La récente révélation des abus sexuels de l’Abbé Pierre a fait figure de bombe médiatique en France. Élu pendant plus d’une décennie au premier rang des personnalités préférées des Français, il bénéficiait d’une image extrêmement populaire : ancien résistant, ancien député, et surtout figure centrale de l’humanitaire dans le monde entier.
Le rapport d’enquête confié par la Fondation Abbé Pierre au groupe Égaé ne laisse pas d’équivoque :
“La majorité des témoignages font état de comportements qui ressemblent à ceux identifiés dans les premiers récits transmis au groupe Egaé [en juillet 2024]. Il s’agit de contacts non sollicités sur les seins ou de baisers forcés. Plusieurs témoignages font état de faits graves d’une autre nature : des contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable, des actes répétés de pénétration sexuelle sur une personne de plus de 18 ans, ainsi que des propos à caractère sexuel, baisers forcés et autres contacts sexuels sur une enfant. Les faits décrits se sont déroulés des années 50 aux années 2000.“ (Extrait de la synthèse du rapport d’Egaé)

Les faits semblent être suffisamment étayés et solides car aucune voix ne s’est élevée pour mettre en doute les faits dont l’Abbé est accusé. Le secret était certainement de polichinelle, et les personnes qui étaient au courant s’attendaient sans doute à ce que ça éclate à un moment au grand jour, y compris au sein de la hiérarchie catholique. En tous cas, la fondation Abbé Pierre et les associations Emmaüs ont immédiatement pris des résolutions fortes dès la sortie des résultats de l’enquête faite par le groupe Égaé, et se préparent à changer la Fondation de nom. En effet, le défi est de protéger la structure et son action humanitaire, et donc la dissocier de l’image devenue désastreuse d’un homme qui fut autrefois érigé de son vivant au rang d’icône. À tort. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Une fois encore, ce fait divers qui n’en est pas un interroge la question du vœu de chasteté imposé aux religieux catholiques, mais à l’usage bien peu compatible avec les impératifs de la physiologie humaine. Un principe vieux de plusieurs siècles, et que la révélation de l’envergure de la pédophilie dans l’Eglise catholique, suivie par celle des abus sexuels des religieux sur les religieuses, a délégitimé.
Bien entendu, il est hors de question de jeter l’opprobre sur toute une religion à cause de brebis galeuses, quel que soit leur nombre. En termes de nombre, le nombre de victimes de « prêtres, diacres et religieux » pédophiles est estimé à 216.000 depuis l’année 1950. La sidération, voire la colère dans les rangs de la communauté catholique souligne à quel point les exceptions ne sont pas la règle. Les actions actuelles, y compris la reconnaissance de ces phénomènes au plus haut niveau du Vatican, ne pourront jamais rendre entièrement justice aux victimes, d’autant plus que plusieurs des canailles en soutane sont déjà décédés. On peut tout de même se réjouir que la chape de plomb qui couvrait ces crimes commence à se lever. Toutefois, comme le reportage d’Arte le montre, de trop nombreux cas montrent encore les dénis, voire la complicité des hiérarques de l’Eglise catholique envers les fautifs. Les actes délictueux aux yeux de la Loi des hommes et de celle de Dieu sont couverts par le silence d’un corporatisme ecclésiastique.
Dans la vague du mouvement #MeToo qui a libéré la parole des femmes victimes, les révélations des crimes de certains religieux catholiques envers les enfants et les religieuses commencent à voir le jour, y compris celles qui concernent des personnalités majeures comme l’Abbé Pierre. L’écoute respectueuse dont les victimes ont bénéficié de la part d’Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre est méritoire.
La question qui se pose est la possibilité pour les enfants et religieuses victimes de religieux pervers à Madagascar de demander à leur tour justice, et de dénoncer et se protéger des comportements licencieux dans les communautés catholiques, que ce soit les Églises, les écoles ou les associations. À moins qu’on ne parte du principe que contrairement au clergé catholique du monde entier, les pères et frères de Madagascar sont de petits anges, et non des diables à queue agitée.
Il en est ainsi de tous les grandes personnalités mises sur un piédestal, et dont les paroles servent quelquefois de vitrine pour cacher des actes plus sombres. Ce n’est qu’après leur départ qu’on s’aperçoit de la poussière sous le tapis. C’est vrai dans la religion, c’est vrai dans la politique : la cravate ne fait pas un digne président, et l’habit ne fait pas le moine. Valable au masculin et au féminin.
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Vos commentaires
Une simple interrogation et non une quelconque accusation :
Et « l’abbé Pierre de Tana », il est nickel, lui ou pas ?
Depuis la nuit des tps une question a été tjrs posée : est-ce par hasard ou non que le « camp » des nones se trouvent souvent [toujours] tout près de ceux des soutanistes, entre autres : St Michel Amparibe/La Providence ; Don Bosco Ivato/Marie Auxiliatrice ; de même à Ambatoroka/ Carmélite ... L’on se demande aussi ce qui se passe quotidiennement avec Pédro (qui tire plus vite que son ombre) à Andralanitra ??
Ny anisan’ny antony nahatonga ny Eglise Réformée (1)* dia ny tsy faneken’ny lohan-dohan’ny ECAR tamin’izany hoe tsy mila manambady izany ny pretra & relijiozy.
(1)*- diso dia diso ny fiteny hoe Eglise protestante satria rehefa mba nitaky fanovana na réformes vitsivitsy (2)* ry Calvin & Luther & ny namany hafa dia nolazaina hoe « mais protestent ces gens-là, ce sont des protestants ». Fa averiko ihany, Eglise réformée no tena izy.
(2)*- ireto no anisan’ny zavatra nangatahina fanovana : a)- mahazo manambady ny mpitondra fivavahana. b)- ankohatra ny maha masina ny lakroan’ Jesoa dia foanana ny fanompoana sry vongana, rano voahasina, saple sns izay lasa miendrika fanompoan-tsampy. 3)- tsy mety ny fanandratana olona maty ho olona sambatra na masina, fa asan’Andriamanitra irery no manamasina na tsia, sns.
Oh ! monde, oeuvre les yeux, sois vigilant, ne te laisse pas berner par le brillant...
Les vrais destructeurs sont caches en plein jour, sous des soutanes, des cravates, des sourires, des discours, des sermons...
Des habits colores et parfait, qui cachent des intentions sombre, des projets de destruction, de controles, de pouvoirs, loin des regards, loin des miroirs...
Leurs paroles coulent comme de l or mais chaque mot est un fil d acier, un sort, tissant des toiles invisibles mais puissantes, capturant nos vies et nos reves, si distantes...
Salama anao !
Il y a un certain christianobashing, pour ne pas dire une fatwa contre la Chrétienté depuis déjà une quinzaine d’ années.
Entre les affaires au vatican, le mutisme du pape, et les sacrilèges perpétrés contre les lieux de cultes, les Chrétiens du Liban, les prêtres égorgés à tibehirine (entre autres), à Nice, l’ incendie de Notre dame, et les sacrilèges contre nos églises, si il n’ y a pas une volonté bien dissimulée de détruire notre Nation, avant de me qualifier de conspirationniste, ou homophobe ( tiens pour une « Foi »-s ? )
Il est avéré que chez les muzes cela n’ existe pas, vous me direz : heureusement qu’ il y a les chèvres ...
D’ en rajouter une dernière c ’est que mère Thérésa aussi a avoué succomber ( parfois) aux « plaisirs ou tentations » de la chaire et alors ? cela annule-t il les bienfaits que ces personnes ont accomplis ?
Tous êtres aussi « bons » soient-ils ont leurs faiblesses, je ne cherche en rien à les disculper mais l’ insoutenable légèreté de l’ être que le premier qui n’ a jamais fauté leurs lancent la première « pierre » ou "paul ?
Meme Sai Baba un « sage » mondialement connu aurait un « petit » faible pour les garçons, mais pas plus qu’ un Palmade ou jean-michel trogneux , n’ est-ce pas très INN de nos jours ? ces gens n’ étaient finalement que des conspirationnistes, en avance sur leurs temps et avoir tout compris avant tout le monde diront les embrayages, des homophiles et surtout pas facho ...
De nos jours : des gens « biens » !
La destruction systématique de notre culture, langue ( éducation), systèmes de santé, religion, valeurs, Pays, et ce n’ est pas de la CONSIPRATION MAIS SOUS VOS YEUX !
