Les élections municipales se sont déroulées sans aucune surprise quant au processus marqué de tentatives de fraudes. Il est très étonnant qu’à l’heure des smartphones et des réseaux sociaux, certains s’imaginent encore pouvoir faire leurs magouilles en étant ni vus, ni connus. Depuis quelques jours jusqu’à la journée d’hier, on a eu droit à des vidéos aussi révélatrices les unes que les autres : bulletins pré-cochés, distribution d’argent, opérations de propagande déguisée en distribution de PPN, vagues d’ordonnances, bourrage d’urnes (comme ces 371 bulletins dans un bureau de vote d’Ambohitsoa, pour 311 votants enregistrés), ou encore les arrestations arbitraires de l’ancien parlementaire Tody Arnaud (Toamasina) et du député Christian Afakandro (Majunga), qui dénonçaient les fraudes.
Le phénomène des ordonnances est une illustration flagrante que le pouvoir actuel est arrivé à un stade où il ne reculera plus devant aucune méthode pour remporter des élections. Encore une fois, le pouvoir s’est arrangé pour vaincre sans péril et triompher sans gloire. On a eu le hors-d’œuvre lors de la présidentielle, le plat de résistance lors des législatives, et le dessert avec les municipales.
Ordonnances mora
Dans la Capitale où les dernières législatives montraient une tendance défavorable au régime, des citoyens sans carte d’électeurs ont été autorisés à voter par le biais d’ordonnances. Si l’illégalité de ce processus a déjà été dénoncée par l’opposition et la société civile, il y a en plus un fait qui autorise la suspicion : le nombre d’ordonnances délivrées à Antananarivo-Renivohitra (près de 37897) était ce qu’il fallait pour dépasser confortablement les 19282 voix avec lesquelles l’opposition avait surclassé les candidats du pouvoir aux dernières législatives. Comble de la bêtise : les documents présents sur le site officiel de la CENI montrent une flopée d’incongruités sur les noms des bénéficiaires d’ordonnances et de leurs parents (photo en bas d’article, tirée de la page 1 du document Liste de vérification des électeurs ayant obtenu une ordonnance, téléchargée le 11 décembre 2024 sur le site de la CENI, également partagée en fin d’article au cas où quelqu’un voudrait faire disparaître les preuves compromettantes).
C’est donc un processus sans peur et sans honte (tsy henatra, tsy tahotra) qui a été déroulé par le pouvoir pour tenter de s’assurer la victoire. Quand on constate ce qui a été osé dans la Capitale, on imagine sans peine ce qui se passe dans les zones reculées où la vigilance est plus relâchée. Dans la panique d’un risque sérieux de défaite, les dirigeants ont fait fi des derniers scrupules qu’ils pouvaient encore théoriquement avoir, avec la complicité d’un système électoral aux ordres, allant de certains chefs fokontany à la CENI, en passant par certains juges pour délivrer à tour de bras des ordonnances suspicieuses. On s’attend déjà à ce que la Haute cour constitutionnelle tire à vue comme sur des flamants roses vers toutes réclamations, au nom d’arguties juridiques dont elle a le secret. Quant aux mécontents, le pouvoir n’hésitera pas à sortir le personnage effrayant des contes malgaches qu’est Ingahibesola pour s’occupera d’eux à coups d’interdiction de rassemblements publics et de répression par les forces de l’ordre.
L’utilisation des fake news et autres montages vidéos faits par le pouvoir pour induire les citoyens en erreur a également pris de l’importance. À Majunga, un candidat a simulé une agression de la part du député Christian Afakandro, qui a été arrêté à la suite de cela. Des vidéo démontrent cependant qu’il n’a fait aucun geste répréhensible. Le montage qui semble incriminer le député a pourtant été largement partagé par les comptes fake manipulés par le pouvoir (photo). Enfin, lors de sa dernière intervention télévisée, Rajoelina lui même a attaqué Tojo Ravalomanana pour avoir tenu des propos tribalistes, alors que la preuve a été apportée que cette vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux était un montage. Quand un chef d’État s’abaisse à participer à une campagne de dénigrement basée sur une vidéo fake, ce n’est plus sur le quotient intellectuel du réalisateur du montage que l’on s’interroge. Il est vrai que de la part d’un auteur de coup d’État, on ne doit pas s’attendre à un quelconque respect des valeurs démocratiques et des principes moraux.
