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À l’école à Beaucourt, la place de Sam l’attend depuis deux ans

vendredi 7 septembre 2012

La rentrée se fera sans Sam, 7 ans : depuis deux ans, le petit garçon dont la maman, malgache, a épousé un Beaucourtois, est inscrit à l’école des Oisillons, mais le consulat de France à Tananarive lui refuse son visa. Jean Gilardone, qui veut l’adopter, se bat pour que la famille soit enfin réunie.

Jean et Berthine Gilardone, avec Sam, 7 ans : la famille n’arrive pas à être réunie à Beaucourt, d’où Jean est originaire. (Photo DR)

Il a remué ciel et terre pour que Sam, 7 ans, puisse enfin faire sa rentrée des classes à Beaucourt. En vain : le petit garçon est aujourd’hui encore à Madagascar, où il est né, et sa maman, Berthine Gilardone, est repartie sur l’île, où Sam était hébergé dans sa famille. Sam a un papa de cœur, Jean Gilardone, qui a rencontré Berthine il y a quatre ans, l’a épousée civilement le 23 octobre 2010 à Beaucourt, puis religieusement le 12 février 2011 à Madagascar. Depuis, il a déposé un dossier d’adoption chez un notaire audincourtois mais « pour légaliser l’adoption, il faut passer devant le Tribunal de grande instance et il faut que l’enfant soit là ». Sam n’a, pour l’heure, pas le droit de venir en France, et ni Jean, ni Berthine, ni même les élus de l’Aire urbaine que l’artisan beaucourtois a sollicités ne savent pourquoi. Pourtant, les papiers de Berthine sont en règle : « Les deux premières fois, elle est venue avec un visa touristique qu’elle avait obtenu facilement au Consulat de France à Madagascar, explique Jean Gilardone. Je suis parti trois mois là-bas fin 2010 pour qu’on vive une vraie vie de famille. Le seul tuteur légal de Sam, c’est ma femme, sa maman ».

Plusieurs refus sans explication

Début 2011, les Gilardone font faire un passeport à Sam, validé par la République de Madagascar. Quand l’enfant a terminé son année scolaire, à l’été 2011, ils font une demande de visa pour l’enfant. « On avait prévu qu’il arrive avec Berthine en juillet. Mais la première demande de visa a été refusée par le Consulat de France ». La raison ? L’enfant n’a jamais quitté son pays et la durée de validité du visa de Sam, qui aurait légalement dû être de trois mois, ne correspondait pas avec la durée de celui de sa maman, établi à six mois.

Berthine, quant à elle, a suivi le parcours classique du demandeur de titre de séjour, auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) à Besançon : « On a tout fait dans les normes, y compris les cours de français alors qu’elle est francophone, et le 12 mars 2012, elle s’est vue valider son titre de séjour pour un an ». En quatre ans, la petite famille a vécu « une petite année ensemble », puisque Berthine a dû repartir s’occuper de son fils, qui, à 7 ans, commence à dire à sa maman qu’il est un obstacle à son bonheur. Le 16 mai 2012, le Consulat de France a lancé une vérification de documents d’état civil. Mardi dernier, l’administration a refait la même demande auprès de Berthine, « on est reparti pour quatre mois supplémentaires. Or, ma femme doit rentrer en France pour son titre de séjour ».

Devant cette situation insoluble, Jean s’est tourné vers les élus du Territoire et du Doubs, qui ont multiplié les courriers. En vain. Martial Bourquin, sénateur, Damien Meslot, député, Cédric Perrin, maire de Beaucourt, « tout le monde s’y est mis ». La réponse est toujours la même : le Consulat accuse réception, mais ne donne pas d’explication de son refus. À l’école des Oisillons, le prénom de Sam Andinirina est écrit sur un petit carton. La classe attend l’enfant. Mais ce ne sera pas pour cette rentrée-là.

Karine Frelin, lepays.fr

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