C’est une femme de renom dans le monde économique, connue dans le domaine de la création par le festival de mode « Manja », précurseur de la communication et l’événementiel. Actuellement, elle s’investit dans la promotion en ingénierie d’affaires et d’investissements. Elle est l’initiatrice d’une coopérative de production paysanne, « Made in Madagascar ».
Bref, Elia RAVELOMANANTSOA est une femme d’affaires dont la carrière professionnelle se résume à l’accomplissement.
• Pouvez-vous nous décrire ce qu’est un manager ?
– Outre les compétences en management, un manager est une personne visionnaire, un animateur de compétences.
Ainsi, il doit être à l’écoute de son environnement afin de saisir les opportunités qui se présentent et anticiper les besoins. Aussi, il joue le rôle de catalyseur au sein de son équipe.
• A quelles difficultés est souvent confronté un manager ?
– Le manager vit dans l’insécurité car l’environnement dans lequel évoluent ses activités est souvent instable. A titre d’exemple, le coût de facteurs qui est non maîtrisable.
Aussi, le monde professionnel manque cruellement de compétences réelles, ce qui nécessite un investissement important en termes de formation.
• Quelles sont les qualités requises pour assurer son rôle de manager ?
– Eprouver de la passion pour son travail car c’est à ce prix que l’on est prêt à tout sacrifier. Faire preuve d’ouverture, savoir écouter et observer son environnement pour saisir des opportunités, et disposer d’un sens de la gestion.
• Comment se déroule le quotidien d’Elia Ravelomanantsoa ?
– J’entame ma journée par tout ce qui est opérationnel à la maison. Mon quotidien est entièrement dépensé au travail. Cela me prend 6 à 7 heures par jour. Le soir, je retrouve ma famille. J’en profite également pour m’occuper des tâches qui nécessitent plus de réflexion et je commence les préparatifs pour le lendemain.
Actuellement, l’évolution technologique, entre autres l’Internet, m’aide beaucoup. Je peux me permettre de travailler à domicile. Par contre, je trouve dommage que son prix reste encore un facteur de blocage d’accès pour le public.
Les week-ends restent un moment privilégié que je consacre entièrement à ma famille. J’essaie de lui offrir un moment de qualité pour rattraper mes absences.
• A votre avis, quelles sont les barrières à l’épanouissement de la femme ?
– Notre éducation culturelle, a fait que l’image de la femme est souvent limitée à celle d’épouse et de mère. En conséquence, certains parents refusent de financer les études supérieures de leur fille, pensant que cela ne servira à rien.
Nous pouvons également constater qu’une femme accède difficilement à un poste à responsabilité sous prétexte qu’elle n’y sera pas entièrement disponible. On oublie que ses compétences professionnelles rivalisent également celles de l’homme.
Souvent, la femme combat seule pour défendre ses causes dans son cadre de travail étant donné une représentation minoritaire du genre ou par manque de solidarité du fait d’un état d’esprit féministe et revanchard.
Dans certains cas, c’est la femme elle-même qui crée son propre blocage. Elle appréhende la réaction de ses collaborateurs ou de son entourage et se résigne à son propre sort.
• Constatez-vous une différence en terme de management entre un homme et une femme ?
– Evidemment. Une femme manager est plus communicative et adopte un style de management axé vers le dialogue. Tandis qu’un homme fait plutôt preuve de rapport de force.
• En tant que manager, adoptez-vous différents types de management pour un jeune et un senior ?
– Oui. Néanmoins, cela est également fonction de la personnalité de l’individu. Les quinquagénaires sont plutôt conservateurs, donc n’adhèrent pas facilement aux changements. De ce fait, il faut les rassurer. Les quadragénaires sont plutôt pondérés et les jeunes ont une force de caractères, ainsi il faut les temporiser. Cela nécessite un coaching important.
• En tant que femme manager ressentez-vous un manque de considération de la part de vos collaborateurs masculins ?
– Le problème est plutôt d’ordre relationnel et non un problème de compétences.
• En conclusion, quelle est, pour vous, la clé de la réussite professionnelle ?
– « Concilier vie professionnelle et personnelle est plutôt difficile mais pas insurmontable ». La volonté pousse à réussir. Et la passion facilite le choix. On sacrifie souvent la vie familiale pour se consacrer entièrement à son travail.
« Rien n’est dû. » Le monde professionnel est un champ de batailles perpétuelles, pour gagner il faut s’armer de courage et de persévérance.
Recueilli par Antso Rajaobelina
