L’épisode de l’affaire dite Sakaraha, tire une grande partie de son explication d’une présumée affaire de meurtre, sanctionnée le 31 mars dernier par l’application du Dina Tafaraha. Le Dina Tafaraha est cet arrangement à l’amiable conclu entre les parties en conflit à la suite d’un drame ou incident meurtrier. Il donne lieu à réparation par têtes de bovidés pour la famille dont le proche est déclaré victime. Ainsi, 100 boeufs si l’affaire est opposable à un clan autre que celui du défunt et 30 dans le cas contraire (arrangement entre même famille). Hérité de (feu) Dada Monja, le Dina Tafaraha est adopté depuis des années pour ramener l’ordre dans les contrées reculées de brousse. Sur le terrain, il peut toutefois avoir ses retours de flamme. Le Maire de la Commune Rurale de Sakaraha ainsi que le Chef District en savent quelque chose : ils sont tous deux en prison comme de vulgaires malpropres en attendant le verdict du Tribunal le 03 Novembre prochain.
Les péripéties de l’affaire
Au mois de Février dernier, T. décide de porter plainte contre M. R, un richissime patron, éleveur de bovidés. T. accuse ce dernier d’être à l’origine de la disparition voire de l’assassinat de son frère Z.. Z. est marié à la sœur de R. et assurait la garde du troupeau de ce dernier. La relation T. / M. R ne souffrait d’aucuns heurts jusqu’à ce que l’on déterre au dit fokontany d’Andakazeramikaike, quatre ans après sa disparition, le corps présumé de Z.. L’autopsie du médecin légiste, menée par la gendarmerie du lieu, conclut à un assassinat autant que N., frère de M. R., fut arrêté pour complicité de meurtre.
En tout cas, le Commandement de compagnie, le District et la commune de Sakaraha furent tenus au courant de la nouvelle. C’était dit. Rien ne pouvait plus être comme avant dans le ressort territorial du District de Sakaraha.
Capturer
Les 3 fokontany d’Andakazeramikaike, Masoabe, Tanandava, parents présumés de Z., ne se sont pas laissé faire et se sont référés à qui de droit. C.S.I, Tribunal, gendarmerie. Rien n’y fit. Le Fokonolona n’arrive pas à se faire à l’idée d’une remise en liberté de R., N. et M.. Il se résout à capturer les sus nommés aux fins de statuer sur un Dina Tafaraha, justice populaire hérité du Monima. R. et M. sont portés disparus. N., frère de R., accepte de réparer le préjudice subit par la famille T.. 100 bovidés sont exigés aux termes du Dina sanctionné, le 03 Avril 2008, par une réquisition. (n°034 Cir/4/Cab) du District.
Premier fait, de sources bien informées, fut le déplacement de 208 têtes de bovidés qui seront récupérées. Deuxième fait, une attaque contre le convoi de bovidés et qui s’est soldée par la mort d’un des convoyeurs. Le Tafaraha, selon toute vraisemblance, a fait un petit, pour ne pas dire un mort de plus, ramenant le chiffre de la réparation à 140, plutôt que 100 au départ. Au total, 68 bœufs sont actuellement gardés en fourrière à la commune, après le Dina.
Les fauteurs courent
En tout cas, les événements prouvent que c’est sur le cas d’espèce Dina Tafaraha que R. a porté l’estocade fatale. Abus d’autorité et de fonction pour le maire et le District.
Dans cette énième tentative, les mauvaises langues ne sont pas sans alléguer une manœuvre insidieuse de sabotage d’anciens élus récalcitrants aux réformes entreprises à Sakaraha, en particulier en matière de sécurité. En tout cas, pour Longo Rafa, « R. fut de tout temps connu pour ses exactions, receleurs, brigands de grands chemins, sinon que dire de la découverte d’un fusil appartenant à R. lors d’un vol de 20 bœufs survenus à Ankiririka dernièrement ? ». Pour les sympathisants du maire écroué, les vrais fauteurs de troubles courent toujours.
Recueilli par Raw