L’ ère de la Bète est là ( 666) et personne ne pourra y échapper dixit nos 2 derniers présidents ...
Mais encore une fois c ’est de la « konnirie » !
Je laisse donc aux aveugles et « con-plices » la jouissance de prêcher le contraire et se vautrer dans leur cécité ...
Merci aux auteurs de l’ article qui nous donnent un peu d’ air !
Le sujet ne semble pas intéresser grand-monde.
Bizarre.
Ce qui est formidable c’est que le Vatican le savait depuis bien longtemps. Le pape actuel a été certainement d’accord pour que la vérité apparaisse. Et tant mieux.
L’expression prend, désormais, toute sa consistance : « et dire que l’on lui aurait donné le bon Dieu, sans confession » !…
https://www.mediapart.fr/journal/france/120924/l-abbe-pierre-c-etait-une-entite-une-aura-personne-ne-m-aurait-crue
>> « Le premier concile qui recommande le célibat des prêtres est celui d’Elvire, en Espagne, vers 300 »
Cette interdiction est formulée en 1132 et plus encore en 1139 au moment du deuxième concile de Latran. <<
>> Grâce au célibat, le prêtre anticipe aussi la vie éternelle. « Il n’y aura plus alors ni mariage ni propriété, il n’y aura plus que la communion avec Dieu, de sorte que chasteté, pauvreté et obéissance seront le lot de tous », précise à La Croix le P. Luc Forestier, prêtre et enseignant en théologie.<<
Ce principe n’est pas mentionné dans la Bible, c’est pour cette raison que la Réforme n’en tient pas compte !
>> Il n’y aura plus alors ni mariage ni propriété <<
Quel concept d’associer mariage et propriété, comme si la femme devenait la propriété de l’homme, ou l’inverse.
Ce genre de perversion n’existe que dans l’Islam...
Pour aller plus loin :
https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/4-choses-que-dieu-dit-aux-celibataires/
Je pense que « propriété » ne concerne pas la femme mais les biens matériels qui pourraient être aliénés lors du décès du prêtre.
L’église catholique tient toujours à ses biens matériels.
Assalaamo alaikoum
Que dieu les pardonne : qui sommes-nous pour les juger ? En pareille circonstance, on écrit et on positive leurs actions.
Le 14 septembre à 09:42 | Isambilo (#4541) répondait à Stomato ^
>> Je pense que « propriété » ne concerne pas la femme mais les biens matériels qui pourraient être aliénés lors du décès du prêtre. <<
L’ambiguïté est l’apanage des jésuite par exemple, mais est entretenue par les "ordres"...
>> L’église catholique tient toujours à ses biens matériels. <<
Quitte à spolier les candidats à la prêtrise catholique :-( Ne pas oublier que catholiques est synonyme de universel !
Le 14 septembre à 20:41 | rendre visible l’incision le (#11616) répondait
>> Assalaamo alaikoum <<
devrait être accompagné de "que la paix soit avec vous", mais pour vos coreligionnaires ce serait plutot "allez crever en enfer" !
>> Que dieu les pardonne : qui sommes-nous pour les juger ? En pareille circonstance, on écrit et on positive leurs actions. <<
Si le Coran avait été écrit ne respectant d’avantage la Bible, il y serait fait mention du fait que Dieu a pardonné leurs péchés aux hommes et leur a donné le libre arbitre, ce qui leur permet de ce comporter comme ils veulent mais auront à rendre des comptes après la fin des temps.
Une histoire loin d’être « close » !…
https://www.20minutes.fr/societe/4110243-20240916-abbe-pierre-accuse-agression-suisse-accuse-homme-eglise-avoir-liaison-frequenter-bordels
Tentative de dissimulation ou hypocrisie ecclesiastique ?
Lu dans Le Figaro...
" ce lundi, le President de la confederation des Eveques de France, Eric de Moulins-Beaufort a affirme... Quelques Eveques au moins etaient au courant des 1955-1957 du comportement grave de l abbe Pierre envers les femmes...
... des propos du pape vendredi affirmant que le Vatican etait au courant des accusations de violence sexuel les visant l abbe Pierre au moins depuis sa mort en 2007...
Criminaliser l’attraction de l’homme— fut il un pretre _ pour la femme c’est nier le principe premier de la nature humaine .