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samedi 12 juillet 2025
Antananarivo | 15h31
 

Société

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Corruption : de beaux discours mais une réalité insupportable

samedi 12 juillet | Mandimbisoa R. |  416 visites  | 7 commentaires 

« Comment peut-on parler de dignité lorsqu’un citoyen est contraint de recourir à la corruption pour bénéficier de soins de santé, un droit fondamental ? » Cette phrase choc, prononcée par Gaby Nestor Razakamanantsoa, directeur général du Bianco, a marqué la Journée africaine de la lutte contre la corruption célébrée le 11 juillet au Havoria Anosy. Mais derrière l’indignation affichée et les discours soigneusement calibrés, la réalité malgache raconte une autre histoire : celle d’une corruption systémique, enracinée, et largement tolérée, y compris dans les plus hautes sphères de l’État.

Depuis des années, les plans d’action, comités de suivi, stratégies nationales et ateliers de sensibilisation se succèdent, mais les résultats tardent, voire n’existent tout simplement pas. Les citoyens, eux, continuent de subir quotidiennement les abus de pouvoir et les petits arrangements entre « initiés ». Dans les hôpitaux publics, à l’université, dans les concours administratifs, dans les moindres démarches de la vie civile, le pot-de-vin est devenu la norme. Une situation que Jean-Louis Andriamifidy, directeur général du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI), a également dénoncée : « Comment un citoyen peut-il être contraint de verser un pot-de-vin pour accéder à un soin médical, un droit fondamental ? »

La corruption n’est pas un accident : elle est organisée, tolérée, parfois même récompensée. Et le favoritisme, variante tout aussi destructrice, continue de pourrir le fonctionnement de l’administration. Pourtant, à chaque cérémonie comme celle du 11 juillet, l’État affiche sa volonté politique, remet des prix à ses ministères les « plus vertueux » – pendant que les vrais corrompus, eux, circulent librement, protégés par des réseaux puissants et une justice à géométrie variable.

La nouvelle stratégie nationale 2025-2030, dite ambitieuse, promet de s’attaquer aux récidivistes. Mais qui s’attaquera à l’impunité ? Tant que les responsables eux-mêmes ne seront pas inquiétés, tant que les institutions préfèreront les slogans aux réformes profondes, la corruption continuera de miner les fondements mêmes de la démocratie, de la justice, et surtout, de la dignité humaine.

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7 commentaires

Vos commentaires

  • 12 juillet à 10:13 | walesa (#5863)

    Est-ce que l’Isandra III Bureau de RatZoel peut nous dire combien coûte un droit d’entrer :
    Pour l’école militaire, surtout Académie Militaire
    Pour l’école des douanes
    Pour une lycée
    Pour les Universités
    Pour les Académies
    Pour Hautes Écoles
    Pour les écoles primaires
    et combien coûte un diplôme de toutes ses écoles ?
    Allez Isandra La Folle, dévoilez nous la vérité !

    Répondre

  • 12 juillet à 10:51 | Isandra (#7070)

    L’auteur de l’article doit comprendre que tous les bons actes sont précédés par le bon discours et que « de l’abondance du coeur, la bouche parle ».

    Il faut tenir compte que ce fléau s’est déjà enraciné et généralisé dans ce pays et touche presque tous les secteurs, s’incruste même dans certaines institutions. De ce fait, la lutte est de longue haleine, dont les résultats ne sont pas dans l’immédiat mais se sentissent progressivement.

    Le plus important, on constate la détermination de nos dirigeants, en tête, le Président, à les endiguer.

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    • 12 juillet à 10:59 | tiryco (#9153) répond à Isandra

      Décidément tu as beaucoup de mal avec la langue française abtient toi de faire de longs discours
      Et réduit tes phrases a l essentiel

  • 12 juillet à 10:58 | Yet another Rabe (#4812)

    Re-,

    « La corruption n’est pas un accident : elle est organisée, tolérée, parfois même récompensée. Et le favoritisme, variante tout aussi destructrice, continue de pourrir le fonctionnement de l’administration. » dixit Mandimbisoa R.

    Eh bien oui, si dans 4 ans, les fozas sont encore au pouvoir, il y aura 2 décennies que l’ on aura une génération complète d’ une population de jeunes quasiment analphabète, qui n’ aura connu que les fozas.

    Et la corruption déjà bien installée actuellement ne sera et qu’ avec encore plus d’ acuité.

    Ce qui n’ est que le résultat de l’ analphabétisme généralisée de la population : https://x.com/MathiasPierre00/status/1553787594542022657

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  • 12 juillet à 11:32 | Vohitra (#7654)

    Est-ce le fait du hasard qu’un ancien DG du Bureau soi disant indépendant pour la lutte contre la corruption (BIANCO) est devenu récemment le président du Comité pour le sauvegarde de l’intégrité (CSI) ?

    Est-ce pour parler de lutte sans qu’il y ait de combat ?

    Disposer de structures et définir des stratégies ne suffisent pas pour réussir, l’absence de réelle volonté politique pour s’y faire ne pourra être surmonté à coup de discours creux de ce genre...

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  • 12 juillet à 13:44 | Jipo (#4988)

    La corruption est un droit inaliénable pour tous ...
    La corruption n’ est pas une fatalité, c ’est un état d’ esprit, état d’ esprit adepte des solutions de facilité, comme certains acceptent de combattre sans rival, accepte de dialoguer sans interlocuteur, accepte la confrontation à condition qu’ elle soit sécurisée , les participants scrupuleusement sélectionnés et cordialement invités à venir mains tendues pour recevoir les « kadeaux » promis, (en grande pompe, flonflons & trompettes) accepter la 6e dan sans le moindre examen, la corruption c’ est ÇA !
    La corruption c ’est la partie apparente de l’ iceberg du manque d’ éducation, d’ instruction, du devoir des leçons apprises, la corruption est l’ arme du faible, de celui qui voudrait bien être un HOMME, mais sans en avoir les épaules, la carrure, la volonté de combattre, la corruption c ’est celle qui a DEJA perdu, la corruption c ’est celle du traitre, du lâche, du pleutre & du tricheur !
    Le comble de la corruption : c ’est le rat 6e dan des bals poussières, la majorette usurpateur, menteur, spoliateur polymorphe .
    La corruption s’ est ouvertement incarnée dans la présidence de Madagascar qui l’ accueille à bras ouverts ...
    La corruption vit au dépens de ceux qui la cautionnent à savoir tous les uniformes, les fonctionnaires, la corruption est une gangrène qui a metastasé tout le tissus social Malgache érigée en art de vivre & condition si ne qua non de survie, si ce n’ est promotion sociale .
    Lutter contre la corruption dans ces conditions est comme confier son poulailler à un renard, ses enfants à un pédophile, demander à un fauve de devenir végétarien , ou au rat des bals poussières de lutter contre, autant lui demander de se renier ...

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