Les gens du pouvoir annoncent un taux de croissance économique de l’ordre de 7 à 8% pour cette année. « 2008 sera une année de travail et de prise de responsabilité. Ce sera une année de réussite dont la sécurité sera renforcée et le MAP sera effectif au niveau de la population... ». Ces déclarations sont du président de la République Ravalomanana Marc au cours de la cérémonie de vœux de l’ensemble du personnel de la présidence. Et le locataire d’Ambohitsorohitra d’ajouter que la production sera doublée dès cette année.
Plus optimiste que jamais, le chef de l’Etat rassure la population que la croissance économique sera de 7 à 8% pour cette année. Ces propos du numéro un malgache ont suscité beaucoup de commentaires, notamment au sein des simples citoyens, qui, notons-le, commencent à douter de la véracité des déclarations et des promesses des gens du pouvoir. Depuis des années, tous les indicateurs économiques de Madagascar sont au vert, affichant un taux de croissance avoisinant les 6 à 7% chaque année. Mais, curieusement la pauvreté s’enracine dans la Grande île. À preuve, le nombre de pauvres augmente au fil des jours.
Contrairement aux chiffres parus dans les documents officiels et chez les bailleurs de fonds, la situation économique de chaque foyer s’aggrave et on assiste actuellement à une recrudescence des actes de banditisme tant dans les zones rurales que dans les centres urbains. Selon les spécialistes, la croissance économique dans les pays pauvres comme Madagascar, n’est pas soutenue par une structure économique solide. Les richesses nationales sont mal réparties et aucun impact n’a été constaté au niveau des bourses familiales. Le pouvoir d’achat ne s’est guère amélioré. Tout au contraire, faute d’argent, l’économie nationale s’engouffre dans l’abîme. Le pouvoir d’achat de la majorité des Malgaches n’arrive pas à supporter cette croissance.
Durant l’ancien régime, le système des entreprises franches avait pour but créer des emplois pour les jeunes, et par ricochet de booster la consommation. Au total, selon les analystes, la masse d’argent en circulation en un mois dans le cadre des entreprises franches a atteint les 8 milliards d’ariary. Chacun a eu sa part. Les transporteurs, les locataires, les commerçants, les écoles privées... ont tous gagné.
Du coup, le volume des flux commerciaux a connu une hausse sans précédent.
En conséquence, les recettes douanières et fiscales ont fortement augmenté sans oublier les trafics aérien et terrestre. Actuellement, le trafic dans certains ports est au point mort faute d’importation. Où va ce pays ?
