Cela aurait pu être beau, splendide même : une équipe africaine qui aurait donné entièrement raison à l’hymne de la Coupe du Monde « This time for Africa »... Mais ce seront encore des supporters d’une équipe sud-américaine ou européenne qui danseront le plus frénétiquement sur les sons du tube mondial de Shakira le soir du 11 juillet.
Après l’élimination de 5 des 6 équipes africaines dès le premier tour, les Black Stars du Ghana s’étaient mises à porter tous les espoirs de ce que l’on persiste à appeler le Continent Noir, et ce même si le tournoi se passe en Afrique du Sud, dans une nation dite arc en ciel, et qu’il aurait pu tout aussi bien se passer au Maroc. De toutes les couleurs, ceux que le public sud-africain s’est mis à surnommer les « BaGhana BaGhana » nous en ont fait effectivement voir ce vendredi soir...
Pendant près de deux heures, tout le continent a vécu à l’heure ghanéenne. Même les Guinéens en ont sans doute oublié d’attendre le résultat de leurs élections présidentielles. D’Annaba à Port Elizabeth, de Dakar à Port Louis, les coeurs battaient dans un bel panafricanisme qui aurait sans doute fait plaisir à Kwame Nkrumah.
Kwame Nkrumah, qui est ce ? demanderont sans doute certains. Car, tel un vieux chanteur arménien, je vous parle d’un temps que les moins de 60 ans ne peuvent avoir connu. Les autres n’oublieront pas que Nkrumah mit le Ghana sous un régime de parti unique, et ils auront même noté qu’au début des années 60, le pays de celui qui se faisait appeler « Osagyefo » (le « Rédempteur ») vogua sans plus de succès du libéralisme au socialisme. Depuis, le Ghana a parcouru beaucoup de chemin. Et au final, plus de bon que de mauvais chemin. La Constitution de 1992 a jeté les bases d’un État républicain démocratique, basé sur le partage du pouvoir entre le président, le parlement, le gouvernement et sur un système judiciaire indépendant.
En janvier 2009, au terme d’une élection présidentielle très disputée et unanimement saluée pour son caractère démocratique, c’est John Atta-Mills qui devint le nouveau président du pays. À cause d’un sommet de la CEDEAO (qui devrait être ponctué par une rencontre avec... le Brésil), John Atta-Mills a regardé le match d’hier non pas à Accra ou à Johannesburg, mais du Cap Vert.
Parmi ses pairs chefs d’État qui ont partagé avec lui la passion du match, il y avait le Nigérian Goodluck Jonathan qui s’est distingué d’une toute autre manière en annonçant le retrait de l’équipe nationale de toutes compétitions internationales pendant deux ans, afin de réorganiser tout le football du Nigeria. Au vu des résultats du Cameroun, un autre pays voisin qui s’est souvent illustré par les revendications de primes d’avant match, je ne suis pas forcément convaincu que ce dirigisme désuet donne des résultats plus brillants.
Mais oui, Goodluck Jonathan a raison de noter que le travail à la base paie. Après des années où il brillait au niveau des équipes de jeunes et décevait lors des grandes compétitions, le Ghana a prouvé cette année qu’en dépit de l’absence de son joueur star, il était capable de se frotter aux grands.
Oui, l’Afrique se construit. S’il ne fallait retenir qu’un symbole du courage au sein du continent, ce serait l’image d’un Asamoah Gyan qui, quelques secondes après avoir fait atterrir sur la barre transversale un penalty qui aurait dû être décisif, se porte volontaire pour tirer (et réussir) le premier tir au but de son équipe. C’est ainsi que se forgent les caractères.
Oui, du courage et de l’abnégation, il y en a. Et si la pression fait commettre des erreurs, si au final, l’équipe venue d’Amérique du Sud a davantage tenu la pression que celle issue d’Afrique, nul doute qu’avec l’expérience, la peur de gagner sera moins présente chez Gyan et consorts.
Sans volonté, tout le reste n’est que vuvuzela...
You’re a good soldier
Choosing your battles
Pick yourself up
And dust yourself off
Get back in the saddle
You’re on the front line
Everyone’s watching
You know it’s serious
We’re getting closer
This isn’t over.
Vos commentaires
A combien s’élève l’organisation de ce coupe du monde de foot ball en Afrique ????
Bien sûr,l’organisateur n’a rien à perdre,mais la population (la masse) va souffrir pour une durée indéterminée.
En Europe,regardez ce qui arrive à la masse populaire grecque,après les jeux olympiques !!!!
Le sport doit être pour l’émancipation du Peuple mais non des affaires de « GROS GAIN ».
« Peut-on faire une équipe nationale avec des joueurs vendus à l’étranger » ????
Basile RAMAHEFARISOA
b.ramahefarisoa@gmail.com
Bravo à l’équipe du Ghana. Les Afriques et Madagascar peuvent être fier de vous.
