La filière pois du Cap est priorisée dans les plans de développement de la Région Menabe. Elle présente d’ailleurs de multiples atouts si l’on ne se réfère qu’au niveau sous-régional. En effet, les marchés mauriciens et réunionnais peuvent absorber des volumes annuels de 4 000 à 5 000 tonnes. Une demande qui s’est concrètement traduite au cours des interventions du MCA (foire “ FIVE ” dans le Menabe) donnant lieu à une rencontre entre 6 grands opérateurs acheteurs-exportateurs de grains secs et 52 producteurs, et aboutissant à 60 tonnes de demande en pois du Cap à pourvoir immédiatement de la part de des opérateurs acheteurs, et 30 tonnes par mois à partir du mois de septembre 2007.
Intégration
Plusieurs interventions ont été menées afin de soutenir sa relance. Ainsi par exemple, le programme de recherche dans le cadre du Fonds Compétitif pour la Recherche Appliquée pour développer des variétés indemnes du “ pink eye ” (menamaso) en vue de la production de semences de pré-base, pour identifier les besoins en semences sélectionnées, diffuser les itinéraires de production appropriés, alimenter les informations sur le marché de l’exportation et dynamiser les acteurs transversaux et sectoriels de cette filière.
Par ailleurs, les expériences malgaches en termes d’intégration de la population rurale dans la nouvelle économie de marché en sont actuellement à ses balbutiements. Un stade où l’on est en droit de se poser des questions fondamentales sur la redistribution de la valeur ajoutée générée par ces filières, ainsi que sur la soutenabilité des équilibres nouvellement instaurés dans la coordination de ces filières. La problématique de l’atténuation de la pauvreté rurale par le biais de la réduction de l’“exclusion” des circuits de marché en est une des illustrations.
Monopole
Le pois du Cap est une filière porteuse de la région du Menabe Il conduit ainsi à une hausse notable de la production exportable. Une tendance chère aux politiques actuelles de développement rural et où l’aspect social n’a pas été laissé en touche. La culture du pois du cap (Phaseolus lunatus) s’est étendue sur les terrains de décrue et les alluvions anciennes irriguées de la zone Sud-Ouest de Madagascar depuis 1906. Pendant plusieurs décennies, cette légumineuse a été écoulée sur le marché britannique, puis sa commercialisation est devenue monopole d’Etat à partir de 1964. Près de 10 000 tonnes dans la seconde décennie du siècle dernier et de 30 000 tonnes aux prémices de la libéralisation, l’offre se chiffrait à peine à 8 000 tonnes en 2006.
Recueilli par RIANALAZO