Continuité dans l’incompétence de la CENI
Les élections municipales 2024 resteront dans l’Histoire comme un tournant majeur dans la détérioration des pratiques électorales. Maintenant, il y a quatre phénomènes croissants qui encouragent le pessimisme sur une amélioration du système électoral : l’absence de scrupules du pouvoir, l’incompétence de la CENI qui est incapable de produire des élections fiables, l’absence de sens critique par rapport aux fake news, et enfin l’influence des clans politico-mafieux au pouvoir dans la manipulation du système électoral en “faisant ce qu’il faut” pour contrôler les hommes qui gèrent le processus. Pas étonnant que scrutin après scrutin, le taux de participation s’effrite. Preuve du rejet des pratiques du régime, preuve de l’absence d’alternative crédible dans l’opposition, preuve du manque de légitimité du système politique.
Une chose est sûre : en faisant le choix de telles méthodes qui sentent la fosse sceptique, le pouvoir reconnaît son impopularité, ce qui l’oblige à faire feu de tout bois pour s’assurer une victoire qui serait non garantie par un processus honnête. Étonnant de la part de quelqu’un qui prétendait publiquement avec vulgarité que ses adversaires faisaient “pipi am-pataloha” rien qu’en entendant son nom. Quand on constate tous les efforts depuis un an pour manipuler les élections, on se demande si ce n’est pas ce quelqu’un qui fait “caca kilaoty” par peur de l’opposition, pour rester dans le registre trivial qui est le sien. Un pouvoir confiant dans sa popularité se sentirait-il obligé de s’abaisser à ces manoeuvres ?
Notre pays n’est pas dépourvu de pitres endémiques, et on a vu fleurir dès hier les commentaires dithyrambiques qui annonçaient la victoire de tel ou tel candidat à Antananarivo-Renivohitra, sur la base des résultats de quelques centaines de bureaux de vote sur les 1139 de la Capitale. Comme si la crise de 2002 n’avait pas laissé de leçons amères sur cette approche tordue.
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Vos commentaires
Je suis étonné, que les militaires qui sont le dernier rempart de la population en détresse, n’arrêtent pas encore ce type d’un putschiste et Fossoyeur de la République ! Ont-ils peur de ce guignol et de sa mafia ?! Ont-ils peur de Risara la Baomba tout aussi pourri, que Vozongo ? Bcp de questions à ce poser...
Tant que le pouvoir laisse la police, la Gendarmerie et l’Armèe faire leurs petites magouilles de corruption et les paie grassement, ils seront toujours de son côté.
Les backchich sur les routes ne cessent d’augmenter, dans les institutions idem (300 000Ary en moyenne pour avoir rapidement un passeport ), quand aux vols de biens laissés impunis ça frolent la puissance 10.
Et attention, les fêtes arrivent alors là c’est versailles !
Tout est dans le titre de votre livraison, à ce jour.
Merci Ikala Paingotra pour ce document révélateur des actes frauduleux de la CENI. Ils prennent vraiment les électeurs pour des idiots. Quand on triche au moins on le fait intelligemment.
De la part d’une ASSOCIATION DE MALFAITEURS qui kidnappe le pouvoir et tout le système étatique de fonctionnement PAR UNE CORRUPTION ILLIMITÉE...
– Tout se déroule très logiquement !!!
pour L’USURPATION. ELECTORALE TOUS AZIMUTS. ..
Les voies de recours « normales » ne peuvent être exprimées , PUISQU’IL N’Y A PLUS D’ETAT DE DROIT.!!!
