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Antananarivo | 14h10
 

Editorial

S’adapter par nécessité

mardi 29 juin 2010 | Patrick A. |  2357 visites  | 19 commentaires 

Zafy Albert boude, et il le fait depuis 9 ans maintenant. Il boude les célébrations de l’indépendance de l’Indépendance organisées par les gouvernements en place. Il boude au nom de la nécessité d’une réconciliation nationale, au nom d’une conception de la Nation par trop malmenée par les prises de Mahazoarivo, Andohanatandy, les pillages de Magro et les arrangements financiers douteux.

Oui, les raisons d’être en colère ne lui manquent pas. Chaque année a amené son lot de mauvaises nouvelles, de démonstrations que seuls les rapports de force trouvaient grâce aux yeux de ceux qui décidaient. Chaque année a amené des motifs de penser que Zafy Albert avait raison de se montrer intransigeant dans son exigence d’une réconciliation nationale.

Mais s’il a eu raison dans les principes, a-t-il eu raison dans l’exécution ? Cela fait quand même 9 ans depuis l’an 2002 qu’il refuse d’assister aux fêtes du 26 juin. Neuf ans sur les cinquante qui ont passés depuis que cette date compte dans l’Histoire du pays, c’est loin d’être une proportion négligeable, et l’on ne peut que constater et déplorer une certaine inefficacité de l’action de persuasion de Zafy Albert. Même si ce manque d’efficacité ne trouve pas ses causes que chez l’ancien Président, on ne peut s’empêcher de penser que celui-ci semble s’être enfermé dans un schéma peu convaincant.

S’il avait été physiquement présent à Mahamasina samedi, le Professeur aurait pu faire un constat désagréable par rapport à ses convictions : le constat qu’à l’applaudimètre, le grand gagnant de la journée était le colonel Richard Ravalomanana, défilant en tête de la circonscription interrégionale de gendarmerie d’Analamanga. Oui, l’homme qui symbolise aujourd’hui les dispersions de manifestations sur la voie publique, l’homme de la prise d’assaut du camp de Fort Duchesne était le plus acclamé. Et ces applaudissements n’étaient pas le produit d’une « claque » sous les ordres, ils fusaient spontanément de divers rangs du public et ont éclipsé en décibels ceux plus prévisibles qui ont accueilli Andry Rajoelina.

Bien qu’ayant une estime datant de plusieurs années pour le colonel Ravalomanana, les acclamations qui lui étaient adressées m’ont gêné. Ce n’est jamais un très bon signe que l’on glorifie un homme pour son action militaire. Car au mieux, l’usage de la force ne peut jamais être qu’un mal nécessaire.

Mais ces applaudissements étaient la preuve que pour une partie de l’opinion, ce mal était nécessaire, que la crise avait assez duré et qu’il fallait la désamorcer, quitte à ce que des dégâts soient commis. Et que cette partie de l’opinion accordait foi aux différentes déclarations de l’officier de gendarmerie selon lesquelles il était désolé de faire ce qu’il avait à faire.

Désolés de la tournure des événements, certains des éléments qui ont défilé ce samedi à Mahamasina l’étaient peut-être aussi. Car à part le FIS qui n’a pas d’existence légale, ils étaient bien tous représentés : le CAPSAT à travers des éléments à pieds, le FIGN à travers des éléments motorisés, les deux RFI...

Avaient-ils en tête à ce moment là les mots du poète ? « Divisés, défaits et pourtant, en fin de compte, toujours vivants. Pas de temps pour être triste ;
nous sommes nous, nous sommes là debout
 ». Vraisemblablement pas, car les militaires font généralement peu de poésie. Mais peut-être certains d’entre eux avaient-ils l’intuition que la réconciliation tant prônée par Zafy ne passerait pas par une parfaite unanimité des hommes politiques, mais par l’acceptation d’un nouveau contrat social qui reste à écrire.

« Chaque saint a un passé, chaque pêcheur a un futur » [1].

