La révision annuelle de la liste électorale (RALE), prévue s’ouvrir à partir du 1er décembre n’aura finalement pas lieu. Le gouvernement de transition a décidé de suspendre l’opération, pourtant considérée comme la première marche du calendrier électoral.
L’annonce tranche avec les préparatifs déjà engagés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui avait communiqué ces dernières semaines sur le lancement de cette révision annuelle.
Depuis son investiture en octobre, le colonel Michaël Randrianirina martèle que l’architecture électorale malgache doit être « refondue » avant tout nouveau scrutin, en commençant par une réforme en profondeur de la CENI et des lois qui encadrent les élections.
Pour le nouveau régime, la liste électorale actuelle est l’un des symptômes majeurs d’un système jugé défaillant : inscriptions incomplètes, doublons, radiations contestées et écarts persistants entre population réelle et électorat enregistré. Dans leur lecture, ces faiblesses ont contribué à des consultations « bancales », produisant des résultats certes entérinés par la communauté internationale, mais loin de susciter une adhésion populaire large et durable.
La suspension de la RALE est donc présentée comme un pare-feu : impossible, selon les autorités, de continuer à mettre à jour un outil considéré comme vicié sans d’abord revoir les règles et l’institution chargée de les appliquer. Le message est politique autant que technique. En gelant le processus dès l’ouverture prévue, le président de la Refondation cherche à reprendre la main sur la chaîne électorale et à imposer un nouveau cadre de confiance avant de relancer l’inscription des électeurs.
Reste la question du calendrier. Aucune date alternative n’a été donnée, et l’arrêt temporaire risque d’allonger la transition. Mais le pouvoir parie sur un gain stratégique : retarder pour reconstruire, plutôt que d’avancer vite avec des fondations fragiles. Pour une population échaudée par des scrutins contestés, la crédibilité de cette promesse sera jugée aux actes — et à la transparence du chantier annoncé.





Vos commentaires
En somme encore une initiative frappée de logique et bon sens ...
Wait @ see ?
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