Plus de compagnie de transport maritime à Madagascar. La SMTM (Société Malgache de Transport Maritime) rendra son âme dans les prochains mois. Cette seule et unique compagnie maritime de l’Etat malgache sera en liquidation après avoir traversé une période difficile. Des sources informées indiquent que les autorités malgaches ont déjà décidé de liquider la SMTM, mais le marché n’a pas encore été attribué. Rappelons que l’Etat, actionnaire majoritaire dans cette compagnie de transport, a injecté une enveloppe financière d’un montant de 330 000 dollars US, soit plus de 2,965 milliards de fmg, par le biais de l’APMF (Agence Portuaire, Maritime et Fluvial ) au mois d’octobre de l’année 2006, pour éviter son naufrage. Mais en vain. La société SONAPAR (Société Nationale de Participation) serait également venue à la rescousse de la SMTM, mais elle a déjà coulé au fond des abîmes. A noter que ces derniers temps, cette compagnie a affrété des navires, mais l’opération a échoué pour des raisons inconnues. Plus d’un s’interrogent sur les causes exactes de la faillite de cette compagnie nationale alors que le transport maritime connaît un boom sans précédent à l’heure actuelle. Tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’un problème de gestion au niveau du staff dirigeant. Un contrôle de l’utilisation de l’argent des contribuables s’impose beaucoup plus.
Une île sans bateau…
La disparition de la SMTM est un véritable coup dur pour le pays. Il est étonnant de voir une île comme Madagascar, ayant des côtes mesurant près de 5 000 km, mais qui n’a aucune compagnie maritime. Dans plusieurs régions de l’île, faute de route, les pirogues, les boutres et les bateaux sont les seuls moyens de communications et de transports, notamment en période de pluies. Raison pour laquelle le gouvernement avec le concours de l’APMF a lancé, tout récemment, un appel d’offres pour le dragage et l’exploitation du canal des Pangalanes. Reliant les grands centres urbains de la côte est de l’île, de Toamasina à Farafangana, ce canal, construit à l’époque de la colonisation a un rôle économique et social très important. Mais faute d’entretien, il est presque impraticable actuellement. Certains techniciens qu’on a pu contacter, n’ont pas caché leurs soucis après le lancement de cette offre. « Il est très tôt pour lancer l’appel d’offres alors que des études approfondies devraient être menées pour connaître beaucoup plus les travaux à entreprendre », nous ont signalé ces techniciens. En clair, l’Etat devrait s’occuper des travaux de réhabilitation du canal avant de confier son exploitation à des sociétés privées. Car, visiblement, les travaux de réhabilitation du canal nécessitent une mobilisation d’une enveloppe financière faramineuse. La société Andry SEMA et l’IMI (Institut Malgache d’Innovation) ne diront pas le contraire.
