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Editorial

La démission, un acte missionnaire

mardi 12 février 2013 | Patrick A.

Assurément, le grand discours solennel a du plomb dans l’aile. Après Barack Obama qui avait annoncé sa réélection en trois petits mots et une photo, voici Benoit XVI qui bouscule tous les codes de la communication institutionnelle en annonçant sa renonciation à la charge de pape au détour d’un discours qui aurait dû en principe être consacré à un tout autre sujet. Comme ledit discours était en latin et donné dans le cadre d’un consistoire, c’est à dire une réunion de cardinaux destinée à faire le point sur de possibles béatifications, bien rares étaient les journalistes présents sur place ; parmi eux, une seule maîtrisait suffisamment le latin pour pouvoir immédiatement comprendre à quel scoop elle avait affaire…

Intello ou démago

Barack Obama et Benoit XVI ont au moins en commun le fait d’être des intellectuels parfois trop rigoureux, ce qui en certaines occasions les a mis mal à l’aise vis-à-vis des usages de la communication de masse qui exige parfois de passer par des simplifications un rien démagogiques et des actions basées sur l’instinct. Est-ce alors un hasard si les deux personnages ont tous les deux adopté Twitter, qui permet de redonner à la communication une dimension « de personne à personne » ? Peut-être pas. Lorsqu’on ne sait pas si bien parler aux foules, il est tentant de passer au dessus d’elles et de s’adresser à chaque individu par de brefs messages, qui de par leur brévité obligent à aller à l’essentiel.

Obama n’est pas Benoit…

Mais entre Obama et Benoit XVI, les ressemblances ne peuvent occulter une grande différence : le Vatican est tout sauf une démocratie. Toutefois, en reconnaissant très lucidement les limites que lui imposent l’âge et en renonçant à une autorité quasi-divine accordée à vie, Benoit XVI donne un sacré coup de vieux à bon nombre d’hommes politiques qui rêvent exactement du contraire.

Stephen Keshi aussi…

Ceux-ci feraient bien d’ailleurs de méditer sur une autre démission qui du coup est passée presque inaperçue, celle de Stephen Keshi, sélectionneur de l’équipe de football du Nigeria, devenue dimanche championne d’Afrique. Celui qui a donné tort à tous les sceptiques a lâché à une radio sud-africaine, lundi : « Après la finale, j’ai donné ma lettre de démission à la Fédération nationale de football ». Cette démission là ne sera sans doute pas acceptée, mais le message est tout aussi clair : elle est celle d’un homme qui occupe un poste pour pouvoir effectuer un travail. Le pouvoir pour le pouvoir, non merci. Utopie ici ?

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