Dans un communiqué en date de ce vendredi 9 novembre, le service communication de la CENIT a informé les organes de presse du report de la cérémonie de signature de la Convention avec la Communauté Internationale portant sur le financement des élections. Prévue se tenir ce lundi à 15h30 au siège de la CENIT à Alarobia, la cérémonie sera reportée pour des raisons indépendantes de la volonté de cette commission, à une date ultérieure, sans plus de précisions.
Il faut dire que malgré des retards dans le calendrier des opérations de révision de la liste électorale, notamment pour deux (2) districts sur 119 que compte l’île (Soavinandriana et Arivonimamo) pour insuffisance des kits pour les agents recenseurs, la CENIT tient à rassurer que cela ne peut en rien affecter le calendrier en général.
Pour les observateurs, ce report est certainement lié aux questions relatives à l’apaisement et aux respects de la feuille de route que nombre de discours diplomatiques de ces derniers jours n’ont pas manqué de soulever et de faire comprendre aux dirigeants de la Transition sans que ces derniers ne franchissent le pas ou ne se décident à mettre en œuvre. La diffusion sur la Toile de certaines séquences sur « l’opération Tandroka » dans le Sud, qui interpellent sur la question des droits de l’homme, et les dernières injonctions aux responsables de certains médias, et ce malgré le ministère de la Communication qui s’en défend en invoquant - ou pour se réfugier derrière -, l’application de la loi par le système judiciaire (voir fichier attaché intitulé « Liberté de presse et législation en vigueur »), ne seraient pas étrangers à ce report.
En tout cas, en matière de financement des élections, une partie des pays membres de la communauté internationale a déjà annoncé officiellement leur participation, dont la Suisse et la Norvège. La partie malgache aussi a déjà dépensé une certaine somme pour le compte de l’année budgétaire 2012 qui a servi entre autres aux opérations de révision de la liste électorale et à l’instauration et aux fonctionnement des structures et démembrements de la CENIT. Mieux, le gouvernement prévoit déjà quelque 60 milliards d’ariary pour le processus électoral dans son budget 2013. Apparemment, certains chefs politiques et responsables au sein du gouvernement de Transition se plaisent à dire qu’il suffit à la communauté internationale de se limiter à envoyer 18 000 observateurs électoraux car le pays peut se passer de leur financement pour mettre en œuvre ces élections.
Que signifie tout cela, sinon, de l’avis de quelques analystes politiques, qu’une partie de la classe politique malgache souhaite tout simplement cheminer vers des élections qui ne seraient pas acceptées par tous, ni par l’ensemble de la communauté internationale, ni par une partie de la classe politique malgache ; en d’autres termes vers des élections qui, encore une fois, seraient qualifiées d’unilatérales. D’autres analystes par contre relèvent que ces élections qui sont en train de se profiler dans les esprits ne seraient pas les élections présidentielles mais les élections législatives ; élections qui mettraient les forces politiques critiques et récalcitrantes dans un drôle de drap si elles n’adhèrent pas au schéma, mais qui mettraient aussi la communauté international dans une situation embarrassante car les députés qui seront élus seront les représentants des citoyens, des électeurs. Car dès lors, ne pas reconnaître les résultats de ces législatives équivaudrait à méconnaître le choix des électeurs.
Une autre hypothèse plus technique n’est pas à écarter. Avec un retard d’un mois sur les prévisions du calendrier et donc par rapport à l’échéance du 8 mai pour les présidentielles, tout le monde technique et politique pourrait s’accorder et se concentrer sur les législatives - repoussant à une date ultérieure les présidentielles sur lesquelles quelques écueils aujourd’hui encore demeurent dont la candidature ou non de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina.