Notes

[1« Every saint has a past and every sinner has a future ». Oscar Wilde

19 commentaires

Vos commentaires

  • 29 juin 2010 à 07:59 | Noue (#2427)

     Bien qu’ayant une estime datant de plusieurs années pour le colonel Ravalomanana, les acclamations qui lui étaient adressées m’ont gêné. Ce n’est jamais un très bon signe que l’on glorifie un homme pour son action militaire. Car au mieux, l’usage de la force ne peut jamais être qu’un mal nécessaire.

     « Je jure de servir mon pays de toutes mes forces ; de défendre courageusement les droits et la liberté du peuple ; de rester fidèle au président de la république ; de remplir mon devoir, au prix de ma vie s’il le faut »."

    Qu’est-ce que vous en avez fait colonel ?

  • 29 juin 2010 à 08:05 | RABERENE (#3227)

    Noue.
    Poses la même question a votre cher papa.Du serment il en avait fait mieux que cela.

    • 29 juin 2010 à 10:01 | Haritiana (#1899) répond à RABERENE

      Za koa aza mba gaga fa nahoana no nahazo tehaka be t@ public ohtran’ireny ingahy Richard Ra8 ? angamba kosa betsaka ny olona nankasitraka ny zava-bitany fa ny ahiako fotsiny sao dia hanana eritreritra hilatsaka président indray atsy hoatsy handimby ny anaran-dray (dada Ra8).
      Ny momba an’i Pr Zafy indray dia tsy mahagaga raha midongy an-kanina satria efa fombany antitra io no mody zaza indray ka izay aroso azy dia lazainy fa tsy tiany daholo ary izay no itako nahatonga an’ingahy Pierrot Rajaonarivelo nisintaka mangingina an’io mouvance io.

    • 29 juin 2010 à 16:34 | Rasoa (#1122) répond à Haritiana

      Mazava loatra fa ny fozaorana mpankasitraka azy no nijery ny défilé-ny - izany ve dia tsy takatry ny sain’i Haritiana ?

      Ny vahoaka Malagasy (ny tena vahoaka) dia tsy handany andro hitehaka olona tsy fitehaka mihitsy !

  • 29 juin 2010 à 09:02 | da fily (#2745)

    Hello Patrick, quel intérêt de savoir qu’Albert Zafy boude, et doit-on s’estomaquer des prises d’intérêt de nos militaires qui s’adaptent selon la situation, et qui prennent position ? Que ce soit le cnl Ravalomanana, le cnl Lylison, Le cnl Andrianjafy ou le cnl Andrianasoavina ( une histoire de colonels en somme) ?

    Vous semblez vouloir mettre en évidence les attitudes opposées entre celle de Zafy et celle du cnl Ravalomanana. L’un persisterait dans son entêtement, et l’autre se serait adapté à la situation ? Sauf que celui qui agit est un militaire, un militaire peut-il bouder ? Remarquez les militaires peuvent avoir toute latitude pour faire ce qu’ils veulent dans ce pays. On en a débattu bien des fois. Tiens je ne savais pas que vous portiez tant d’estime pour le détecteur de bombinettes, je vous avoue tout de même que tant qu’il y aura des criminels opérant sans vergogne sur le territoire, à n’importe quelle heure de la journée, j’aurais du mal à trouver une quelconque qualité à nos gendarmes et policiers qui ne sont même plus capables de circonscrire les véritables maux de ce pays. Ils me font l’effet de s’adapter plutôt à la profondeur de leur bourse et de s’immiscer plus que de raison dans les arcanes de la politique !

  • 29 juin 2010 à 09:16 | kotondrasoa (#3872)

    S’ADAPTER PAR NECESSITE ?

    Je chausse du 41. Si on m’offre une paire de 39, pourrais-je m’y adapter bien que nécessité fait loi ?

    Si on m’offre par contre une paire de 43, je m’y essayerai parce qu’on m’a offert plus que je cherchais (asiako baoritra any io dia fatorako mafy ny lacets !)

    Zafy Albert est constant dans sa démarche et je pense que personne ne pourra le changer à son âge.

    Pour ce qui est de dadakely, il assume la personnalité qu’il veut être.

