Les migrants toujours fidèles à leurs proches

Malgré la conjoncture économique mondiale, les fonds envoyés par les migrants africains à leurs proches restés au pays devraient augmenter en 2010, après avoir chuté de 4% entre 2008 et 2009. C’était la première fois que les envois de fonds en direction de l’Afrique chutaient depuis 1995.

Cette année, les envois de fonds à travers le monde devraient atteindre 440 milliards de dollars pour 2010, contre 416 milliards en 2009. Et 21,5 de ces 440 milliards de dollars sont des fonds envoyés par les migrants à leurs proches en Afrique subsaharienne. Plus généralement, les trois quarts de ces fonds, soit 325 milliards, iront aux pays en voie de développement.

Ces chiffres proviennent de « Remittances and Migrations Factbook 2011 » (Recueil des statistiques de 2011 de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds), et seraient en deçà de la réalité, puisque, comme l’explique Dilip Ratha, chef de l’unité Migrations et envois de fonds à la Banque mondiale, les chiffres sur lesquels se base le rapport ne tiennent pas compte des canaux informels utilisés par des millions de migrants.

Selon toujours les estimations de la Banque mondiale, « la reprise se poursuivra au cours des deux prochaines années ; et les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devraient atteindre environ 24 milliards de dollars d’ici 2012 ». Quant aux flux vers les pays en développement, ils devraient encore augmenter au cours des deux prochaines années et franchir la barre de 370 milliards de dollars d’ici 2012.

« Ces fonds sont une bouée de sauvetage pour des familles et des communautés entières à travers l’Afrique, surtout au lendemain de la crise financière », a précisé Dilip Ratha. « De par leur ampleur et du fait qu’ils sont en devises étrangères et vont directement aux ménages, ces transferts ont un impact significatif sur la réduction de la pauvreté, le financement du logement, de l’éducation, et d’autres besoins essentiels, et même sur les investissements et la création d’entreprises », a-t-il ajouté.

Il est donc essentiel de faciliter les envois de fonds et de les rendre moins coûteux. Or à l’heure actuelle, les frais d’envoi vers le continent africain s’élèvent en moyenne à 10% du montant, ce qui constitue le taux le plus élevé d’une région à l’autre du globe. Envoyer de l’argent coûte encore plus cher d’un pays à l’autre au sein du continent.

Si les ménages malgaches bénéficient largement, comme dans les autres pays d’Afrique, de ces envois de fonds, Madagascar ne figure pas sur la liste des principaux bénéficiaires, en tête desquels on trouve le Nigeria, le Soudan, et le Kenya.