Les abstentionnistes seront certainement les vainqueurs des prochaines élections. Contrairement aux communales qui avaient mobilisé un grand nombre d’électeurs, le prochain scrutin risque d’être boycotté par les électeurs.
Sans aucun enjeu majeur, l’élection du conseil régional n’a pas tellement motivé non seulement les électeurs, mais aussi les candidats. Le parti présidentiel fera cavalier seul dans plusieurs circonscriptions lors des prochaines régionales. Sans conteste, le TIM vont rafler presque la totalité des sièges du conseil régional.
Fatigués, les électeurs risquent de bouder les urnes le 16 mars prochain. Le taux de participation sera très faible voire insignifiant.
Les craintes du SEFAFI
D’un ton plutôt ferme, le SEFAFI ou l’Observatoire de la vie publique constate que « le recul spectaculaire de la participation électorale à Madagascar entre l’élection présidentielle de décembre 2006 et les élections municipales de décembre 2007, montre que la confiance des électeurs a fortement diminué ». Ce manque de confiance des électeurs aura des impacts négatifs au niveau de la crédibilité des élus et des élections.
Dans la même ordre d’idées, cette plate-forme n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les fraudes électorales. « Lorsque la population s’abstient parce qu’elle sait que son vote est manipulé en faveur du pouvoir en place, ce pouvoir se prive lui-même du droit de décider et d’agir au nom du peuple », devait indiquer le Sefafi, dans son communiqué paru dans les quotidiens de la place. Lors des municipales, des électeurs ainsi que des candidats ont déposé des requêtes auprès du Conseil d’Etat afin d’annuler les résulats prononcés par les tribunaux administratifs, jugés comme étant entachés d’irrégularités et de fraudes. Dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro, des témoignages accablants ont révélé au grand jour des fraudes massives perpétrées par des hommes du pouvoir. Mais, pour l’instant, aucune sanction pénale ou administrative n’a été prise à leur encontre.
Désintéressement...
Découragés, les électeurs n’ont plus l’intention de se rendre aux urnes. « Pourquoi, on gaspillerait notre temps d’aller voter alors que les résultats seront par la suite falsifiés par les officiels », s’indignent des électeurs qu’on a pu contacter à Ilaka-Est.
A ce rythme, l’élection risque d’être vidée de sens. Selon toujours le Sefafi, « Le vote a toujours été considéré comme un acte de patriotisme dans le pays, depuis que la souveraineté recouvrée en 1960 a permis aux citoyens de choisir leurs dirigeants ». En signe de contestation, les électeurs boycottent les urnes. Une résistance passive, mais, selon le code électoral en vigueur, les abstentionnistes et les votes blancs ne sont pas comptabilisés.