    Je sais de source sûre qu’il a été de tous les régimes et sa nomination au grade de lieutenant-colonel s’est faite un 31 décembre (pour le commun des mortels, c’est le 1° du mois ou pas du tout, mais comme il a su chouchouter ses supérieurs - je n’ai pas dit lécher les bottes - il a été nommé exceptionnellement ou étrangement un 31 décembre).

    Etre acclamé par des drogués à l’orange même spontanément m’incite à penser que l’aurait-il été à Analakely, non accompagné de gardes de corps (car il faut dire que les officiers supérieurs chefs de corps ne se déplacent plus tous seuls comme dans l’ancien temps ou personne n’avait peur de son ombre mais sont gardés par des militaires ou gendarmes armés jusqu’aux dents) ?

    Tout cela pour dire que bien que l’autorité de fait dit qu’il n’y a plus de crise, elle perdure et agit sur les comportements de tout un chacun.

    Et en disant crise, il y a antagonistes, alors je les prie de retourner à la table de négociations car ny amboletra tsisy fetra, tsy mahasoa ny rehetra.

  • 29 juin 2010 à 09:43 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Monsieur le Professeur de Médecine Albert ZAFY est une personnalité très appréciée et méritante.

    J’ai toujours essayé de comprendre :« RECONCILIATION NATIONALE ».

    Pour Moi,cela doit commencer par :« UN RESPECT MUTUEL ».

    Monsieur le Président-Professeur Albert ZAFY est entouré des conseillers les plus diverses qui roulent chacun pour son propre compte.

    C’est cela,pour Moi,Basile RAMAHEFARISOA,le « GRAND » problème du père ZAFY.

    Il a installé la démocratie à Madagascar,à la manière « MALGACHE »,mais une démocratie sans respect mutuel et ses protégés-héritiers divers s’embrouillent et se tirent les pattes.

    Messieurs le Professeur Albert ZAFY,acceptez loyalement le processus de transition,c’est-à-dire :« ELECTIONS DES DEPUTES DE MADAGASCAR » dans l’immédiat et cette assemblée constituante,parlementaire fera le reste.

    La guerre des chefs doit s’arrêter,le Peuple commence à souffrir de « NOS » ambitions personnelles.

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 29 juin 2010 à 10:22 | andry_rajoli (#3155) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Mr B. RAMAHEFARISOA

      Je pense que le problème de ZAFY est un problème d’échec personnel mal digéré. ZAFY n’a pas encore assimilé sa défaite par empêchement à la tête de Madagascar et cherche par tous les moyens à revenir « en haut de l’affiche », comme chantait l’autre.

      Faute de pouvoir concevoir un programme économique un tant soit peu valable comme le laitier ou un programme idéologique à la Kim Il Sung comme l’avait fait l’Amiral déchu, il a pensé à cette réconciliation nationale comme moteur de son ascenceur pour revenir « en haut de l’affiche ». Mais malheureusement pour lui son programme n’attire pas des masses. et Monsieur Boude !

      Je serai à sa place j’agirai dans des actions économiques et sociales, faire des actes brillants. Mais la vie politique d’un individu reflète aussi sa vie professionnelle.

      Mr Ramahefarisoa est ce qu’un homme que j’ai connu qui a appelé son chien « Merina » peut devenir un grand homme de la réconciliation ?

  • 29 juin 2010 à 10:25 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331)

    A méditer :

     « L’histoire est le récit, presque toujours faux, d’événements presque toujours sans importance, occasionnés par des chefs d’états qui sont presque tous des coquins et des soldats qui sont presque tous des imbéciles. » Selon Ambrose Bierce

  • 29 juin 2010 à 12:00 | racynt (#1557)

    Savoir s’adapter c’est aussi une grande forme d’intélligence et pour ma part je n’ai aucun reproche à faire à une personne qui agit en fonction de la situation qu’elle vit ou subit. Car il faut reconnaître qu’en tant qu’être humain , on a aussi un instinct de survie qui pourrait nous obliger à faire des actes qu’on aurait fait par exemple en cas de légitime défense mais pas dans d’autres circonstances.

