La mise en œuvre d’une « opération riz » réveille les démons du Leader Fanilo. L’opération ne le laisse pas indifférent. Jean Max Rakotomamonjy, premier vice-président du Leader, est très critique à l’égard de l’opération.
« En soi, reconnaît-il, je me réjouis du fait que la population puisse acheter du riz à un prix moindre ». Mais là où le Leader Fanilo s’insurge c’est dans le manque de transparence autour de l’opération. « Il s’agit de riz acheté avec l’argent public, donc des contribuables. La loi et l’éthique politique exigent un minimum de transparence : comment le marché de distribution a-t-il été attribué ? Y-avait-il eu appel d’offres ou des annonces dans les journaux comme tous les autres appels d’offres que fait l’Etat ? », déplore notre interlocuteur. « Comment le TIM a-t-il atterri là-dedans ? Est-ce que les distributeurs privés « choisis » ont vendu le riz au TIM ? Si c’est le cas, on peut légitimement s’interroger sur le financement du TIM et des partis politiques en général », poursuit-il.
Le TIM est-il une société commerciale ?
En tout cas, d’après Jean Max Rakotomamonjy « si le TIM n’a pas acheté le riz mais se contente de le distribuer et le revendre, à ce prix de Ar 950, et nous au sein du Leader Fanilo, nous soupçonnons fortement que c’est le cas, il s’agit donc d’une activité purement commerciale. Dès lors, est-ce que le TIM est patenté ? Comment va fonctionner l’opération de reversement de taxes ? Parce qu’en revendant le riz, le TIM collecte des taxes. A notre connaissance pourtant, le TIM est un parti politique et non une société ! Nous avons du mal à croire qu’un opérateur privé aurait acheté du riz à grands frais pour en faire cadeau par la suite au TIM ».
À suivre le raisonnement du Leader Fanilo, de deux chose l’une : ou bien le TIM est distributeur commercial et donc devrait disposer des numéros d’identification fiscale, de la carte statistique, et inscrit dans le registre de commerce, comme toute société commerciale ; ou bien, le riz importé avec l’argent des contribuables a été offert gracieusement au TIM et il s’agit là purement et simplement d’une basse politique de récupération scandaleuse. Le vice-président Jean Max Rakotomamonjy remarque que le TIM étant très affaibli dans la capitale et ses environs veut par cette opération redorer son blason.
Le Leader aussi est prêt si…
À la question de savoir ce que compte faire le Leader Fanilo, notre homme répond : « nous exigeons que l’Etat et les soi-disant opérateurs privés concernés, nous répondent en vertu de quoi le TIM a-t-il eu cet avantage ? Pourquoi pas nous Leader Fanilo parce que nous sommes également candidats pour distribuer ce riz acheté avec l’argent des contribuables ? Et nous sommes prêts à le distribuer pas seulement à Tana mais aussi aux gens nécessiteux des autres régions. Le vice-président Jean Max est clair et net. Il demande « quels sont les critères de sélection pour ceux qui peuvent bénéficier du riz à bon marché ? Le Leader Fanilo veut aussi participer à l’opération et en faire bénéficier les Tananariviens et les populations nécessiteuses des autres régions tel à Toamasina ou encore à Manakara qui viennent de subir la douloureuse épreuve des incendies. Jean Max Rakotomamonjy soupçonne en fait qu’il s’agit surtout des critères d’appartenance politique comme on avait vécu du temps des anciens régimes à Madagascar.
Plus sérieusement, le Leader Fanilo, conclut-il, pense qu’il est grand temps que le régime actuel cesse d’infantiliser le peuple avec ce type de récupération politique qui dépasse l’entendement et qu’il s’attèle aux véritables problèmes de fond.
Recueilli par Raw
