuvent stocker de la nourriture en prévision en prévision des saisons difficiles.

      (CHAQUE ANNEE,JE LIS PROBLEME DANS LE SUD DE MADAGASCAR.IL Y A DES FONDS « IMPORTANTS » alloués à cette région depuis des années)

      Donateurs (financiers) des « CARE »

      - USAID,

      - COMMISSION EUROPENNE,

      - FONDS MONDIAL POUR L’ALIMENTATION,

      - Ministère des Affaires étrangères norvégiennes.

      CARE FRANCE,

      CARE ETATS-UNIS,

      CARE NORVEGE,

      CARE PAYS- BAS,

      CARE GB

      « C.A.R.E. »
      UN ETAT DANS L’ETAT.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

      - 

  • 25 janvier 2011 à 10:16 | kakilay (#2022)

    On est tellement satisfait,

    que nos prières du matin

    adressées à notre Dieu

    se résume en cette supplique :

    POURVU QUE çA DURE... !

  • 25 janvier 2011 à 15:35 | Jipo (#4988)

    Seul le budget de l’Etat a été multiplié par 7 au détriment de tous les autres ministères,
    La HAT a suivi les conseils de la Banque Mondiale :
    Les Transports : une gare d’autobus à Mahabibo
    L’Enseignement : 4 Classes Chez les curés à Tulear
    La Santé, un Hopital Ultra moderne .
    Que demande le peuple ,Qu’on maitrise mieux les dépenses ? Tres simple, augmenter le budget de l’état.
    Une reserve est à apporter quant à la collecte des impots et pénalité contre les mauvais payeurs, quelle pénalité donner aux mauvais payeurs qui vivent déjà avec moins d’un dollard / jour ?tout comme quelle considération donner à de telles allégations ?( valables dans un pays « démocratique,développé » ) mais certainement pas à Madagascar.
    Enfin si le deficit est maitrisé, n’est-ce pas le principal,
    Finalement c’est à se demander, si il ne vaut pas mieux un bon Dictateur, qu’un mauvais Démocrate !

  • 26 janvier 2011 à 22:48 | Jerry (#2173)

    Cette note d’analyse économique de la Banque Mondiale a été publiée en janvier 2010. Elle donne une image assez « rose » de la situation économique" de Madagascar. Aussi rose que les bois de rose pillés au cours de l’année passée ! On attend donc avec impatience la note de la BM pour l’année 2011......

  • 27 janvier 2011 à 00:16 | Albatros (#234)

    « Ensuite, la « surprenante faiblesse » des revenus autres que les taxes, notamment les rentes, royalties et concessions collectées par l’État suite à des contrats autorisant l’extraction de ressources. Compte tenu des richesses naturelles du pays, ces ressources devraient être importantes pour Madagascar »

    Tout est dit !!!.

    Circulez y a rien à voir.

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