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Editorial

One-night stands

jeudi 21 juillet 2011 | Patrick A.

En mettant en doute la profondeur de l’attachement à l’environnement de certains acteurs politiques, l’éditorial précédent était-il cynique ou simplement réaliste ? Risquons une analogie. Pour bon nombre d’humains, la période actuelle est celle des vacances. Disponibilité des esprits et des corps étant, l’on peut assister à toutes sortes de comportements : liaisons d’une nuit, passions de quelques semaines qui ne résisteront pas au retour à la vie ordinaire, ou commencements de véritables histoires d’amour durable... Et pour certains vieux couples où la passion s’était un peu assoupie avec les années, la saison est aussi l’occasion de se redécouvrir et de revigorer l’entente.

Est-ce cynisme de souligner que ces situations sont fort différentes, et de dire à une pré-adolescente que sous peine de meurtrissure, elle doit se méfier des possibles Don Juan ? Est-ce être sans coeur que de lui dire qu’une amourette de vacance n’est pas forcément le grand amour ? Si chacun mène sa vie comme il l’entend, en fonction de son passé et de son présent, le minimum de bon sens est d’avoir un peu de prudence et de veiller à ne pas tout confondre.

Il en est de même des convictions écologistes que du sentiment amoureux. Les épisodes du feuilleton du bois de rose sont favorables au greenwashing et aux bals masqués de la politique politicienne. Pour beaucoup, il importe de donner à l’opinion publique une image écologique responsable, même si pour cela plus d’efforts doivent être faits en communication que pour de réelles actions visant à réduire ou à compenser son impact personnel sur l’environnement.

L’existence de stocks de rondins de bois de rose constitue une véritable problématique. Il y a là une véritable fortune, et certes les troncs déjà abattus ne redeviendront pas arbres. L’heure est-elle pourtant à la vente par l’État des stocks saisis ? Ce serait donner aujourd’hui un fort mauvais signal : celui qu’on peut brader des bijoux de famille pour assurer les dépenses courantes. Et le simple fait d’évoquer cette possibilité réveille beaucoup trop d’appétits prédateurs pour que l’on puisse évaluer les risques inhérents.

Il y a de quoi être surpris en entendant certaines voix affirmer qu’il faut vite réaliser cette vente, parce que « les stocks saisis se détériorent », alors que l’on sait très bien que les troncs de bois de rose sont imputrescibles et qu’ils peuvent séjourner des années au fond d’une rivière ou enfouis sous une plage. Il semble même qu’un tel séjour prolongé en augmente la valeur. Et l’on ne peut qu’être choqué d’entendre l’inénarrable Jean Eugène Voninahitsy ou quelques « ingénus ingénieurs forestiers » dire qu’il serait mieux que la vente se fasse en accord avec les « propriétaires ». Depuis quand le réceleur d’un vol est-il considéré par l’État comme un propriétaire avec qui il faudrait discuter ?

Des membres du Congrès de la transition voudraient convoquer une session extraordinaire du Parlement pour parler du bois de rose ; l’on se dit que ce sont surtout certains d’entre eux qui sont extraordinaires...

8 commentaires

Vos commentaires

  • 21 juillet 2011 à 10:22 | da fily (#2745)

    Réception 5/5 mon général,

    nonobstant la piteuse participation d’hier suscitant une événtuelle sensibilité, j’ose éspérer que Patrick n’osera pas s’adresser à son lectorat comme il le ferait aux politiques du moments ! j’ose l’espérer...

    A mon coprs défendant, car suspécté de blabalateur par ceux qui passent leur temps à tresser sans fin un avis non partagé, vous risquez le même sort cher Patrick, mais vous pouvez vous permettre ce luxe. Je ne trouvais rien de cynique hier, à la seule condition que vous vous adressiez aux seuls hypocrites qui nous servent de gouverenants. Et la carabistouille en faux majeur qui a vu les 3 miliara des CT s’envoler, si elle réjouit la majorité autant silencieuse que la minorité braillante, laisse à penser que le panier de crabes commence à déborder car il y en a trop, et le trop est l’ennemi du juste.

    Comment en effet ne pas penser une seconde à une mise en scène quand on sait et confirme la malhonnêteté avec laquelle les prétendants se sont appropriés ce qui ne leur revenait pas ? Aucuns élus, aucun mandat, aucune consultation populaire pour invalider ou confirmer ces guignols à leur fonction ! Toute une base de pouvoir fondée sur de la malhonnêteté et la tromperie, dont certains ici défendent encore le principe, le comble de l’abrutissement tenace !

    En cette période des vacances si propice à la disponibilité comme suggère Patrick, je rajouterai aussi que le climat actuel est motivant pour le rapprochement humain, on sait le pouvoir calorifique induit par deux corps en contact, que ce soit avec les paroles ou avec les mains, les pieds ou le bout du nez. Ne voyez rien de libidineux dans mon propos...je rappelle que se frotter mutuellement le bout du nez est, chez certains ésquimaux, une marque de grande estime.