Le pays est CADENASSÉ PAR UNE MAFIA CIRROMPUE....
EX :
Voir la présumée révision DU CODE DES MINES : RIEN NE DISPOSE CLAIREMENT DE LA REDISTRIBUTION ENVERS LA POPULATION !
– HORMIS le petit 5% pour les collectivités ,
COMPRENDRE QUE L’OPACITÉ LÉGIFEREE PROFITERA A LA CORRUPTION RAMPANTE SOUS TOUS LES PROJETS ÉTATIQUES !!!
AUCUNE VOIE DE SORTIE AUTRE NE SEMBLE ENVISAGEABLE QUE ELLE D’UNE RUPTURE VIOLENTE !
cela ne viendra que des grandes villes, et sur riposte des jeunes étudiants ou jeunes diplômés conscients :
– QUE PAR LEUR CORRUPTION SANS FREIN : LES FOZAS DETRUISENT LE PAYS
– DE CE FAIT LES FOZAS VOLENT LEUR AVENIR AUX JEUNES !
Les jeunes seuls peuvent ériger spontanément leur révolte...Le reste de la population, le ventre vide, suivra ...
Les jeunes constituent L’ÉTINCELLE DE LA BOMBE SOCIALE avec ses 80 ,3 % DE PAUVRES
Soit :
– UN PEUPLE MALGACHE CONSACRÉ LE PLUS PAUVRE DU MONDE CE DECEMBRE 2024 ,
DANS UN PAYS TRES RICHE EN RESSOURCES
SUCE ET VOLE PAR DES PREDATEURS CORROMPUS TRAITRES NATIONAUX !
Les jeunes sauront vers qui se retourner...
Pour RECONSTRUIRE DE FOND EN COMBLE.
Exposé juste, sans fioritures. Merci, Ikala Paingotra.
Malheureusement, comme dans tout pays dirigé par une personne malhonnête, il n’est aucune chance de parvenir à un autre schéma tant que le peuple reste oisif. L’ordre pour cette fraude massive émane du jiolahimboto Cédric et l’on ne s’en est donc pas privé, à l’instar de la présidentielle et des législatives, toute honte bue d’appliquer « une méthode qui marche bien ». Tel le nez au milieu de la figure, tout le monde a vu et s’en est offusqué, du jamais vu dans l’histoire électorale du pays :
https://www.youtube.com/watch?v=watdCnswP3k
« Si l’illégalité de ce processus a déjà été dénoncée par l’opposition et la société civile, il y a en plus un fait qui autorise la suspicion : le nombre d’ordonnances délivrées à Antananarivo-Renivohitra (près de 37897) était ce qu’il fallait pour dépasser confortablement les 19282 voix avec lesquelles l’opposition avait surclassé les candidats du pouvoir aux dernières législatives. »
Remarque on ne peut plus pertinente que j’ai aussi notée dans mon post d’hier (11 décembre à 13:43 | Jacques (#434)). Je citais en effet : « Une liste bien pensée car elle met en lumière un nombre de faux électeurs 2 fois plus nombreux que le chiffre qui différencie la victoire du TIM sur l’Irmar lors des récentes législatives (je parle ici bien sûr de Tana et non des provinces). » Stratagème qui vise à faire gagner la " Izaho no candidat mpanjakana qui, selon des sondages non officiels (https://actutana.com/depeche/municipales-piqure-de-rappel-de-notre-sondage/, https://www.koolsaina.com/) ne pointait qu’en 3ème position.
Des chiffres officieux donnent pour le moment le fils du laitier en tête mais il ne faut pas rêver car au final c’est « Izaho no candidat mpanjakana » qui sera « déclarée » maire de la Capitale. On verra alors si la populace répondra à l’appel de Fanirisoa et bien d’autres de descendre dans la rue. Pour ma part, j’aimerais bien en effet que la populace fasse (au moins) comme les Coréens du Sud et ainsi que les Georgiens qui manifestent contre leur fanjakana actuellement. Voire dégager le jiolahimboto Cédric.
