Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mercredi 24 avril 2024
Antananarivo | 14h26
 

Culturel

Cinéma : le retour de Dzaomalaza

Le saphir de tous les espoirs

samedi 31 juillet 2010 | Mona M.

Moins d’un an après la sortie de « Dzaomalaza et le boutre brûlé », revoilà ce héros dans une nouvelle aventure : « Dzaomalaza et le saphir bleu ».

Le petit caïd du Nord de Madagascar se retrouve cette fois dans le sud de l’île, où il s’est rendu toujours poussé par son idéal : l’enrichissement immédiat et facile. La quête des pierres précieuses lui semble le moyen idéal pour atteindre son but. L’une, en particulier, le saphir bleu, suffirait à lui assurer la fortune. Mais pour atteindre le mystérieux caillou, il aura besoin du concours de trois femmes, qui toutes acceptent de l’aider en espérant bien avoir leur part du gâteau. Chacune nourrit des rêves différents pour cette richesse inespérée : une vie de confort et de plaisir pour la tumultueuse Evah, tandis que Masy veut combler de bienfaits sa famille dont elle se sent responsable. Revola, enfin, veut développer son village en permettant à l’ensemble de ses habitants l’accès aux soins et à l’école.

Créé non pas « juste pour faire un film » mais pour « pousser les jeunes au débat, les faire réfléchir sur ce qu’est pour eux une vie réussie », comme l’affirme Bruno Maes, représentant de l’Unicef, Dzaomalaza ne tombe pourtant pas dans le travers de bon nombre de films pédagogiques. Les écueils de l’excès de moralisation ou du manichéisme sont évités : le film ne prétend pas détenir la vérité absolue, mais propose plusieurs pistes, plusieurs chemins.

La qualité se retrouve à tous les niveaux : aussi bien dans le scénario (auquel les jeunes ont collaboré), que dans l’image (le film est tourné en HD) et dans le jeu des acteurs. Ces jeunes, pour la plupart des inconnus recrutés lors de castings à Antananarivo, Toliara et dans les villages, livrent ici une prestation très honorable. La chanteuse Onja Tinondia, seule célébrité de l’affiche – avec Michel Geromany, apparu lors du premier épisode – incarne Masy, l’un des rôles principaux. La musique, composée par Monja Magnitsindava, Aina Rasamoely, Rado Andriamanisa et Naty Kaly, mérite aussi d’être saluée. Les jeunes compositeurs, originaires eux aussi du sud du pays, ont produit des mélodies qui accompagnent très agréablement les tribulations du héros

Après le succès de « Dzaomalaza et le boutre brûlé », l’Unicef se veut plus ambitieuse encore pour les répercussions de ce deuxième épisode. Après la première, qui a eu lieu au Centre culturel français Albert Camus le jeudi 29 juillet, « Dzaomalaza et le saphir bleu » sera diffusé dans chacune des 22 régions. L’Unicef souhaite que chaque projection soit suivie de débats avec les jeunes, qui seront filmés et diffusés par les télévisions et radios. Le film évoque en effet de nombreux problèmes auxquels sont confrontés les jeunes Malgaches en général, et ceux du sud du pays en particulier : sècheresse, insécurité alimentaire, difficulté d’accès aux soins et à l’éducation, grossesses précoces, mariages forcés… Autant de questions pour lesquelles les témoignages des 10-24 ans, premiers concernés, sont primordiaux : « La population malgache compte 5 millions 700 mille jeunes, et ce chiffre aura doublé en 2025 », a indiqué, dans son discours d’ouverture, Bruno Maes, avant d’ajouter qu’« investir dans les jeunes, c’est tracer le chemin du développement d’un pays ». Aussi, l’Unicef ne compte pas s’arrêter là : un troisième volet des aventures de Daomalaza, cette fois dans la capitale, est prévu ; l’institution souhaite que le succès de cette série encourage la production de ce genre de film.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS