Mercredi 18 avril dernier, les commerçants du marché d’Anosibe ont fermé leur pavillon pour montrer leur mécontentement face à la hausse des loyers des pavillons qu’ils occupent. Selon leurs explications, la hausse imposée par la Commune urbaine d’Antananarivo est de 20% par rapport aux derniers loyers et c’est exagéré d’autant que tout le monde est encore en pleine crise. Le président des locataires a expliqué qu’en ce moment de crise, une telle décision ne doit pas être prise car les commerçants sont aussi en difficulté au même titre que les autres catégories de la société malgache. Il ajoute que la Commune n’a même pas procédé à des consultations ou des négociations avant de prendre cette décision.
D’après les informations recueillies sur les lieux, cette augmentation du loyer mensuel varie selon la superficie du pavillon. Pour un pavillon de 4m2, le loyer est actuellement de 24 000 ariary contre 20 000 auparavant. Pour un autre de 6m2, il est de 36 000 ariary contre 27 000 précédemment. Pour un 7m2, il est aujourd’hui de 41 000 ariary s’il était le mois dernier de 34 000 ariary. Pour le pavillon de 8m2, le loyer est fixé aujourd’hui à 65 000 ariary contre 54 000 ariary avant cette hausse. Pour celui dont la superficie est de 9m2, le loyer actuel est de 65 000 ariary contre 58 000 ariary avant. Pour les plus grandes superficies, ce loyer est passé de 72 000 ariary à 86 000 ariary. Les commerçants d’Anosibe ont alors menacé de poursuivre leur manifestation de désapprobation si la commune ne proposait pas d’autres solutions.
Interrogé à propos de cette manifestation des locataires des infrastructures de la commune, Jean Luc Rahaga, directeur de la communication auprès de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) explique que la commune est dans son plein droit ; droit qui est d’ailleurs confirmé par le Code général des impôts. Selon les dires de ce responsable, la CUA a déjà réfléchi sur le sujet et a tenu compte des difficultés des commerçants en fixant ces nouveaux loyers ; elle a appliqué des taux raisonnables de 5 à 7% au lieu de 5 à 10% comme stipulé dans le Code. En outre, la CUA a décidé d’appliquer un taux unique de 3% de redevance sur les ordures ménagères au lieu d’un taux variant entre 3 et 8%.
Les raisons de cette hausse, a-t-on compris des explications de Jean Luc Rahaga, sont les diverses améliorations apportées aux infrastructures. En tout cas, la CUA est apparemment décidée à appliquer ces nouveaux tarifs et envisage de reprendre les clés aux commerçants récalcitrants. Ce jeudi 19 avril, le cours de la vie au marché d’Anosibe est redevenu normal ; aucune manifestation de commerçants. À noter selon Jean Luc Rahaga que quelques commerçants n’ont pas payé leur loyer depuis 2005 tandis que d’autres sous-louent leur pavillon – une autre raison de cette décision à la hausse.
Recueilli par Haingo
