Les efforts de persuasion se poursuivent. Les militaires se retrouvent ce jour au cercle mess de Betongolo, et quelques heures après la société civile invite les quatre mouvances à Ankerana. Reste à savoir si entre les cent grades et les sans grade, les messages iront dans le même sens. Tout en se félicitant de la résilience de la volonté de parler et de faire parler, l'on ne peut s'empêcher de voir venir à l'esprit la locution familière « rehefa betsaka ny mpahandro, may ny saosy ». On me (…)

Du débat télévisé entre Monja Roindefo et Fetison Andrianirina sur les ondes publiques, on retiendra quelques éléments : Les Nenitoa RNM et TVM sont conscientes qu'elles sont obligées, sous peine de disparaître du paysage médiatique, de tenir compte de la diversité des opinions qui est apparue au grand jour cette année 2009 et que nous avions déjà évoqué hier. On peut juger leurs efforts pour combattre le réflexe poussant à n'être que la voix de son maître très insuffisants, ils sont (…)

L’éditorial de Samedi évoquait la lassitude de « badauds » devant le spectacle d'Analakely, d'Ambohijatovo et d'Antaninarenina. Pour qui a regardé de près la définition du mot « badaud », il y a un peu de dérision dans le choix de ce titre. Car dans son sens ancien, le badaud est un niais qui admire tout, s'amuse à tout et qui est d'une curiosité frivole. De nos jours, le badaud est un flâneur qui passe le temps en regardant tout ce qui lui semble extraordinaire ou (…)

Quoi que puissent en penser les thuriféraires et contempteurs des différents bords, la tournure des événements d'hier ne diffère guère de celle de la plupart des manifestations de février et de mars. Un petit sondage informel effectué hier nous a prouvé qu'il y a déjà longtemps que les habitués des quartiers d'Analakely, d'Ambohijatovo ou d'Antaninarenina, complètement blasés par les événements, ont deviné les jeux de manipulation qui se jouent de part et d'autre. Les manifestations, (…)

Les hommes politiques malgaches nous ont habitués à l'escalade. Du moins à l'escalade verbale. À un coup d'un côté doit rapidement répondre un coup de l'autre. Les foules et certains de nos lecteurs en deviennent de ce fait particulièrement prompts à s'enflammer, appelant aisément à une insurrection armée ou à des coups de poing défoulatoirs. Pour d'autres personnes, les mots « escalade à Madagascar » évoquent plutôt le massif du Tsaranoro (à proximité d'Ambalavao et du massif de (…)

« Tsy mora ny manao zavatra ». Monja Roindefo n'a pas prononcé cette phrase fréquemment utilisée en guise de demande d'excuse face à des imperfections, mais celles-ci étaient bien présentes au moins dans la forme, et trahissaient la difficulté de l'exercice. Problèmes de forme D'abord il y eut ces deux rendez-vous manqués avec la presse et à travers elle la Nation. Ces reports successifs donnent raison à ceux qui estimaient qu'il aurait été préférable de ne pas s'avancer sur un délai (…)

Rajouter 1000 CV à un attelage n'en fait pas forcément une Formule 1. En annonçant que 1000 candidatures avaient été enregistrées aux différentes institutions de la Transition, Mahazoarivo a voulu nous faire comprendre que la Primature maîtrisait bien la lecture rapide, mais n'a pu cependant convaincre sur sa capacité à franchir la ligne d'arrivée. Lera !! aurait-on pu chantonner à 19 heures, moment d'expiration du délai assigné par Andry Rajoelina. Mais comme il avait été annoncé que le (…)

« - Pouvez-vous me donner l'heure ? - Oui, je peux vous donner l'heure. Au revoir. » Ils auraient pu le faire, ils ne l'ont pas fait. Parce que la tradition du samedi est celle de l'édito léger, impossible pour gérer sa déception de ne pas penser à la plaisanterie éculée citée ci-dessus. Maputo 2 est donc définitivement un échec, et c'est une grosse déconvenue, notamment parce que j'ai perdu, dans un pari avec Ndimby, une consommation d'une boisson noire contenant du sucre et des bulles. (…)

Nos hommes politiques semblent vouloir aller au bout du suspense. En savourant un peu sadiquement le temps qui passe. Du coup, impossible de ne pas évoquer le titre de cette série policière dont la lenteur du rythme des épisodes originels apparaît aujourd'hui inimaginable. Nous irons donc au bout du 4 septembre, si ce n'est au-delà, et cela parce que les politiciens aiment jouer avec leurs nerfs, et aussi avec les nôtres au passage. Tout cela pour une crise qui a commencé officiellement le (…)

Le moment présent est particulièrement critique pour l'histoire du pays, mais bien peu de choses incitent à l'optimisme sur l'esprit de concession qui a permis Maputo 1. Sur certains médias audiovisuels, les journaux sont devenus des processions de personnes clamant la nécessité absolue de maintenir le couple Andry Rajoelina et Monja Roindefo à la tête de la Transition, et face à cette propagande bulldozer, les voix dissonantes semblent fort peu audibles. Sur les mêmes ondes, d'autres (…)

Comme cela était à prévoir, l’éditorial d’hier et surtout la pétition qui l'accompagne ont surpris, voire choqué. Quelque part, c'était un peu le but recherché, et si un aspect provocateur n'était pas particulièrement recherché, il est assumé. Oui, nous comprenons ceux qui nous disent qu'un organe d'information se voulant indépendant n'a nullement vocation à inciter ses électeurs à une pensée unique ou à promouvoir X ou Y, mais à la lecture du premier jet de l'article d'hier, (…)

Joaquim Chissano a clairement dit qu'il n'y aura pas de Maputo 3. Et en toute rationalité, il n'y a effectivement aucune raison de mobiliser à nouveau d'aussi grands moyens pour « finir le boulot », puisque si la désignation du Président, du Vice-Président et du Premier Ministre posent réellement problème, des consensus ont été trouvés sur les 454 autres personnes prévues dans la Charte de la Transition. Les présidences du Conseil Supérieur de la Transition, du Congrès de la Transition, du (…)

N’utilisons pas de termes diplomatiques : Maputo 2 s’est achevé sur un échec. Aucun consensus final n’a pu être trouvé, et les délégations vont rentrer. La mouvance Rajoelina a demandé à consulter à Antananarivo sa base au sujet de la proposition de Didier Ratsiraka de nommer Ramisandrazana Rakotoarisoa à la Primature, et se donne jusqu’au 4 Septembre pour donner sa réponse. Toutes les délégations vont donc rentrer. Mais la requête du camp Rajoelina est aussi une manière de botter en touche (…)

Avouons avoir un peu de mal à nous passionner sur ce qui se passe actuellement à Maputo, car les manoeuvres de manipulation médiatique semblent y constituer un sport extrêmement prisé. N'en déplaise à certains qui voudraient nous lancer dans une course au scoop plus ou moins fiable, il existe des limites dans la possibilité de commenter une partie de poker menteur lorsque l'on n'est pas directement sur place, ce qui n'empêche pas de tenter de clarifier les choses. Au poker, les choses sont (…)

Ouh, on nous aurait changé notre Ndimby ? Lorsque la rédaction a reçu les tout premiers jets des éditoriaux d'avant-hier et hier, certains ont cru lire du Patrick A. On n'avait jamais vu Ndimby aussi consensuel, et je me suis même un peu inquiété de sa santé, me demandant si la grippe A n'avait pas frappé notre éditorialiste portant la même initiale. Quelques heures plus tard, Ndimby prouvait qu'il n'était pas à l'agonie en apportant de subtiles modifications qui prouvaient qu'il gardait (…)

« … Maro mantsy ireo, Miatsara-velatsihy, Hampiseho lamaody No tena anton-dia Dia mba mody hoe « Amin’ny anarana ny Ray Sy ny Zanaka Sy ny fanahy masina…» On ne pouvait trouver mieux que ces paroles du groupe Mahaleo pour introduire le sujet de notre éditorial de ce jour. Car la religion à Madagascar est souvent un phénomène qui dépasse le simple moyen de vivre sa foi. Moyen utilisé pour vivre tout court, moyen de l’art du paraître, moyen de réseautage pour le business, moyen d’ancrage pour (…)

Dans un « bel » élan dont on ne saura pas trop s'il est vraiment spontané, les 22 chefs de région viennent unanimement de déclarer au cours d'une conférence de presse qu'ils souhaitaient que les élections régionales aient lieu juste après le référendum. Cela ne les empêche pas de prêcher en faveur du maintien des chefs de région actuels jusque-là. Charité bien ordonnée semble commencer par soi-même. Mais ce n'est pas ces points que la majorité des observateurs aura retenus, mais leur (…)

Un éditorial précédent avait mis en avant que la réussite de Maputo nécessitait que le mouvement amorcé continue. Pour l'instant force est de constater que le mouvement, s'il existe, reste fort lent. Retard Pour finaliser la mise en place des institutions de la Transition et désigner les hommes, une nouvelle réunion, déjà baptisée par tous Maputo 2, devait avoir lieu dans les 10 jours suivant la signature des premiers accords. Le cap des 10 jours est dépassé, et l'on a appris que le départ (…)

Les tristes événements de Foulpointe (Mahavelona) nous éloignent un peu d'Antananarivo et de la vie politique. Ou si peu. Car au sens noble et premier, la politique est l'organisation de la cité, et ces événements rappellent tragiquement cette boutade qui s'échangeait, il y a un peu plus de vingt ans : « Dans la plupart des pays, on fait visiter aux gens qui arrivent au pays ce qui a été construit ; ici, on fait visiter ce qui a brûlé ». Il serait si facile et si tentant d'imputer cela à (…)

Si un certain soulagement s'exprime parmi les acteurs économiques après la signature d'un premier volet d'accords de Maputo, il serait bien prématuré de parler de retour immédiat de la confiance. De la situation économique réelle du secteur privé, on n'a pas de grands retours. On est tenté de résumer la situation en disant que cela va très mal, mais que ce n'est pas la catastrophe. Chacun continue à serrer les dents et à faire avec les moyens du bord. Les secteurs les plus déprimés restent (…)