Le couvre-feu instauré depuis la nuit du 3 octobre

Trois ministres du gouvernement ont été dépêchés ce 3 octobre 2013 à Nosy Be pour voir et appuyer les autorités locales dans la maîtrise de la situation et le retour à l’ordre. Le secrétaire d’État à la Gendarmerie nationale, qui fait partie de cette délégation ministérielle, a fait le lendemain un compte rendu des réunions que la délégation gouvernementale a conduites sur place. La première réunion avec les autorités civiles et militaires de la localité a décidé d’instaurer un couvre-feu dans l’île à partir de 21h jusqu’à 4h. Le secrétaire d’État a été ferme : les forces de l’ordre ne tergiverseront point et n’hésiteront pas à prendre les mesures appropriées contre les contrevenants mais aussi contre ceux qui seraient tentés d’enfreindre aux lois en vigueur – en somme aux rassemblements non autorisés et à la justice populaire. La deuxième réunion des autorités ministérielles et locales concernait la stratégie de rétablissement du calme et de la paix dans la durée. Dans cette perspective, les notables, les chefs religieux et les chefs traditionnels ont été associés au processus. Il leur a été expliqué que l’État doit préserver l’état de droit et donc procéder à des enquêtes pour déterminer les responsabilités et mettre tout ce drame au clair ; il y eut morts d’hommes – trois officiellement, des blessés, mais aussi des biens immeubles et meubles détruits qu’on ne peut ignorer et qui ne peuvent demeurer sans suite. Le but est de restaurer la confiance entre la population, les justiciables et l’État.

Selon les informations recueillies auprès des envoyés spéciaux de la presse privée, le calme est progressivement revenu à Nosy Be ; la circulation a repris et des commerces ont réouvert leurs portes. Les forces de l’ordre sont présentes dans les divers quartiers de l’île aux parfums.

Aux dernières nouvelles, 14 personnes ont été jusqu’ici arrêtées. Il s’agirait de personnes ayant participé aux émeutes contre la caserne des gendarmes mercredi soir et de deux personnes qui ont assisté aux lynchages.

L’enquête sur les faits à l’origine des événements commence à peine. On attend les résultats d’autopsie de l’enfant de huit ans retrouvé mort. En ce qui concerne les victimes européennes, le Français Sébastien Judalet, était entré à Madagascar le 15 septembre avec un visa de tourisme de soixante jours. Il faisait de fréquents séjours à Madagascar. Roberto Gianfala, avait la double nationalité franco-italienne. Son visa ayant expiré, il se trouvait en situation irrégulière à Madagascar.

Recueilli par Valis