    Alors la question est donc de savoir si oui ou non le colonel a vraiment agit par nécessité ? Ou autrement l’armée de Richar Ra8 a t-elle vraiment agit en légitime défense dans le triste affrontement du 20 Mai ? Pour ma part la réponse est NON car ce sont eux qui ont attaqués le camp du FIGN mais non le contraire et il n’y avait pas nécéssité à intervenir tant que ces gens(les légalistes, les HMV et le FIGN rebelles) se sont rassemblés sans perturber l’ordre public (ce qui était le cas jusqu’à l’arrivée de l’EMMOREG ).

    Par conséquent ce sont plutôt l’EMMOREG dans ce cas là qui ont agit en perturbateur et les soit disant FIGN rebelles qui ont agit en légitime défense donc par nécessité. Alors il y a de quoi avoir honte quand un public apllaudit des perturbateurs même s’ils font partie de l’armée et qu’ils ne font qu’exécuter les ordres venant de leur supérieur hiérarchique (ordre qui était d’interdir tout rassemblement. Sachant que si ’lon est vraiment en démocratie comme le prétend Rajoelina, on devrait avoir le droit de se rassembler pour exprimer notre opinion tant qu’on le fait dans le calme sans gêner l’ordre public.) .

    Pour ce qui est de Zafy Albert, c’est le seul qui a le mérite pour l’instant de vouloir à tout prix retenir des leçons des erreurs du passé en prônant la réconciliation depuis le début de la crise. Et ayant vu que pendant plus de 9 ans, le fait de bouder la fête de l’indépendance ne l’a pas permis de faire passer le message de réconciliation , il a sans doute voulu agir autrement en espérant se faire entendre cette fois ci (changer de comportement en s’attendant à un résultat différent ???)

  • 29 juin 2010 à 13:38 | observatrice (#2065)

    Patrick, comme vous, je suis d’accord avec les principes généraux mais je ne suis pas d’accord avec l’exécution et l’analyse que vous en faites ;

    en effet, il faut savoir s’adapter et j’ai toujours pensé que la politique de la chaise vide n’était pas la plus efficace ; mais cela ne suppose pas non plus vendre son âme ;

    Ce colonel, n’ a pas fait que s’adapter : il a adhéré et fait peut-être plus qu’il n’en fallait .

    Quand à Mr Zafy, c’est un vrai démocrate, mais il est peut-être un peu seul dans ce monde de politiciens et politicards de tout genre et vouloir faire changer les chose dans ces conditions est très difficile et pourrait en décourager plus d’un . IL a essayé de participer et de s’adapter aux mouvements récents mais le résultat est là c’est la raison pour laquelle, il a peut-être préféré se retirer

  • 29 juin 2010 à 14:44 | Ndimby A. (#444)

    Patrick,

    Hilter se faisait applaudir à Nuremberg.
    Je suppose qu’au milieu de leur fan-club, Pinochet, Castro, le gourou des Raéliens ou Al Capone se faisaient aussi applaudir.

    La question est donc : qui compose la foule qui a applaudi ?

    Le peuple malgache ?

    Ou bien sa composante infime caractérisée par un (relatif) grand nombre et une forte toxicité ?

    Que le Ravalomanana qui veut se faire un prénom se fasse applaudir par sa clique, soit. Mais cela n’en fait pas un héros.

    Je lui suggère de se promener seul, à pieds et sans armes ni garde du corps d’Ambohijatovo à la Gare, ou bien devant le Magros de Behoririka. Je serai curieux de voir s’il est toujours aussi applaudi.

    • 29 juin 2010 à 15:50 | racynt (#1557) répond à Ndimby A.

      et sans rotthweiler aussi ;-)

    • 29 juin 2010 à 16:24 | Rasoa (#1122) répond à Ndimby A.

      Bien dit Ndimby A.

      Infiniment MERCI !

      Et je pense qu’ils ont bien leur raison, les FIGN et le Cdt LUC - Ils n’auraient jamais apprécié les applaudissements du public bien défini.

  • 29 juin 2010 à 15:17 | râleur (#3702)

    Cher Patrick,

    Je rajouterai que s’adapter est une loi de la nature. Les dinosaures ont certainements disparus pour ne pas avoir su s’adapter.