  • 21 juillet 2011 à 10:35 | Ralisa (#3985)

    Qu’il s’agisse de trésors sur pied engloutis dans les forêts ou de stocks réduits en piles de rondins, la convoitise reste la même depuis plus d’un siècle et la solution maintes fois recherchée pour ce que les uns et les autres voudraient qualifier de durable, soutenable, équitable ou encore pérenne demeure un vœux pieu. Une analyse extérieure me suggère le gardiennage des stocks à Madagascar, sur pieds et couchés, et la volonté déclarée de l’extérieur, y compris de l’Asie, de limiter les exportations des trésors de Madagascar à un quota qui pourrait économiquement et mathématiquement être affublé des vocables ci-dessus. L’Asie, l’Europe, l’Afrique, les Amériques et l’Océanie s’engageraient mutuellement à fixer ce quota qui ne serait jamais dépassé, tiendrait compte du lent renouvellement de ces ressources naturelles endémiques en enrichissant tout le monde conformément à un théorème économique banal et éprouvé car le prix du bois augmenterait de manière drastique en même temps que la demande et inversement à la quantité disponible sur le marché. Le peuple ou quidam de Ndimby assurerait le gardiennage des ressources reçus des parents et destiné aux enfants ; les donneurs de leçon ou bailleurs qui nous veulent du bien, surveille les intentions d’achat et quotas édifiés par l’extérieur … et les zébus seront bien gardés.

  • 21 juillet 2011 à 12:14 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    « Patrick A. »

    L’environnement est devenu une affaire de « gros sous » et de tapage médiatique internationnal permettant de « se promouvoir en politique interne et externe ».

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 21 juillet 2011 à 13:41 | DIPLOMAT (#846) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Complètement d’accord avec Basile !

      Cet histoire de bois de rose, est l’arbre qui cache la forêt.
      Certes celà est un problême .
      Mais pensez vous vraimen que les ménages Magaches en se moment n’ont pas d’autres soucis à gérer dans leur quotidien ?

      L’histoire de bois de rose est l’occasion de dénoncer untel ou untel, et de rajouter une sauce politique dessus.

      Les politiciens ne savent même pas défendre au quotidien leurs concitoyens. Il ne faut pas se tromper de priorité. La prioritié est le bien être des Malgaches, il sera toujours temps de s’occuper des bois de rose !

      Qu’est ce que quelques centaines de bois de rose face à la déforestation ?

      Qu’est ce que des centaines de bois de rose face à des vies de petits Malgaches qui meurent d’insuffisances alimentaires ou du paludisme ?

      Les moralisateurs sont souvent ceux là même qui ont complètement détruit en connaissance de cause leur propre bodiversité.

    • 21 juillet 2011 à 17:27 | el che (#344) répond à DIPLOMAT

      Monsieur le diplomate devrait descendre de son petit nuage, car l’abattage à grande échelle de nos arbres est un réel danger pour la biodiversité de Madagascar, et nous encourons à moyens terme d’éradiquer une faune et flore endémiques qui n’existent que sur l’île rouge.
      En volume, les bois roses abattus représentent environ 40.000 ! Prenez votre calculette, et estimez les surfaces dégarnies ! A cela, ajoutez les milliers de bois d’ébène, de palissandre, etc.!
      Nous sommes bien loin des centaines d’arbres abattus que vous évoquez.
      Je déplore aussi l’attitude de certains journalistes qui semblent minimiser cette affaire !

      La désertification entraîne des drames humains comme Soudan, où on annonce la mort par la famine de millions d’êtres ! Certes, les autres espèces sont aussi à protéger, et il faut une prise de conscience nationale pour éviter une future catastrophe écologique à Madagascar !
      Aujourd’hui par exemple, des ingénieurs agronomes français (Boissy St-Léger), avec des étudiants d’Ankatso, tentent de réintroduire des espèces d’orchidées qui ont presque totalement disparues au pays. Heureusement que des amoureux de la nature occidentaux ont perpétré ces essences.
      Ensuite, ce trafic de bois roses engrange des sommes astronomiques. Il représente un pactole de 120 000 000 de dollars soit 240 000 000 000 ariary ! Ravalomanana avec les 60 maillons de dollars pour l’achat de son avion force-one-2, est battu à plate-couture !
      Imaginez ce que l’on peut faire avec une telle somme, pour l’amélioration des hôpitaux, écoles, routes, et de l’amélioration de la vie quotidienne des compatriotes !
      Les responsables voleurs, qui se situent au plus haut niveau de l’état, blanchissent cet argent à l’étranger pour la grande majorité !
      La création d’un tribunal spécial pour cette affaire, n’est que de la poudre aux yeux ! Aujourd’hui, on continue à abattre les bois roses (invisibles par les fins limiers, tant les troncs d’arbres sont minuscules !)

  • 21 juillet 2011 à 15:46 | saina gasy dadabe (#4061)

    Pour 500 euros mensuels,une entreprise basée à Madagascar, vous propose d’infiltrer les forums - Inrocks n° 816, 20 jul.2011
    http://tinyurl.com/3d7nbq6

    https://picasaweb.google.com/102647469223017895330

    • 21 juillet 2011 à 16:52 | saina gasy dadabe (#4061) répond à saina gasy dadabe

    • 21 juillet 2011 à 18:19 | saina gasy dadabe (#4061) répond à saina gasy dadabe

      bien entendu, les 500 euros, c’ets vous qui les payez

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