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Politique

Place du 13 mai

Rajoelina demande la destitution de Ravalomanana et se proclame responsable de l’exécutif

samedi 31 janvier 2009 | Rédaction internet

Le maire d’Antananarivo a surpris en déclarant avoir attendu en vain un appel et en semblant vouloir couper tous les ponts vis à vis d’une solution concertée.

C’était de manière assez laborieuse que le meeting convoqué par Andry Rajoelina en ce Samedi 31 janvier commençait sur la place du 13 mai.

Ambiance tendue

La tension était palpable. Elle était largement liée à l’intervention aux alentours de 9h d’un groupe d’hommes cagoulés et en uniforme qui arrivaient en trombe à bord de 4 pick-ups tout terrain, et qui allaient lancer une grenade lacrymogène et emporter une partie du matériel de sonorisation.

La foule sur la place du 13 mai apparaissait moins compacte que précédemment, au moins aux débuts du meeting. Difficile de savoir si la crainte d’une autre intervention policière était la seule explication de cette situation ; d’autant qu’on ne savait quel crédit donner aux propos des organisateurs selon lesquels les hommes ayant opéré ce matin là étaient des « mercenaires » qui n’étaient pas missionnés par l’État Major mixte opérationnel (Emmo/Nat).

La tension restait perceptible tout au long du meeting ; des gendarmes venus apparemment avec l’accord des organisateurs se voyaient jeter des pierres et devaient se replier derrière la place, et à plusieurs reprises, les agents de sécurité du mouvement TGV intervenaient pour extraire de la foule des individus ayant un comportement considéré comme suspect.

Les meetings précédents du TGV s’appuyaient essentiellement sur le charisme d’un maire niant être le jouet de politiciens, aussi les hommes politiques traditionnels s’y étaient faits plutôt discrets. Ce ne fut pas le cas de celui-ci, marqué par la prise de parole d’hommes politiques issus de l’opposition, dont certains étaient ceints de leur écharpe de parlementaires. Jean Lahiniriko et Alain Ramaroson appelaient ainsi Andry Rajoelina à prendre la responsabilité d’un régime de transition.

Prétexte constitutionnel

En prélude au discours proprement dit de Andry Rajoelina, son adjointe à la Mairie, Perle Rasoloarijao s’attachait à démontrer que Marc Ravalomanana avait violé à de maintes reprises la Constitution :

- aliénation du territoire national par la cession de terres à Daewoo Logistics et la cession de l’île Mitsinjo à Assist Développement ;
- utilisation de mercenaires étrangers pour attaquer Radio Viva et protéger la MBS ;
- discrimination religieuse avec la fermeture de l’église FPVM ;
- conflit d’intérêts entre les fonctions de Président de la République et le groupe Tiko ;
- non respect de la séparation des pouvoirs en donnant des instructions directes à la Haute Cour Constitutionnelle.

Andry Rajoelina décochait un mot de félicitations à ... Marc Ravalomanana et Bruno Andriantavison pour avoir rétabli rapidement les émissions de la RNM et de TVM, mais ce seulement pour déplorer dans la foulée que le pouvoir continuait à mélanger intérêts publics et intérêts privés, puisque les programmes de TVM se confondaient avec ceux de la station MBS.

Selon lui, cela démontrait que Marc Ravalomanana n’était nullement prêt à la repentance et à l’amendement de son comportement. Pour sa part, il était disposé à une rencontre et avait attendu la veille et ce matin encore un appel téléphonique, cependant l’heure était désormais aux grandes décisions.

Aussi demande-t-il l’application par les parlementaires de l’article 126 de la Constitution, et la démission de Marc Ravalomanana pour haute trahison et violations graves et répétées de la Constitution.

Dans l’attente, il demande à l’administration et aux forces armées de ne prendre des instructions que de lui. Ces instructions comprennent notamment le blocage de tout retrait de fonds auprès de la Banque Centrale, l’arrestation des éléments mercenaires, et la cessation de toute activité des ministères.

Les fonctionnaires sont appelés à un nouveau rassemblement sur la place du 13 mai le Lundi 2 février à 10 heures.

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