Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mercredi 24 avril 2024
Antananarivo | 08h21
 

Editorial

Séjour chargé

vendredi 11 novembre 2011 | Patrick A.

L’ambassade d’Afrique du Sud a annoncé que Marius Fransman repassera à Madagascar au cours de la semaine prochaine. Il aura sans conteste fort à faire ; la mise en place du gouvernement d’union nationale constitue l’étape la plus délicate de l’exécution de la Feuille de route, et les habituelles discussions de marchands de tapis laissent présager des horaires de repas fort irréguliers et une fort longue soirée du jeudi 17 novembre.

Nous avons déjà dit à plusieurs reprises tout le mal que nous pensions des attitudes de négociation qui prévalent chez les politiciens malgaches. À force de chercher à prendre de petits ascendants tactiques, ils semblent en perdre tout sens de la stratégie. Entre fausses postures et vraies crispations qui en découlent, on en perd pas mal de lisibilité et surtout énormément de temps.

Ces trois dernières phrases sont un pur copier-coller d’un éditorial de janvier 2010. Tomber ainsi dans l’auto-plagiat n’est pas le fruit de la paresse, mais une démonstration que la communication doit parfois passer par la répétition. Car il ne faut pas trop rêver que les hommes puissent changer très vite, surtout lorsqu’ils se retrouvent en groupe.

Contrairement à janvier 2010, il existe cependant maintenant un début de remède à la myopie et au risque permanent de prendre ses désirs pour la réalité. La prescription consiste à prendre le temps de relire attentivement et dans leur intégralité la Feuille de route et son cadre de mise en oeuvre (.pdf), en évitant de s’arrêter dès que l’on a trouvé un article qui nous plaise ou qui fait se dresser nos cheveux sur la tête.

Il est vrai que l’exercice est agaçant et difficile, car la Feuille de route a du mal à dissimuler l’existence de strates chronologiques dans son écriture. De toute évidence, les négociateurs ont préféré ne pas prendre le moindre risque et ont évité de retoucher le texte final dans le but d’harmoniser les styles de rédaction et rendre l’ensemble plus compréhensible.

Par rapport à l’ensemble, le fameux article 20 concernant les exilés politiques tombe ainsi un peu comme un cheveu dans la soupe. C’est le seul au sein du document où l’on parle de la HAT : cette institution n’est citée nul part ailleurs. L’article 20 figure pourtant au beau milieu de la partie de la Feuille de route consacrée aux mesures de confiance et aux efforts de réconciliation nationale. Cela donne la curieuse impression que la HAT pourrait soudainement ressusciter, ce qui n’était certainement pas l’objectif que la mouvance ayant proposé cette rédaction souhaitait...

Lire non pas entre les lignes, mais toutes les lignes

Le cadre de mise en oeuvre souffre moins de l’existence de rédacteurs multiples, et permet d’y voir plus clair. On n’y retrouve nulle trace du mot HAT, mais la phrase « Le gouvernement de transition permet le retour inconditionnel de tous les malgaches en exil pour des raisons politiques ». Avec à la case échéance, une date qui est le 30 novembre 2011.

Pas un mot évidemment sur qui pourrait remplacer Christine Razanamahasoa... Pour éviter tout retard, cette nomination sera sans doute l’un des points sur lesquels Marius Fransman aura le plus à s’affairer.

Le ministre sud-africain aura également à presser les uns et les autres sur les propositions de nomination au Parlement de la transition, théoriquement à déposer à la même date du 17 novembre... Comment alors recaser les candidats ministres déçus ou déchus ? Il y aura également à combler un retard : le bureau de liaison de la Troïka qui devait ouvrir au plus tard le 1er novembre reste encore dans les limbes. Pour compenser et éviter de concentrer sur lui les critiques, Marius Fransman aura-t-il au moins le loisir de mettre en avant quelques Zambiens et des Tanzaniens au sein de la délégation de la Troïka ?