    C’est le grand problème de nos dirigeants politiques. ils sont enfermés dans des schémas qui ne tiennent pas compte du changement de la marche du monde

    • 29 juin 2010 à 15:54 | racynt (#1557) répond à râleur

      le problème c’est que nos dinosaures politiques eux savent s’adapter en s’imposant à leur façon , ce qui explique pourquoi ils ne sont toujours pas en voie de disparition

  • 29 juin 2010 à 18:02 | kakilay (#2022)

    Quand un petit noir pourrissait en prison pour son rêve : un homme une voix, la police sudaf blanche recevait les applaudissements de la population...pas forcément blanche : par amour les uns mais aussi par nécessité pour les autres...

    Je me refuse de mesurer la validité ou la valeur d’une idée à l’éclat et vibration de l’applaudimètre. Rome brillait de ses mille feux quand une étoile papillotait dans le ciel... Ce n’est qu’un symbole : je l’admets.

    Le Colisée bruissait de ses mille ovations et avé César ! des apôtres arpentaient les routes des campagnes...

    Sparte ou Athènes ? Rome ou Jérusalem ?

    Je l’avoue, j’ai du mal à lire « la guerre des gaules », et je consulte régulièrement la bible... sans être un croyant. Mais je dois l’avouer aussi : j’adore le film « Gladiator » ! Allez savoir pourquoi ? Le réalisateur y peut-être pour beaucoup... et l’histoire même : tout le monde a sûrement sa petite idée là-dessus.

    Mais entre le Colisée et l’Agora, j’ai un petit faible pour ce dernier. Bien sûr, il y avait aussi les sophistes dans l’agora : tavandralahy mandrangitra tavandrahavavy. Mais je crois que c’est comme cela que devrait se concevoir la démocratie : terne serait ce forum s’il n’y aurait plus les tgvistes.

    J’aurais aimé et tellement espéré que le jour soit venu d’un débat sur tous les sujets : mais entre démocrates. Car on peut être démocrate chrétien, démocrate républicain, démocrate démocrate mais...démocrate.

    Mais je préfère de loin la conception américaine de la liberté d’opinion, et de loin, à celle de la France, bien que je sois nourrie d’une certaine culture française...

    Que le KU KLUX KLAN puisse avoir son site web, cela n’est pas un problème !

    Que le GOD dans l’hymne et sur le dollar ne font pas d’eux des intégristes religieux : cela est fascinant !

    Des intégristes, ils en ont : mais la démocratie est la loi de la majorité ET le respect des minorités.

    Ne demandons pas à nos enfants d’abdiquer de leurs convictions : parce que l’applaudimètre « a dit »...

    Ma conviction, c’est que dans une crise, le salut viendra toujours d’une minorité : le recours. Alors ne commençons pas à appeler tout le monde « rayamandreny » : c’est cette minorité qui est à trouver maintenant !

    Le 21 Mars, l’ére était au tgv, mais j’étais fasciné par cette minorité qui se levait sur la place de la démocratie.

    Mahamasina ou Ambohijatovo ?

    Deux formes de culture, d’exigence, d’idéal... pourvu qu’ils soient tous démocrates.

    J’aime bien Antigone quand elle évoque cette loi inscrite nulle part, mais gravée dans son cœur... Je comprends Créon, mais j’applaudis Antigone. Contre toute la nécessité des uns qui veulent qu’elle soit monde : la mienne. Dans le sens où Camus l’entend bien sûr : Je me révolte, donc nous sommes !

    Contre toute la science du monde, cette mère qui s’engouffre dans les flammes pour sauver son fils !

    Gagnera, gagnera pas ? Vous croyez que ce soient ces questions, vos questions qui hanteront sa marche ?

    Au moment où elle entre dans les flammes, personne n’applaudit... au moment où elle sort avec son fils, tout le monde...

    Elle ne va pas attendre que tout le monde applaudisse pour vouloir sauver son fils !

    Et qu’on le veuille ou non, la politique est une aventure passionnelle D’ABORD ! Et parce qu’il y a un ENSUITE qu’elle est passionnante et noble... Faites de la politique pour arrondir vos fins de mois (par nécessité comme on dit)... vous êtes à plaindre ! Et la HAT en regorge ! De quoi vous vous plaignez alors !

