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Carburant : une nouvelle hausse qui érode le pouvoir d’achat

lundi 5 mai | Mandimbisoa R. |  1784 visites  | 3 commentaires 

Depuis ce lundi 5 mai, les automobilistes font face à un nouveau coup dur : le prix du gasoil a grimpé à 5 170 ariary le litre, soit une hausse de 199 ariary par rapport au tarif précédent. Il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis des années pour ce produit. Cette augmentation s’inscrit dans le cadre de l’ajustement automatique des prix des carburants, une politique récemment réaffirmée par le président de la République lors d’une intervention télévisée diffusée sur la chaîne publique TVM.

La hausse ne se limite pas au gasoil. Le prix de l’essence sans plomb a augmenté de 200 ariary, atteignant désormais 5 510 ariary le litre, tandis que le pétrole lampant, utilisé notamment pour l’éclairage et la cuisson dans de nombreux foyers ruraux et urbains pauvres, passe à 3 230 ariary le litre, également avec une hausse de 200 ariary.

Le carburant atteigne aujourd’hui des prix inégalés sur le marché local, à peine amortis par l’annonce d’une hypothétique baisse future. Et c’est bien là que réside l’ambiguïté du discours gouvernemental. Le président, dans une tentative d’anticiper les critiques, a promis une baisse de 70 ariary dès juin, annonçant un retour du gasoil à 4 900 ariary en juillet. Une annonce qui sonne comme une promesse en l’air pour beaucoup, tant la population s’est habituée aux écarts entre les déclarations officielles et la réalité du terrain. Les consommateurs, eux, doivent d’ores et déjà supporter les conséquences concrètes de cette hausse, alors que les prix du transport, des produits de première nécessité, et des services sont mécaniquement tirés vers le haut.

Pour justifier cette hausse, le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a invoqué la formule de calcul basée sur les cours internationaux du mois M-2, en l’occurrence ceux de mars. Ce mois-là, les tensions géopolitiques et la décision des pays producteurs de restreindre leur production avaient en effet provoqué une flambée des prix. Le ministre reconnaît néanmoins que les cours mondiaux ont commencé à baisser en avril, ce qui se traduit déjà par une réduction des prix dans d’autres pays. Pourtant, à Madagascar, les effets positifs de cette baisse ne se feront sentir qu’à partir de juin, dans le meilleur des cas.

Cette inertie dans l’ajustement des prix alimente un scepticisme croissant dans l’opinion publique. Les consommateurs peinent à comprendre pourquoi une politique censée s’aligner « automatiquement » sur les réalités du marché tarde autant à répercuter les baisses, alors qu’elle applique sans délai les hausses. À cela s’ajoute l’absence de mesures d’accompagnement claires pour soutenir les plus vulnérables face à cette inflation, alors même que le pouvoir d’achat est au plus bas, affecté par les hausses successives du coût de la vie, des denrées alimentaires et des transports.

Plus profondément, cette hausse souligne les limites de la stratégie énergétique nationale. Depuis la suppression progressive des subventions, justifiée par l’alourdissement de la dette publique, aucune alternative sérieuse n’a été mise en place pour atténuer l’impact de la volatilité du marché international. Le gouvernement n’a pas su anticiper ou amortir le choc, ni diversifier les sources d’énergie de manière concrète. La population paie ainsi le prix fort d’une dépendance persistante aux importations de produits pétroliers, dans un contexte économique toujours plus précaire.

Au-delà des chiffres, cette nouvelle hausse est un signal d’alarme social. Si rien n’est fait pour rétablir un équilibre entre réalités économiques et justice sociale, la confiance entre gouvernés et gouvernants risque de se détériorer davantage. Pour beaucoup de Malgaches, chaque hausse de prix est un pas de plus vers la survie plutôt que la vie.

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3 commentaires

Vos commentaires

  • 5 mai à 15:02 | Jipo (#4988)

    Salama djiaby .
    Et alors ? un NO COMMENT assourdissant sur les promesses de notre majorette 6e dan, qui ne vient pas se pavaner avec ses accoutrements aussi ostentatoires que déplacés & prétentieux, quand il s’ agit de prix imposés (FMI) avec la menace de lui couper les aides qu’ il convoite tant, raison principale de sa présence et « coût » d’ état ...
    Quant à la diminution des fournisseurs & Pays producteurs « le moi yen a vouloir du vola » prend ici toute sa réalité et évidence, en effet depuis plus de 2 mois que les anciens prix sont « périmés » de se demander qu’ attend-t-il pour les répercuter à ses administrés ?
    Certainement la fôte au covid, à zelenski et à l’ inflation , si ce n’ est encore et toujours ce satané RAVALOMANANA ! n ’est-ce pas la fellatrice de service ...

    • 5 mai à 15:13 | Hira Gasy (#11773) répond à Jipo

      Les prix à la pompe doivent suivre les cours mondiaux du pétrole brut. UN POINT C’EST TOUT. Il n’est nullement question de prix imposés (FMI) mais d’une remise en question de la politique menée dans le pays. On ne peut pas subventionner à vie certains produits sous prétexte que le pays est précaire. Le FMI ne veut pas toujours prêter ou donner à fonds perdus. Ces fonds proviennent d’entités qui ne sont pas des mécènes.

    • 5 mai à 17:47 | MALIBUC (#9345) répond à Jipo

      Il a encore les visions de Johanna car il prétend que le prix du gasoil va baisser en Juillet.
      Mdr

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