Assalaamo alaikou
Inscrire dans la liste électorale contre des espèces sonnantes et trébuchantes voire contre des avantages en nature ne fait pas de ces inscrits des électeurs potentiels : faiblesse des taux de participation, forte abstention, etc...
Donc c’est une arme à double tranchant que celui ou ceux qui ne sait/savent qu’il ne sait/savent pas utilise(ent) toujours pour se faire élire sans vergogne.
Ny taona 2009 ny tenako dia efa nampitandrina ny fianakaviako rehetra sy ny manodidina ahy maro fa ity zazalahy ataon’ny miaramila forceps ho filohan’ny transition ity dia tsy nieritreritra ny hitondra firenena fa hitondra hafatra ho an’ny mpitondra teo aloha sy ny mpomba azy fotsiny fa mba anjaranay indray izao ny mameno ny paosinay fa vita ny anareo ka danger be ho an’ny taranaka ho avy.
Vao nanova ny lalam-panorenana izy dia nataony ho sur mesure @ tenany ary tsapa avy hatrany fa arriviste sy apprentis dictateur.
Ny miaramila izay nahazo vengeance t@ discipline hentitra nataon-dRavalo azy ireo dia nankasitraka tanteraka an’ity tovolahy kely tsy nianatra firy akory fa natosiky ny hasard tanteraka
Teo no nijapy @zay ireo morpions isan-karazany toy ny vazaha frantsay, ny karana rehetra ary indrindra ireo mpandraharaha malagasy be fialonana ka naniry ny hanan-karena tampoka dia tsy mikipy maso @ izay harem-pirenena any fa rehefa azo avadika chiffre dia lasa izao.
Somary nino ihany aho teo aloha fa hoe hifoha @ torimasony tsy ho ela ny miaramila sy ny vahoaka fa lalana diso ity Rajoel ity kanjo hay ilay vahoaka iray manontolo no dondrona sy mati-kanikely dia manaiky azy @ koveta sy ny vola kely.
Mbola tazoniko ihany anefa ny fahitako fa raha mbola tsy mifoha ihany ny miaramila sy ny vahoaka @ fifidianana rehetra dia mampamangy ry tanindrazako
Ary farany dia tsy miray hina ilay vahoaka fa mifampialona sy mifampitsikera, tsy mifaninana @ fahombiazana fa mifandrefy @ fahavoazana ka izay voa mafy no resy dia mibitaka izay tsy mbola voa tsara.
Misaotra betsaka indrindra Ikala Paingotra, tsy misy ho kianina na ampiana intsony, mahafoaka ny zava mitranga eto amin ny Firenena.
Montsana sy levona ny fahamarinana, vita ny fividianana safidy, vita ny fanendrena ankoloka mpitantana nosalorana fifidianana sandoka !
Madagasikara tsy maintsy mandroso amin ny fitaka sy hosoka, azo atao foana ny misalotra fahefana nosolokiana amin ny halatra sy fanitsahan-dalana.
Misaotra an’Ikala Paingotra
Alerte disparition inquiétante : une personne habituée des commentaires sur ce site, Isandra, ne s’est pas manifestée dans les commentaires de cet article alors que le débat aurait été très croustillant sur ce sujet.
L’armée Malagasy, la honte pour le Pays.
Ils attendent quoi pour attaquer « les ennemis » de la nation (tous fronts confondus) ?
Il va falloir changer le nom des grades : Vice amiral de conneries ; général de corps de conneries, général d’âneries ...
Les forces de l’ordre, force de pauvreté. Au lieu de proteger la nation ils regardent le spectacle d’enrichissement personnel des dirigeants. Les généraux se contentent « d’un feu d’artifice par an » comme symbole de la république.
La population, soit disant andriana et mivoatra ... attend encore un miracle politique.