Le ministre de l’Intérieur appelle à la prise de responsabilité des électeurs pour qu’ils accordent le plus grand intérêt à la question de carte d’identité nationale sans laquelle ils ne peuvent voter. Tous les outils et matériels pour la confection de cette pièce d’identité nationale (CIN) sont maintenant distribués et disponibles au niveau des districts pour ce faire : des guichets-uniques ambulants jusque dans les communes sont sur pied pour la délivrance de copie, la visite anthropométrique pour déterminer l’âge de l’individu, le jugement supplétif et la séance photo d’identité. Toutes ces opérations sont réunies dans le guichet unique dont l’accès est gratuit.
En tout cas, à partir de ce jeudi 14 février, l’opération CIN sera de nouveau en marche dans le district de Maroantsetra ; là où 7726 individus répartis dans les 18 communes qui composent le district, sont reconnus comme ayant 18 ans et plus mais ne disposent pas de carte d’identité nationale. Ce ne serait qu’un exemple qui traduit l’ampleur de l’entreprise qui reste encore à conduire.
Délai trop court et financement insuffisant
Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Thierry Rakotonarivo a été très clair ce vendredi 8 février sur une radio privée de la capitale : « le délai qui est imparti pour l’opération CIN est trop court et le financement affecté à cet effet est insuffisant. Sur les 3,9 milliards d’ariary demandés par le ministère de l’Intérieur pour cette opération, le ministère des Finances n’a accordé que 1,2 milliards d’ariary. Quant au délai d’exécution, il est pratiquement par expériences impossible de délivrer les CIN dans les temps ».
Thierry Rakotonarivo explique qu’en deux ans, il a été délivré, 2,4 millions de CIN, soit en une année, le ministère peut délivrer 1,2 millions de CIN, soit 100 000 en un mois. Sachant que la liste doit être clôturée mi-avril prochain, mathématiquement parlant souligne-t-il, les districts ne peuvent délivrer que 250 000 CIN au maximum.
Quoi qu’il en soit, Thierry Rakotonarivo déclare que les statistiques révélées par la CENIT sont apparemment dans les normes autorisant l’organisation des élections malgré les quelque 850 000 individus qui n’auraient pas de CIN. Selon le SG du ministère de l’Intérieur, les études et enquêtes qu’il a fait faire ont montré qu’une partie de ces citoyens « non inscrits » est composée d’individus politiquement néfastes car ils refusent tout simplement de se faire inscrire et disent ne pas disposer de CIN. Il y a également ceux qui ont égaré leur CIN et qui souhaitent en disposer d’une nouvelle. Enfin, il y a ceux qui sont de mauvaise foi tout simplement, qui veulent changer d’identité ou qui veulent se faire oublier ou disposer d’un nouveau dossier en enterrant leur passé. Donc, il faut prendre les données statistiques de la CENIT avec prudence.