
Un problème qui est loin d’être résolu. C’est celui de la Jirama (Compagnie nationale d’eau et d’électricité). Selon Randriarimanana Rabarinirina, président du délégué du personnel, région d’Antananarivo, une lettre de préavis de grève a déjà été envoyée à la direction générale de la Jirama. Interview.
• Madagascar Tribune : Vous allez faire une grève. Concrètement, qu’est ce qui va se passer ?
– Randriarimanana Rabarinirina : Pendant la première journée, nous allons déployer toutes nos forces. L’eau et l’électricité pourraient être coupées pendant quelques heures. Le conditionnel est de rigueur. Cette coupure ne sera pas seulement à Antananarivo mais dans tout Madagascar. Des agents qui sont dans les usines cesseront de travailler. Pour la 2ème journée, nous assurerons un service minimum pour ne pas mettre le pays dans une situation difficile.
• Quand la grève des agents de la Jirama commencera-t-elle et combien de jours durera-t-elle ?
– Soit le vendredi prochain, soit le lundi de la semaine qui vient. Je vous donne deux dates. Cela dépend du jour de la réception de la lettre de préavis de grève que nous avons envoyée à la direction générale. Il faut respecter le délai de 48 h après la réception d’une telle lettre. Quant à la durée de la grève, elle est indéterminée. Notre mouvement ne s’arrêtera pas tant que nos revendications ne sont pas satisfaites.
• Où en est la négociation avec la direction générale ?
– Si nous nous décidons de nous mettre en grève, c’est parce que toutes les voies de négociation sont épuisées. Notre dernière rencontre a eu lieu le 15 juillet. Elle n’a pas abouti.
• A notre connaissance, on vous a demandé d’éclaircir par écrit vos revendications. Quelles sont vos explications ?
– Oui. C’est vrai. Il y a 35 points de revendications. La direction générale nous en a demandé 15. Elle devrait se prononcer sur les 20 autres points de revendications. Jusqu’à présent, nous n’avons pas des réponses.
• Brièvement, quelles sont vos principales revendications ?
– Ce sont des revendications purement sociales. Nous avons demandé la réinstallation de l’aide au logement, l’AQV ou l’amélioration de la qualité de vie. Nous revendiquons aussi le paiement de nos salaires pour la fin du mois et non pas le 8ème jour du mois qui suit.
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– « La direction générale ouverte à toute discussion constructive »
Face la grève concoctée par des agents de la Jirama, la direction générale a émis aussi son avis. Clémence Ranjalahy, chef de service de la Communication au sein de cette Compagnie affirme que la balle est dans le camp des syndicalistes. Interview.
• Madagascar Tribune : Il paraît que la négociation entre la direction générale de la Jirama et les représentants des syndicats est rompue. Comment expliquez-vous cette situation ?
– Clémence Ranjalahy : La direction générale a toujours laissé la porte ouverte pour toute discussion constructive. Je fais un petit rappel. C’était elle qui a pris l’initiative d’organiser une réunion aux fins de discuter avec les représentants du personnel à propos des revendications portant sur les 35 points soulevés par certains syndicalistes et délégués du personnel d’Antananarivo.
• Cette rencontre n’a plus eu de suite ?
– Jusqu’à présent, elle piétine. Je m’explique. A l’issue de cette réunion, les deux parties se sont convenues que les grévistes fourniront à la direction générale des explications écrites, claires et justifiées sur les 15 points qui font partie de leur revendication. La réception desdites justifications déclenchera la discussion comme l’atteste le procès-verbal ci-joint. Or, jusqu’à ce jour, ils n’ont pas daigné donner suite à la demande de la direction générale sur les 15 points demandés. Les dirigeants attendent toujours les éclaircissements en question. La balle est dans le camp des syndicalistes.
• Parmi les revendications de ces syndicalistes, la réinstallation des aides au logement, le paiement des salaires pour la fin du mois. Avez- vous des réponses à donner ?
– Concernant les aides au logement, ce n’est pas l’actuelle direction générale qui l’a suspendues. La décision de suspendre cet avantage social date des années, à 2 ou 3 ans avant le contrat –gestion avec Lahmeyer. En ce qui concerne le paiement des salaires, la direction générale ne fait qu’appliquer le Code de travail. Ce Code stipule que le paiement est effectué entre le 1er et le 8ème jour du mois qui suit.
• Et la suspension des salaires à cause de la grève ?
– La position de la direction générale est claire. Elle a déjà informé les grévistes sur les conséquences d’une telle grève. Cette suspension est bien conforme au Code de travail. Les grévistes l’ont pris comme sanction. Ce n’est pas une sanction. C’est notre Code de travail. Leurs allégations selon lesquelles ils auraient obtenu une promesse de la direction générale sur la non-application des dispositions légales sont sans fondement. L’Inspection du travail d’Antananarivo invite les représentants du personnel à produire une preuve probante sur l’existence d’une telle affirmation.
Propos recueillis par Herimanda R.