Demandons à la Fifa de changer de règlement.
L’Uruguay s’est qualifié grâce à un acte d’anti-jeu. Lorsqu’ il est évident que le ballon rentre dans la lucarne et qu’un acte anti-jeu (main, ...) a été constaté, le but devrait être accordé.
Bon WE à tous
J’ai fait un pari en misant sur l’équipe du Ghana et j’ai perdu ( Fair-play oblige avec qqs regrets et tristesse , je l’avoue ). Je partage l’avis d’un commentateur sportif ( ex-champion du monde de foot) quand il a dit que le DIEU du foot était du côté de l’Uruguay. Bravo aux deux équipes car le match était palpitant !!!
PLACE A NOS JEUNES maintenant puisque MADAGASCAR possède plusieurs reservoirs de jeunes sportifs très talentueux dans les 22 Régions ...
FORMATION, Patience et Persévérance SVP Mrs /Mmes les Responsables et DISCIPLINE, RESPECT, RIGUEUR SVP Chers Sportifs ...
Enfin, je ne vois pas de problèmes si nos joueurs évoluent à l’étranger tout en gardant la nationalité malagasy. Au contraire, ils seront presque nos représentants voire nos ambassadeurs , fiers d’être MALAGASY, apolitiques et tjrs fair-play ....
Bon match et bon week end à tous les forumistes !
C’est vrai que comme toi Patrick j’ai beaucoup admiré le courage de Gyan, se relever malgré une erreur , qui oserait ? En tous cas le Ghana méritait d’aller en finale quand on voit le jeu qu’ils nous ont offert depuis le début du mondial et aucun regret à avoir, surtout si ils ont tous le même état d’esprit que Gyan, il y a de l’espoir pour les années à venir.
Bon we quand même et allez on y croit fort pour l’Afrique dans 4 ans.
euh je voulais dire en demi finale mais malheureusement ganagana mody sisa , merci pour le clip ;-)
Bonjour Tout le monde,
Un grand merci à Patrick A. pour la très subtile allusion subrepticement instillée dans un texte très léger et aérien, mais dont la portée semble échapper à notre cher « B.R. » national.
Effectivement, M/car pourrait s’inspirer de quelques exemples de réussite, au lieu de s’obstiner à ne voir que son nombril : Une fierté mal placée qui fait la part belle à l’obstination et à l’obscurantisme des soit-disant responsables et acteurs majeurs.
Bon week-end à tous !
C’est vrai que Patrick à tout à fait raison de montrer l’exemple du Ghana mais B R aussi n’a pas totalement tord car dès fois on se demande s’il n’est pas plus préférable de dépenser autant d’argent pour des causes humanitaires. Mais le mondial c’est que tous les 4 ans et si aucun pays ne veut prendre le flambeau de peur de se retrouver en faillite, on ne risque pas de voir d’aussi belles rencontres internationales.
Hello les supporters de M-T, quelle déconfiture mes aieux ! the hope of Africa éliminé quand même sur un acte d’anti-jeu me laisse perplexe et aigri sur ce fichu arbitrage qui se montre de plus en plus désuet. Le jeu n’y gagne rien, et les pros de l’anti-jeu me désolent( ex les bataves vs les brésiliens). Que dire de ces erreurs (y-a-t-il un mot plus fort ?), et de ces hésitations qui perturbent le jeu, l’esprit et enfin le résultat final. Vrai quand on a vu cette main de Suares, le Ghana aurait du obtenir sa qualification, ceci dit Gyana aurait du viser autre chose que cette satanée transvesale qui a laminé et broyé ma fierté africaine footballistique, je fut anéanti. Le destin de la baballe s’est bien gaussé de mes espoirs : 4 gros buts qui renvoient ce coup-ci les gauchos de Maradonas dans leur 16 mètres ! Herr Loewe est vraiment un grand monsieur, inculquer autant de luminosité à son équipe mérite qu’on s’y attarde, si je sussure qu’il en faut au moins 1/10 à Domenech, je suis gentil, non ?
Juste pour le côté politique de la chose, il est révélateur que ce soit le pays qui soit le plus démocratique d’Afrique, donc certainement qui met en exergue l’education, la formation, les résultats qui sont porteurs d’espoir, qui soit allé le plus loin dans la compétition. Comme quoi, selon un article paru sur le sujet ici à M-T, le sport peut vraiment être un reflet fidèle de la situation globale d’un pays, CQFD. Je ne doute pas que le jour où nous aurions une véritable fédération, des dirigeants animés et concernés par le seul résultat de notre sport, nous pourrons briguer les places d’honneur et plus, car les bons joueurs pouvant devenir très bons ne manquent pas.
Qu’ils soient makis, scorpions, barea, fosas ou tarondro importe peu !