    La définition du patriote n’est pas celui qui sert par nécessité sa patrie, mais celui qui est animé par l’amour de sa patrie.

    L’un peut aller avec l’autre, et ce n’est pas forcément contradictoire ! Bien sûr :

    mais quand l’un va sans l’autre, et vice et versa comme dirait l’Autre : on applaudit quoi (et je n’ai pas dit qui) ?

    Et c’est les réponses à ces multiples questions que nous appellerons : Nos Valeurs !

    PS : qui n’a rien à voir avec ce qui vient d’être dit : d’autres l’appelleront « Choix de société », quand « il » ou « je » devient un « Nous »... Alors, sous les feux d’artifice, les watsawatsa de Kassav, et le FIS qui veille : c’était un « Nous » ?

  • 30 juin 2010 à 09:21 | Patrick A. (#95)

    J’ai longuement hésité sur le titre à donner à cet éditorial, et certaines réactions prouvent que ce titre n’est pas complètement arrivé à résumer mes réflexions.

    J’entendais avant tout montrer avec deux exemples, qu’il fallait dans certains cas dépasser les visions manichéennes des choses et réaliser qu’il peut y avoir des personnalités qui essayent de faire face aux situations difficiles en leur âme et conscience, sans être sûrs d’y réussir.

    Je doute fort que le colonel Ravalomanana ait pleinement apprécié les applaudissements qui lui ont été adressés. Comme quelqu’un l’a relevé un peu plus haut dans les commentaires, il a servi loyalement d’autres autorités auparavant, et il ne doit pas accepter l’image d’« homme d’un seul régime » qu’on essaie aujourd’hui de lui coller à la peau. Il ne manque d’ailleurs jamais l’occasion de dire qu’il est désolé d’être amené à utiliser la force.

    C’est plutôt l’homme d’une certaine conception de la gendarmerie. Son attachement à l’ordre est peut-être instrumentalisé par les pouvoirs politiques, mais ses actions semblent motivées par des motifs plus professionnels que politiciens. Il est apparu sur le devant de la scène lors des affaires des bombes artisanales en juin 2009, et n’a cessé d’affirmer que contrairement à ce que certains ici pensent, il y avait un réel complot dangereux derrière. Il a été semble-t-il blessé que l’on imagine qu’il ait pu se rendre complice d’une mise en scène politique.

    Loin de moi l’intention d’affirmer qu’il a raison ou qu’il a tort (je n’ai pas accès aux éléments de l’enquête), mais j’entendais attirer l’attention de tous sur le fait qu’à crier sans cesse qu’ils étaient les seuls à avoir raison, ils risquaient surtout d’acculer des personnes raisonnables dans des camps retranchés.

    • 30 juin 2010 à 10:45 | racynt (#1557) répond à Patrick A.

      Je suis d’accord sur le fait qu’il n’a peut-être pas complètement raison ou tord comme ceux du camp adverse et je reconnaîs aussi que dans mon récit, j’ai eu une vision manichéenne en oubliant de mentionner que les FIGN n’avaient pas agit par la force des choses en invitant le peuple à venir les rejoindre pour se manifester le 20 mai mais plutôt par intérêt.

      Je veux bien croire que dans certaines circonstances le colonel Richard Ra8 était contraint d’utiliser la force . Mais par contre, j’ai du mal à croire que tout au long de la crise , il a agit avec professionalisme car personnellement je trouve qu’il fait un peu trop de zèle lorsqu’il s’agit d’agir en faveur de la HAT et les enquêtes qui pourraient nuire à l’image de la HAT sont souvent bâclées.

      Par exemple, lors de l’arrestation d’Ambroise Ravonison chez Fréquence plus, pourquoi n’a-t-il pas établit la responsabilité de ceux qui sont intervenus en utilisant la violence envers les journalistes et les locaux de la radio ? Car malgré qu’il a condamné cette arrestation musclée, il s’est tout de même contenté de dire que ces gens là n’ont fait que leur boulot. Pour agir dans ce sens il ne met pas autant de moyen qu’il le fait en cherchant les responsables des bombes artisananles. Il y a toujours cette « inégalité de traitement » comme dans le titre de l’un de tes éditos.

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