6 commentaires

Vos commentaires

  • 11 novembre 2011 à 12:17 | Rajiosy (#6078)

    « la HAT (....) n’est citée nuLLE part ailleurs » et non « nul part » même si elle est nulle par ailleurs.

    • 11 novembre 2011 à 14:38 | Bena (#494) répond à Rajiosy

      QUE CELA SERVE D’EXEMPLE A L’ACTUEL CHEF DU CST AINSI QU’AUX FUTURS MEMBRES DU GOUVERNEMENT : TOUS EN BUS, TROP DE DILAPIDATION DE DENIER PUBLIC !!

    • 12 novembre 2011 à 02:57 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059) répond à Rajiosy

      Voilà un bel exemple concret de lecture !

      Ligne par ligne et non entre les lignes !

      Ni en diagonale, ni en verlan !

      BIEN VU !

  • 11 novembre 2011 à 14:41 | ZOZORO (#5338)

    Désolé Mr A ;-) mais au point où nous en sommes, il s’agirait plutôt d’un arbitrage plus ou moins camouflé de la part de Fransman. Il n’ y a plus de négociation, même pas un droit de veto ce qui veut dire marche ou crève.

    Fransman impose, lapinou dispose et le peuple est indisposé.

    Merci pour le calendrier de mise en oeuvre de la FdR. Ca c’est de l’information

    Thanx...

  • 11 novembre 2011 à 18:43 | herbert leon (#5976)

    Fransman decouvrira qu’il s’est trompé sur toute la ligne.
    Lisez bien toutes les lignes et entre les lignes, et nous verrons que la FdR a essayé en vain de resoudre les problèmes des politicards et n’a pas abordé une seule fois les problèmes des Malgaches (de base) et de Madagascar.
    Les maux dont nous souffrons rrestent entiers, car on a voulu réconcilier des politicards, ce qui n’est pas le problème des Malgaches. Les politicards n’ont pas à se réconcilier d’ailleurs car il faut un débat politique permanent dans une bonne démocratie. Par contre, seules les élections les mettront d’accord sur les résultats qu’ils doivent accepter.
    Et pour que les résultats des élections soient acceptés, il est nécessaire de poser les bonnes questions qui interessent les Malgaches et non celles qui excitent les politicards.

    Un début de solution sera apporté par le sommet des 4 chefs d’Etat (anciens et actuel) car en tant que tel, ils ne débattront pas des problèmes des partis et des hommes politiques, mais justement pour avoir été à la tête de la Nation, ils aborderont les maux et les remèdes de la maladie de la Nation.

    On verra bien qu’ils ne parleront ni de Victor Huong, ni de Vaovao Banjamin ou de Roger Ralison, encore moins de Christine Razana..., de Hajo Andria.., de Alain Razafimbelo, de Victor Manatsoa ou bien d’autres encore comme Manadafy ou Ratovomalala etc...

    Tous ces politicards mafieux remplisseurs de poches n’interessent pas les Malgaches. Nous, on s’interesse sur la manière de rendre à notre pays et ses habitants le progrès et le bonheur qu’ils méritent.

    Feuille cde route à la poubelle !
    Il faut un nouvel accord qui concerne les Malgaches et notre patrie Madagascar. Le sommet des 4 pourra y répondre.

  • 12 novembre 2011 à 11:25 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    Ce qui manque de lisibilité dans cette feuille de route :

    « Tout ministre ou pdeudo-représentant-désigné-repêché pour la transition ne pourront pas se présenter aux élections pendant cette période ».

    La sélection est à moitié faite.Pas de précipitation inutile.

    Le Président de Transition,reconnu Chef d’Etat,pourrait faire valoir sa prérogative de « DECISION DISCRETIONNAIRE » :

    - DISSOUDRE CT et CST et DECRETER UN « seul » PARLEMENT de 150 membres au maximum.

    Il ne faut pas obéir -aveuglement/bêtement- les consignes des étrangers ;

    Madagascar aux Malgaches ;

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS