En cette période où, aussi bien dans les chancelleries étrangères que dans les instances gouvernementales et dans les autres institutions de la transition, l’on parle d’élections et de préparatifs pour les élections du mois de mai 2013, il est difficile de ne pas voir dans toutes ces missions ou dans ces déplacements à titre d’œuvres sociales, de bienfaisance ou d’actions sociales, un brin de précampagne sinon la marque de stratégies de communication pour soigner et embellir l’image du potentiel candidat ou du candidat déclaré. À commencer par des dons de maillots et de matériels sportifs pour enchaîner sur des dons d’effets scolaires en cette période de rentrée scolaire.
En ce qui concerne le président de la transition, il ne faut pas se voiler la face ; sa campagne de persuasion comme quoi il veut changer et veut marquer « sa présidence » ou son passage à la tête du pays, – campagne ou précampagne électorale ou non, du moment qu’il ne s’est pas contenté de préparer les élections comme on s’y attendait pour une période de transition –, sa campagne donc a déjà commencé depuis qu’il avait lancé ses divers projets présidentiels et autres tsena mora, vary mora, trano mora, en plus des activités des associations Fitia et TGV.
Pour les autres qui sont dans le gouvernement, il va de soi que ce sont les formations satellites ou leur groupement de partis qui se chargent de cet exercice. Il en est ainsi du parti MDM de Pierrot Rajaonarivelo, avec l’association Todisoa qui tend la main ces derniers jours aux parents d’élèves et prête main forte aux associations caritatives.
Pierrot Rajaonarivelo n’est pas le seul ; Tantely Andrianarivo lui aussi figure dans le lot de ceux qui sont susceptibles de se présenter aux élections présidentielles, et qui conduit une stratégie de communication très subtile. Le week-end dernier, Tantely Andrianarivo était à Ambatondrazaka où il a effectué une visite non sans se donner en spectacle sur la pelouse d’un stade. De même le parti Vert a saisi l’occasion de la célébration d’un groupe artistique pour se faire connaître dans les bas quartiers d’Ankasina et autres.
Quant aux autres candidats déclarés et qui ne sont nulle part dans les institutions de la transition, ils se contentent d’intervenir le plus souvent possible dans les médias, avec des déclarations qu’ils souhaitent les plus virulentes ou les plus originales possibles pour marquer leur empreinte et toucher l’opinion. Et il faut remarquer qu’ils ne manquent pas de critiques à l’endroit de ceux qui sous couvert de mission dans les régions et districts, effectuent plutôt des activités qui frisent les précampagnes ou les campagnes électorales.
Pendant ce temps, les organes de suivi et de contrôle de la mise en œuvre de la feuille de route et la CENI-T ne se sentent pas concernés et semblent ronronner. Au fait, qui se charge de rappeler tout ce beau monde à l’ordre ?
